La Libye doit protéger nos travailleurs contre les prédateurs et les confiscations sauvages de biens Mr Hassine Jaziri, secrétaire d'Etat auprès du ministre des affaires sociales, chargé de l'émigration, a exprimé l'opposition de la Tunisie à la politique des portes fermées appliquée par les pays européens en matière d'émigration et elle la considère contraire à la voie de l'humanité qui est la voie de l'ouverture, du partenariat et de l'intégration. Lors d'un point de presse tenu, hier, le secrétaire d'Etat a appelé à dépasser l'approche sécuritaire de l'émigration sur laquelle reposent les politiques européennes, exprimant son appui à la proposition préconisant l'institution d'un visa spécial d'entrée dans les pays européens au profit des citoyens des pays d'Afrique du Nord, appelé visa pour la recherche d'un travail'', permettant aux candidats à l'émigration en Europe parmi les citoyens des pays d'Afrique du Nord d'obtenir un visa d'entrée pour un séjour provisoire de six mois à un an, en vue de rechercher un travail. Si la personne trouve un emploi, durant cette période, elle s'installe en Europe, sinon elle retourne à son pays. Cette proposition a été émise par des personnalités européennes connues dont le député européen Cohen Bendit, du courant des verts. Le secrétaire d'Etat a estimé qu'un tel encadrement du flux migratoire est de nature à limiter largement l'émigration clandestine non organisée vers l'Europe, avec les problèmes et les dépenses inutiles qu'elle occasionne pour toutes les parties. Le secrétaire d'Etat a insisté, par ailleurs, sur la nécessité de renforcer le positionnement de la Tunisie sur la scène libyenne qui souffre de lacunes afin de combler le vide enregistrée au niveau de la présence tunisienne en Libye qui est en deçà de ce qu'elle doit être. D'autant que les tunisiens bénéficient de plusieurs avantages pour travailler en Libye comme l'entrée en Libye sans visa. Il a stigmatisé les pratiques immorales auxquelles recourent certains opportunistes pour exploiter les demandeurs tunisiens d'emploi en Libye, en cherchant à les escroquer au moyen de contrats de travail fictifs, affirmant la volonté de lutter contre ces opportunistes. Il a évoqué les efforts déployés en vue de régler les dossiers des travailleurs tunisiens en Libye qui étaient revenus en Tunisie, pendant l'insurrection libyenne, en laissant en Libye leurs biens et avoirs. Le nombre de ces dossiers atteint 43 mille. Les responsables tunisiens espèrent que les autorités libyennes se pencheront sur le règlement de ce problème avec la diligence requise, aussitôt que la situation se stabilise en Libye et que les institutions élues seront mises en place. A cet égard, Mr Hassine Jaziri a souligné que l'émigration est une affaire personnelle, et ne constitue pas, aux yeux du gouvernement, une solution à la question du chômage qui est une affaire nationale, de sorte que le gouvernement est appelé, en principe, à procurer du travail, aux demandeurs d'emploi, à l'intérieur de la Tunisie même, et non pas à l'étranger. Aussi, le secrétariat d'Etat à l'émigration œuvre à l'élaboration d'une nouvelle politique et de nouvelles orientations relatives à l'émigration, qui soient au niveau de l'importance majeure acquise par l'émigration en Tunisie, sur le plan démographique et économique. Le nombre des tunisiens à l'étranger dépasse un million 200 mille tunisiens dont 64% hommes et 34% femmes. Ils sont établis en majorité dans les pays européens et 30% d'entre eux possèdent la double nationalité. Néanmoins, 14% des tunisiens à l'étranger se trouvent dans les pays arabes. Les ouvriers continuent d'occuper le premier rang des tunisiens à l'étranger, avec plus de 40%, suivis par les cadres et les professions libérales qui représentent 10%. Cependant plus de 12% des tunisiens à l'étranger sont sans emploi, soit plus de 122 mille. Importants transferts d'argent Le secrétariat d'Etat à l'émigration a présenté un ensemble de projets, de programmes et d'orientations au gouvernement en vue d'améliorer l'action entreprise en faveur des tunisiens à l'étranger, concernant l'encadrement, les mécanismes et les différentes dispositions intéressant ce domaine. L'objectif principal est l'accroissement de la participation de la communauté tunisienne à l'étranger à la vie nationale et à l'effort de développement national sous tous les aspects, comme l'aspect économique. La contribution des tunisiens à l'étranger au développement économique du pays évolue constamment. Les transferts d'argent effectués par les tunisiens à l'étranger ont atteint 2801 millions dinars en 2011, contre 2953 en 2010, mais les transferts des tunisiens à l'étranger ont augmenté de 21% durant les quatre premiers mois de 2012, par rapport à la même période de 2011 et de plus de 13% par rapport à la même période de 2010. Le nombre des projets économiques créés en Tunisie par les tunisiens à l'étranger a atteint 1174 projets en 2011, contre 900 projets en 2010, et ce dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services et ils doivent générer 2700 emplois. Réduction des tarifs de transport Durant ces quatre derniers mois, également, le secrétariat d'Etat à l'émigration a pris un ensemble de mesures en faveur des tunisiens à l'étranger dont la densification du réseau des centres sociaux et culturels tunisiens ouverts dans les pays d'accueil et son extension à certains pays arabes comme Qatar et les Emirats arabes unis, parallèlement à la réduction des tarifs de transport maritime et aérien de la part de la Compagne tunisienne de navigation (CTN) et TUNISAIR, et ce durant la période entre le 15 juillet et le 23 août 2012, à condition de procéder aux réservations avant le 31 mai. Il a été décidé de relever la somme d'argent autorisée en cas de retour provisoire, en la portant à 2000 dinars, au lieu de 1000 dinars. Il en va de même pour la valeur des bagages autorisées, en cas de retour définitif, qui a été portée à 30 mille dinars, au lieu de 15 mille. L'âge des voitures particulières pouvant être ramenées dans le cadre du retour définitif a été porté à 5 ans, au lieu de 3 ans, outre la réduction des frais occasionnés par les transferts d'argent à partir des pays d'accueil vers la Tunisie.