TUNIS (TAP, Afef Ben Abdeljelil) - «Sur un total d'environ 30 mille Tunisiens, ayant émigré clandestinement en Italie depuis le 14 janvier 2011, plus de deux cents personnes sont portées disparues» a fait savoir, vendredi, le secrétaire d'Etat chargé de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, lors d'un entretien avec l'agence TAP. Afin de pouvoir les retrouver et connaître l'identité des personnes décédées dont les dépouilles sont conservées dans des morgues en Italie, la commission technique chargée de l'émigration a demandé à leurs familles de lui fournir les analyses génétiques (ADN) qui seront ensuite envoyées avec les empreintes digitales des personnes concernées aux autorités italiennes, a précisé le secrétaire d'Etat. Cette commission regroupe des représentants des ministères de la Justice, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense nationale et pilotée par le secrétariat d'Etat chargé de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger. «Nous avons déjà entamé les procédures nécessaire, mais les familles doivent comprendre que cela va prendre du temps», a-t-il précisé. En ce qui concerne les tunisiens ayant émigré clandestinement et qui ont bénéficié, par la suite, d'une carte de séjour de six mois, le secrétaire d'Etat a fait savoir que les autorités tunisiennes vont intervenir auprès du Gouvernement italien pour obtenir le renouvellement de leurs cartes de séjour afin qu'ils soient en situation régulière. Beaucoup de tunisiens sont retournés en Libye M. Jaziri a indiqué que beaucoup de Tunisiens (sur 80 mille personnes) sont retournés en Libye dont ils étaient partis en raison du déclenchement de la révolution dans ce pays et de la situation sécuritaire instable qui y prévalait. Il a, cependant, indiqué que la Tunisie ne dispose pas de statistiques sur le nombre des ressortissants tunisiens qui ont regagné la Libye. Pour ce qui est des 3000 réfugiés de différentes nationalités qui se trouvent actuellement dans des camps au Sud de la Tunisie, le secrétaire d'Etat a souligné qu'ils attendent l'amélioration de la situation en Libye pour y retourner. Certains revendiquent leur évacuation vers d'autres pays en raison de l'insécurité qui prévaut dans leur pays d'origine. Il a indiqué que la commission technique se charge, également, d'assurer le retour en Tunisie des prisonniers tunisiens en Irak, à Guantanamo, au Liban ou au Yémen pour qu'ils soient jugés dans leur pays, conformément aux conventions internationales. «Nous œuvrerons, en outre, à dynamiser les conventions bilatérales dans le domaine de l'émigration en vue de renforcer l'émigration organisée» , a-t-il encore ajouté. Des pays arabes et européens disposés à recruter des compétences tunisiennes Le secrétaire d'Etat a souligné que plusieurs pays européens et arabes ont déjà exprimé leur disposition à recruter des compétences tunisiennes (le Qatar : 50 mille, la Libye : 500 mille, voir plus). M. Jaziri a souligné que les efforts seront axés, au cours de la prochaine période, sur l'amélioration de l'encadrement de la communauté tunisienne à l'étranger dont le nombre s'élève à un million deux cents mille et d'obtenir une reconnaissance réelle de la Tunisie en tant que force économique et scientifique grâce au rôle joué par les compétences tunisiennes émigrées. Il s'agit également de réaliser des études et des statistiques sur la colonie tunisienne et de renforcer la coordination avec les organisations et les associations ainsi qu'avec l'ensemble des composantes de la société civile à l'étranger et en Tunisie, a fait remarquer le secrétaire d'Etat. M. Jaziri a indiqué que des procédures sont en cours en vue de permettre aux tunisiens établis à l'étranger de bénéficier de frais de transport et d'appels téléphoniques réduits. Il s'agit, aussi, de prendre plusieurs autres mesures en vue d'encourager les Tunisiens à l'étranger à se rendre dans leur pays natal.