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Ridha Grira accusé de tous les torts
L'Union nationale des syndicats des forces de la sûreté tunisienne
Publié dans Le Temps le 10 - 05 - 2012

Bouc émissaire ou réellement coupable, Ridha Grira, ministre de la défense nationale du président déchu Ben Ali, lors de la Révolution, a été désigné par l'Union nationale des syndicats des forces de la sûreté tunisienne comme étant le principal responsable des torts et débordements ayant accompagné la Révolution tunisienne, depuis le 7 janvier 2011 jusqu'au 15 et 16 janvier, soit deux jours après la fuite de Ben Ali à l'étranger.
Lors d'un point de presse tenu, ce mercredi 9 mai 2012, à la Goulette, à l'initiative de l'Union nationale des syndicats des forces de la sûreté tunisienne, le porte parole officiel du syndicat de la sécurité du chef de l'Etat et des personnalités officielles, Anis Makâadi, a accusé Ridha Grira d'avoir tenté d'exploiter l'armée nationale et l'institution militaire pour sauver le régime chancelant de Ben Ali et mettre en échec la révolte populaire généralisée à laquelle il s'était trouvé confronté, depuis le 17 décembre 2010.
Retraçant, en détails, le fil des évènements tels qu'ils se seraient déroulés, selon une étude réalisée par une équipe de chefs sécuritaires, il a indiqué que le 7 janvier 2011, la situation était devenue explosive dans la ville de Thala, du gouvernorat de Kasserine, où les troubles avaient culminé au point que les forces de sécurité qui y étaient déployées pour affronter le soulèvement populaire s'étaient trouvées complètement débordés. L'armée a été appelée à la rescousse. Vers 21 heures, des unités de l'armée furent dépêchées de la ville de Kasserine vers la ville de Thala, mais elles durent vite rebrousser chemin, conformément à des instructions qui leur étaient parvenues à ce sujet et il s'était avéré que ces instructions avaient émané du ministre de l'intérieur, Rafik Bel Haj Kacem, qui avait opté pour l'envoi de renforts constitués de forces de sécurité. Et ainsi, eut lieu le 8 janvier la boucherie de Thala. Quelques 12 à 13 martyrs sont tombés, suite au tir de balles réelles sur les manifestants.
Anis Makâadi a noté que si Rafik Bel Haj Kacem n'avait pas donné ces instructions, la boucherie de Thala aurait pu être évitée, mais il avait justifié sa décision en déclarant avoir craint que Ben Ali ne se montre pas à la hauteur de la situation.
Une cellule de crise a été, alors ,créée, au ministère de l'intérieur et le directeur de la sécurité présidentielle, Ali Sériati, a été désigné coordinateur de la cellule, par Ben Ali. Elle a tenu, aussitôt, sa première réunion en présence des ministres de la défense, Ridha Grira, de l'intérieur, Rafik Bel Haj Kacem qui assista seulement à l'ouverture des travaux, du secrétaire général du RCD, Mohamed Ghariani, et des chefs sécuritaires et militaires. Mais Ali Sériati décida de réserver la réunion aux éléments sécuritaires uniquement et demanda aux responsables politiques et aux chefs militaires de sortir.
Ridha Grira profita de l'occasion pour essayer de semer la discorde entre l'armée et les forces de sécurité, en criant à un plan destiné à écarter, intentionnellement, l'armée de la participation aux opérations en cours et à ce qui était en train de se passer.
Le 9 janvier, l'armée a été déployée dans les villes des gouvernorats de Sidi Bou Zid et Kasserine, foyer du soulèvement populaire contre le régime
Implication de l'armée
Le 10 janvier, Ridha Grira a donné des instructions pour que les soldats et les militaires engagés dans les opérations portent l'uniforme des forces de sécurité intérieur au lieu de l'uniforme militaire. Le général Rachid Ammar, alors chef d'état major de l'armée de terre, s'opposa à la directive et parvint à convaincre Grira de revenir sur sa décision.
Le porte parole du syndicat de la sécurité du chef de l'Etat et des personnalité s officielles a cru affirmer que ces instructions données par Ridha Grira visaient à impliquer l'armée dans la suite des évènements qui s'étaient, entre temps, précipités. La révolte a gagné l'ensemble du pays.
Le 13 janvier, les agents des forces de sécurité (la police et la garde nationale), devenus la cible première des manifestants, étaient débordés. Beaucoup cherchèrent leur salut dans la fuite, abandonnant leurs postes et remettant leurs armes aux unités de l'armée nationale.
Rachid Ammar en informa Ridha Grira qui ordonna de cesser la réception des armes des agents sécuritaires. Il contacta, à ce propos, le premier ministre, Mohamed Ghannouchi et lui dit : ‘' j'ai peur et je sens l'odeur d'un complot qui plane.''
Il contacta, aussi, à cet effet, le 14 janvier, Ben Ali et lui dit qu'il a peur et qu'il ne désire pas être le seul homme à posséder des armes dans le pays.
Ben Ali le calma et lui dit néanmoins d'accepter de réceptionner les armes des agents des forces de sécurité.
Les faits du 14 janvier
Le 14 janvier, jour du triomphe de la Révolution et de la fuite de Ben Ali à l'étranger, Ridha Grira imposa, au mépris des usages, qu'un officier de l'armée muni de son arme monte à bord de l'hélicoptère chargé d'inspecter et de surveiller l'environnement du palais présidentiel de Carthage et du parcours du cortège présidentiel, lors du déplacement de Ben Ali , du palais à l'aéroport présidentiel dans la base d'El Aouina, limitrophe à l'aéroport international de Tunis Carthage.
Ridha Grira a justifié son geste par la crainte que Ali Sériati n'assassine Ben Ali.
Le 14 janvier, également, peu avant la fuite de Ben Ali, le commandant du bataillon de lutte contre le terrorisme, Samir Tarhouni, procède , à l'aéroport de Tunis Carthage, à l'arrestation de quelques gendres de Ben Ali de la famille des Trabelsi qui cherchaient à fuir le pays par avion. Ridha Grira informe Ben Ali et il donne ses instructions pour envoyer un détachement de l'armée afin de libérer les personnes arrêtées. Des soldats ont été amenés à la base d'El Aouina, dans ce but. Mais, le général Rachid Ammar conseilla le recours à la négociation .
Le 14 janvier, vers 16 heures 45, le cortège présidentiel arrive à la base d'El Aouina. Ridha Grira est informé.
Vers 17 heures 47 , Ridha Grira est informé que l'avion présidentiel s'apprête à décoller. Il répond à son interlocuteur ,le général Taieb Lajimi ‘' qu'il fasse vite, qu'il fasse vite.''
Ridha Grira avait suspecté Ali Sériati de comploter contre Ben Ali et il a commencé à suspecter aussi Rachid Ammar, avant de suspecter l'institution sécuritaire.
Ridha Grira était fidèle à Ben Ali. Il a aussi ordonné d'ouvrir les couloirs aériens devant l'avion présidentiel, alors qu'il déclara, par la suite, à une radio locale qu'il n'était au courant de rien. Il pensait que Ben Ali allait retourner et reprendre ses fonctions. D'après une société de télécommunications américaine, Ben Ali et Grira eurent une communication téléphonique qui a duré 13 minutes, alors que Grira a dit qu'elle a duré quelques secondes.
Quand Ridha Grira apprit que Ali Sériati n'accompagnait pas Ben Ali, les doutes lui revinrent concernant la préparation d'un complot par Ali Sériati. Il le contacta et lui proposa de quitter, à son tour , le pays, mais Sériati refusa. Ridha Grira ordonna, donc, au colonel Elyès Malek de procéder à l'arrestation de Ali Sériati, à la base d'El Aouina, ce qui fut fait.
Grira contacta le premier ministre, Mohamed Ghannouchi pour le tenir informé de la situation, mais le premier ministre s'était rendu au palais présidentiel à la demande du responsable de la sécurité présidentielle qui remplaça Ali Sériati, pour procéder à la passation du pouvoir et combler la vacance enregistrée au niveau de la présidence de la République, après la fuite de Ben Ali. Néanmoins, Grira avertit Mohamed Ghannouchi de prendre ses précautions et le mit en garde lui disant qu'ils cherchent à te tuer.
Contre la transition démocratique
Anis Makâadi a cru affirmer que Grira voulait empêcher la transition démocratique et la passation pacifique du pouvoir.
Puis, il y a eu l'accord pour l'application de l'article 57 de la Constitution qui stipule la passation du pouvoir présidentiel au président de la chambre des députés, en l'occurrence Foued Mébazzâa.
Une réunion solennelle a eu lieu le 15 janvier au ministère de l'intérieur dans ce but et elle a duré de 7 heures et demie à midi. La situation dans le pays était calme dans l'ensemble, mais aussitôt, Ridha Grira fit répandre les rumeurs sur l'existence de forces fidèles à l'ancien régime, sous formes de snipers et bandes armées qui terrorisent la population et commettent les assassinats, en tirant aveuglément sur les gens, à partir des ambulances et des véhicules sécuritaires, d'où la création de comités de vigilance dans les quartiers. Il contacta le ministre de la communication Samir Lâabidi pour lui demander de diffuser des informations dans ce sens à travers les organes d'information, nationaux et arabes, ainsi que des informations sur des affrontements entre l'armée et les forces de sécurité intérieure, police et garde nationale. Des communiqués émanant du ministère de la défense nationale sur ces soi disant incidents sont diffusés. Une information a parlé d'une unité de l'armée qui pourchassait Samir Tarhouni, désigné comme étant le chef des snipers. Un capitaine de l'armée est mis à contribution pour répandre ces informations, via une chaîne de télévision arabe.
Ainsi, Ridha Grira a voulu manipuler l'institution militaire pour restaurer le régime de Ben Ali. A cet égard, Anis Makâadi a mis l'accent sur la probité et le patriotisme sans tâche de l'institution militaire, mais ce sont les politiciens, comme Ridha Grira, selon lui, qui ont cherché à l'utiliser.
Le style affirmatif de la description que nous avons adopté, engage l'auteur des déclarations, seulement.
La conférence de presse a connu, aussi, une intervention du secrétaire général de l'Union des syndicats des forces de la sûreté tunisienne, Mr Montasser Matéri, qui a souligné l'attachement des syndicats regroupés au sein de cette Union à la préservation de la sécurité du pays et du peuple tunisien, notant que la sécurité de nos citoyens et de nos institutions ne sauraient être, pour nous, un objet de marchandage et que pour l'Union,la sécurité de la Tunisie est une responsabilité entre les mains des forces de sécurité.
Les procès en cours devant les tribunaux militaires, relatifs aux affaires des martyrs et blessés de la Révolution , ont été également évoqués, au cours de ce point de presse .


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