Gilbert Naccache accuse le parti Ettakatol d'avoir perdu son autonomie L'écrivain et militant de gauche Gilbert Naccache a accusé, dans une lettre ouverte adressée à la direction du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ou Ettakatol, ce parti social-démocrate d'avoir perdu son autonomie après son alliance avec le parti islamiste Ennahdha. «Je suis de ceux qui comprenaient votre stratégie après les élections, tout en déplorant que l'absence de communication sur cette stratégie, l'absence de transparence dans vos prises de position et le manque de fermeté vis-à-vis de vos partenaires aient enlevé beaucoup de légitimité à cette stratégie. Je dois vous dire que je suis atterré par les positions que Khelil Zaouia a développées au micro de Mosaïque FM, alors que vous aviez dit désapprouver l'interdiction des manifestations sur l'avenue Bourguiba. Je n'aurais jamais cru que votre participation aux instances du pouvoir vous ferait perdre à ce point votre autonomie et que vous pourriez en arriver à justifier l'injustifiable », écrit-il. L'ex militant de l'organisation de gauche Perspectives et l'auteur du célèbre roman carcéral «Cristal» a également appelé le parti présidé par Mustapaha Ben Jaâfer à repenser ses prises de positions et à renouer avec ses principes fondateurs. « Vous devriez vous rendre compte que cette attitude ne rend même pas service à votre allié, le mouvement Ennahdha, qui se laisse entraîner vers un comportement de plus en plus proche de celui du RCD, qui n'a de cesse de couper le gouvernement, le vôtre aussi, de la population. Ressaisissez-vous, nous n'avons plus confiance en vous, essayez de récupérer un peu de confiance, de nous persuader que vous pouvez encore aller de l'avant : prenez une position ferme par rapport à cette erreur criminelle de votre allié, obligez-le à la reconnaître, à ne plus porter atteinte aux libertés, première revendication de la révolution, ou désolidarisez-vous de lui. Vous y gagnerez, et le peuple tunisien, votre peuple qui ne vous comprend plus, y gagnera aussi », précise M. Naccache.
Ettakatol et le CPR dénoncent les brutalités policières contre les manifestants Bien qu'il soient des alliés du parti islamiste Ennahdha, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakatol) et les Congrès pour la République (CPR) ont dénoncé la répression des manifestants qui s'étaient rassemblés lundi à l'Avenue Habib Bourguiba pour commémorer la fête des martyrs. Dans un communiqué publié hier, Ettakatol a appelé à ouvrir une enquête sur les brutalités policières commises lors de la dispersion de la manifestation. Le parti présidé par Mustapaha ben Jaâfer, président de l'Assemblée nationale constituante, a également appelé à identifier les éléments suspects qui ont participé à l'agression des manifestants, s'étonnant de la poursuite de la répression au niveau de l'avenue Mohamed V et d'autres artères de la capitale qui ne sont pas concernées par l'interdiction des manifestations Ettakatol a ,par ailleurs, appelé à la révision de la décision relative à l'interdiction de manifester pacifiquement au niveau de l'avenue Habib Bourguiba et au lancement d'un dialogue immédiat avec les composantes de la société civile pour éviter toute forme de violence. Mohamed Bennour, porte-parole officiel d'Ettakatol, avait condamné dès lundi après-midi sur les ondes de Mosaïque FM la répression des manifestants, tout en précisant que «ce sont les agents de sécurité qui ont déclenché les hostilités en attaquant les manifestants ». De son côté, le CPR a dénoncé des « agressions sauvages » contre les manifestants tout en appelant le président de l'Assemblée constituante à convoquer une séance plénière extraordinaire consacrée à l'examen de ces atteintes manifeste aux libertés fondamentales. Le syndicat des journalistes appelle à boycotter les activités du ministère de l'Intérieur Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a déploré, dans un communiqué publié hier, les violences policières à l'encontre d'une quinzaine de journalistes qui couvraient la manifestation organisée le 9 avril à Tunis. Rappelant que la justice ne s'est pas encore prononcée sur les plaintes qu'il avait déposées contre des agents de l'ordre ayant agressé des journalistes au cours des derniers mois, le syndicat a appelé ses adhérents à boycotter les activités du ministère de l'Intérieur du 10 au 17 avril et à porter le brassard rouge le jeudi 12 janvier. Le SNJT a, d'autre part menacé, de se diriger vers les tribunaux internationaux compétents et de lancer une campagne internationale de soutien aux journalistes tunisiens, avec le concours des organisations internationales actives dans le domaine de la défense de la liberté de la presse comme Reporters Sans Frontières et la Fédération Internationale des Journalistes.
Attaque du local d'Ennahdha à Monastir Le siège du Bureau régional du mouvement islamiste Ennahda à Monastir a été attaqué lundi soir par plusieurs dizaines de personnes qui ont tenté d'y mettre le feu, a-t-on appris hier auprès de Néjib M'rad, un cadre d'Ennahdha. « Des dizaines de personnes ont attaqué notre local. Elles sont montées sur le toit pour arracher des pancartes et des drapeaux portant l'emblème du parti », précise M. M'rad, indiquant que cet incident pourrait avoir un rapport avec les violences qui ont eu lieu lundi à Tunis lors de la commémoration de la fête des martyrs. Selon lui, des jeunes nahdhaouis ont repoussé les assaillants qui tentaient d'entrer dans le bâtiment. Ville natale de Habib Bourguiba, Monastir est l'un des principaux fiefs des destouriens.