Alors que les relations entre gouvernement et opposition, entre islamistes et modernistes enflamment la scène, le pouvoir d'achat du consommateur est entièrement mis à plat. Le consommateur titube et se coltine dans l'attente d'un geste salvateur de la part du gouvernement actuel pour l'amélioration de son niveau de vie. Et même si le projet de la loi de finances ne vient pas au secours du contribuable réel, l'espoir fait toujours vivre. Au terme du premier trimestre de l'année en cours, le taux d'inflation a atteint le seuil de 5,4%. Les prix à la consommation familiale tout secteurs confondus, flambent. Selon les statistiques publiées par l'Institut National de la Statistique (INS) les prix des catégories : produits alimentaires, tabac, articles d'habillement et chaussures, enseignement et restaurants et hôtels suivent une courbe ascendante en enregistrant des hausses respectives de 7,5%, de 9,8%, de 6,7% ; de 9,8% et de 6,8%. Mais, du côté du consommateur, c'est le couffin de la ménagère qui enfonce le clou. L'ardoise déborde la lisière et il devient très pénible à effacer. Les Tunisiens se lamentent. Pour le gouvernement, et même s'il s'est engagé à modérer le coût de la vie et notamment en réduisant les prix des produits alimentaires, pour l'instant rien de concret. Quelques mesures ont été prises par le ministère du Commerce pour réduire les prix de certains biens alimentaires dans les super et hypermarchés. Mais, il faudra d'abord jeter un œil sur la qualité des produits mis sur les étalages dont les pommes de terre. Des produits de qualité très médiocre. Est-ce par des produits de mauvaises qualités qu'on va alléger le couffin de la ménagère ? Vraiment des mesures draconiennes, à dormir debout. Par ailleurs, les mesures stipulées dans la loi de finances complémentaire portant sur la poursuite d'une politique monétaire expansionniste avec d'un taux d'intérêt bas, annonce la couleur du gouvernement. Une mesure coercitive engendrant des critiques de la BCT. Outre cette querelle et la mise au point de la BCT, le suivi d'une politique expansionniste avec un taux d'intérêt bas ne peut que stimuler les tensions inflationnistes. Lorsque le taux d'intérêt directeur diminue cela signifie que les banques vont avoir un coût de refinancement moins élevé donc le crédit va coûter moins cher ce qui va inciter les agents économiques à emprunter. Chose qui va contribuer à l'accroissement de la demande et lorsque la demande augmente pour une offre inchangée, les prix augmentent. D'où la spirale inflationniste. C'est une politique qui vise à relancer l'activité économique et ce au détriment des prix. En d'autres termes la baisse du taux d'intérêt ne permet pas de lutter contre l'inflation. Seule une politique monétaire restrictive agira en faveur d'un seuil d'inflation plus bas.