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9 Avril 2012 Martyrs… au vivant !
Publié dans Le Temps le 12 - 04 - 2012


(Deuxième partie)
Par Khaled Guezmir - Nous parlions hier, de ce « miracle » de la Révolution du 14 janvier 2011 qui a réussi à dégommer un dictateur hors normes et opérer en quelques mois une alternance pacifique au pouvoir grâce à des élections transparentes et crédibles.
Il faut rendre à César ce qui est à César, et dire que le premier mérite en revient à cette jeunesse tunisienne admirable à l'image de Mohamed Bouazizi qui est allé au charbon et au feu pour nous offrir la liberté dont nous jouissons tous aujourd'hui. Y a-t-il de plus génial que ce slogan de la Radio nationale inventé je crois par un certain Walid Tlili, pour l'exprimer : « Hadhihi Tounès, sawtoukom… alladhi harrartoumouh » (Ici Radio-Tunis, votre voix… que vous avez libérée !).
Le deuxième mérite en revient à la discipline de notre peuple ou du moins les 45% en âge de voter, à la commission indépendante pour les élections chapeautée par Si Kamel Jendoubi et surtout à un homme politique de dimension nationale, Si Béji Caïd Essebsi, qui a laissé de côté la « ruse », joué franc jeu et livré le pouvoir et l'Etat tout entier aux vainqueurs des élections.
L'ancien Premier ministre en a vu pourtant d'autres… des manœuvres de ses anciens collègues ministres, et de Bourguiba en fin de règne, et de Ben Ali, qui à chaque élection trouvait le moyen de nous assommer avec des scores avoisinant les 100% en faveur des inamovibles présidents et procurateurs de la République. Il a non seulement exigé de ses ministres de ne pas se présenter aux suffrages pour ne pas utiliser leurs fonctions et les moyens de l'Etat pour faire leurs campagnes, aux frais du contribuable, mais il a tenu à fixer les dates des élections et de la passation des pouvoirs. Ce qui fut respecté à la lettre Donc chapeau !
M.Fouad Mbazaâ, président intérimaire, à qui il faut aussi rendre hommage, a lui aussi joué le jeu en permettant à la Tunisie d'expérimenter et de pratiquer le Régime parlementaire de fait où le président règne mais ne gouverne pas, laissant les tâches du gouvernement à M. Caïd Essebsi.
Résultat de tous ces efforts colossaux, qui ont vu la contribution de la jeunesse, du peuple tout entier, de la société civile, des syndicats, des partis politiques sans oublier les médias, les hommes de lettres et tous les acteurs et agents politiques de tout bord, une coalition dénommée « Troïka » a pris les rênes du pouvoir avec un noyau central majoritaire et ascendant : le Parti Ennahdha !
Maintenant, voyons de près la suite en partant d'une démarche simple et même simpliste pour les besoins de la cause, à savoir évaluer l'apport réel de cette formation à la démocratie, naissance dans notre pays.
Première hypothèse : Ennahdha veut réellement établir un système démocratique en Tunisie. (1) Pour cela, il faut que ce parti respecte ses engagements nationaux et internationaux et surtout respecter sa vocation de parti politique civil et non religieux.
Première conséquence de ce choix le ministre des Affaires religieuses doit être une personnalité indépendante de la Nahdha, et les professeurs universitaires de la Zitouna et les savants Ulémas, qui répondent à ce critère sont nombreux et légions dans notre pays.
Deuxième conséquence, interdire tout simplement les partis extrémistes religieux conformément à la loi sur les partis et non pas les tolérer ou encore plus les légaliser.
Les mosquées doivent être les maisons de Dieu et non des « cellules » politiques d'encadrement et de mobilisation comme c'est le cas pour les quelque 400 mosquées « non contrôlées » par le ministère des Affaires religieuses.
(2) Ennahdha, ses cadres, militants et sympathisants n'ont pas à faire peur aux médias qui ont conquis leur liberté à l'arrachée, pouce par pouce, depuis le 14 janvier 2011 et qui ont réussi brillamment jusqu'ici a construire ce passage médiatique multiple et pluriel qui arrive à survivre malgré toutes les pressions que l'on connaît, y compris les fameuses « tentes » de l'arrogance plantées à ce jour devant la télévision nationale.
D'ailleurs, accepter la liberté de presse comme principe intangible du contrôle social et politique ne sert pas que l'opposition.
Il peut servir aussi Ennahdha, elle-même qu'elle soit au pouvoir ou dans l'opposition démocratique.
(3) Ennahdha, doit accepter et agir afin de préserver la neutralité de l'administration, surtout les ministères de souveraineté (Défense, Intérieur, Justice et Affaires étrangères). C'est le seul moyen d'assurer la continuité de l'Etat indépendamment des partis et des hommes au pouvoir, et empêcher une nouvelle réappropriation de l'Etat par une nouvelle oligarchie comme celle de Ben Ali.
Deuxième hypothèse : Ennahdha ne veut pas jouer le jeu de l'établissement d'un Etat démocratique et pour cela le cheminement est des plus classiques y compris, une « fausse copie » de cette calamité du manifeste du 7 novembre.
A notre avis, et, on peut bien sûr, se tromper, Ennahdha est tiraillée aussi bien par ses neutrons centraux que par sa périphérie et ses extrêmes.
Au départ, aussi bien le Cheikh Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali que Ali Laârayedh et Samir Dilou, fascinés par la réussite du modèle turc et rassurés par la réussite électorale et le jeu démocratique, qui les a propulsés au pouvoir, ont entamé ce mandat « provisoire » avec la volonté de jouer le jeu.
Mais l'appétit de certains de leurs cadres et la pression de la société civile, qui leur a collé à la peau dans une période difficile au niveau économique et social, les a poussés à changer de tactique et pire encore de stratégie.
Le projet démocratique, désormais, n'est plus prioritaire.
Le long terme et, par conséquent, la stratégie c'est de construire un modèle d'Etat islamique, pas nécessairement démocratique au sens « occidental » du terme. Ce modèle finira qu'ils le veuillent ou pas à faire de la Tunisie un nouvel Iran, et rien d'autre. La tactique c'est l'offensive et le repli (Al kar wal far). On lance les initiatives du « fait accompli » et si la société civile résiste on temporise. Cas type, la « Chariaâ » base de la législation, puis son retrait pour maintenir l'ancien article – 1 - de la défunte Constitution de 1959.
Partant de là, sommes-nous à un stade du choix stratégique irréversible pour la Nahdha. Difficile à dire et encore plus à prévoir. L'état major décideur de la Nahdha connaît les risques d'une possible défaite aux prochaines élections s'ils continuent à défier la société civile et démocratique, admirable de résistance jusque-là. Même les « alliés » de la « Troïka » font de la résistance. Et après Dr. Marzouki c'est au tour de l'imperturbable Dr. Ben Jaâfar de tirer la sonnette d'alarme et de retracer les lignes « rouges » !
Brrr ! comme je vois que le débat vous passionne, alors demain, la suite !
Ne changez pas… de journal… on revient !


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