Walter Salles, cinéaste d'origine brésilienne, qui a réalisé en 2004 un film « Carnets de voyage » sur la prè révolution de Che Guevara et rencontré un grand succès lors de sa présentation à Cannes, revient ce coup-ci en compétition officielle avec « On the road » ( Sur la route), un road movie sur la Beat Génération, mouvement littéraire et artistique né dans les années 50 aux Etats Unis. Le terme a été employé pour la première fois en 1948 par Jack Kerouac dont Walter Salles a adapté le roman. Le film a eu un accueil réservé compte tenu de l'adaptation qui en a été faite et qui est à tout point de vue, classique et assez conventionnelle. En effet, s'attaquer à une œuvre qui a influencé toute une génération occidentale n'est pas aussi simple, car il s'agit de mettre en scène la liberté d'esprit, des corps et de l'expérience qui est justement au cœur du mouvement Beat Génération qui a réinventé la littérature et l'art. Au lieu de sortir des sentiers battus et de créer de nouveaux codes pour insuffler une certaine liberté qui caractérisait ce courant, Walter Salles est resté dans le conventionnel.
La Beat Génération
Le film raconte l'histoire de Sal Paradise (Sam Riley), jeune écrivain new-yorkais et Dean Moriarty (Garrett Hedlund), ex-prisonnier à la gueule d'ange qui se rencontrent peu de temps après la mort du père de Sal. Entre eux, une amitié fusionnelle ne tarde pas à se tisser. Marylou (Kristen Stewart), jeune femme séduisante et très libérée de 16 ans à peine, est la jeune épouse de Dean.Tous trois n'ont qu'une peur : tomber dans une vie convenue et étriquée. Ils décident de prendre la route ensemble, à la découverte du monde qui les entoure mais surtout, d'eux-mêmes.
Le réalisateur a choisi le procédé classique de la voix off, autrement dit, celle de Sal Paradise, l'alter ego de Kerouak pour raconter cette histoire que nous voyons défiler à l'écran en même temps. Le film n'explique pas tout et certains personnages nous semblent rester flous. Malgré cela, on suit les pratiques d'une génération qui a fait du plaisir de la vie son cheval de bataille avec tout ce qui implique le sexe, la drogue et le danger. Mieux encore, le film nous montre également l'envers du décor à savoir, que le plaisir sert surtout à l'oubli d'une enfance difficile ou d'un passé encombrant. Le film manque de souffle et n'arrive pas à donner à l'œuvre littéraire de Kerouak toute sa consistance.