Combien on aurait aimé voir un jour, un championnat, le nôtre, se clore à la façon anglaise ou française de cette année, c'est-à-dire à coups de théâtre successifs. De voir un titre nous marchander son intérêt à coups de contre-pieds hebdomadaires et nous tenir en haleine qu'on soit neutre ou de parti-pris. Car même dans ce dernier cas qui ne manque pas de légitimité, c'est dans l'espoir qu'il nous fera vivre ou l'angoisse qui nous tiendra éveillés, que l'émotion se puise pour entretenir notre intérêt.
Mais hélas ! Ce vœu a toutes les chances d'être une chimère dans notre cas particulier tant notre football est actuellement incapable de cacher son hideux côté où si ce n'est pas le comportement vulgaire qui le salit, c'est la mauvaise foi qui vient le défigurer.
Ah ! si on pourrait voir un jour l'Espérance ou le club perdre à el Menzah, l'Etoile à Sousse ou tout autre club chez lui sans aucune suite fâcheuse et sans l'aide du huis-clos.
De voir l'arbitre siffler une fin de partie sans voir une escorte se précipiter pour le protéger.
Ne pas voir des simagrées ridicules de l'auteur d'un but et encore moins un geste provoquant à l'adresse de spectateurs qu'il imagine dans sa tête même si les gradins sont déserts.
Devant de tels agissements, n'est-ce pas trop demander au public de manifester son amertume moins violemment quand la violence du geste, l'insanité du verbe et l'absence de responsabilité sont les vecteurs principaux qui animent les acteurs eux-mêmes et souvent leurs dirigeants ?
Devrons-nous attendre encore que des générations passent pour comprendre qu'on ne s'improvise pas président ou simple responsable en se suffisant de caresser dans le sens du poil l'instinct de la passion ? ou de prétendre être un acteur dont on parle, uniquement parce qu'on sait marquer des buts ?
Pourtant c'est à partir de tels personnages ayant choisi d'occuper l'avant scène que tout doit commencer. Mais il est à parier que ces amateurs de gros plans seront les premiers à rire de nos vœux, pour nous confiner pour encore longtemps à voir sur les écrans, ce qui se passe ailleurs et que nos vœux appellent à se réaliser chez nous.