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Un Etoilé pure souche
Interview : Foued Bouslama,
Publié dans Le Temps le 03 - 06 - 2012

«A l'Etoile, je réponds présent chaque fois que le besoin s'en fait sentir»
«Faouzi Benzarti est investi d'énormes responsabilités pour remettre l'équipe sur les rails»
«Hafedh Hemayed a fait cavalier seul contre tous et l'effort individuel ne peut en aucun cas aboutir aux résultats escomptés»
«Hamdi Meddeb ne cesse d'apporter une valeur ajoutée à l'Espérance»
Il est des hommes qui passent peut être inaperçus mais qui servent loyalement et fidèlement le sport. Ils sont rares certes mais ils existent. Leur amour pour la patrie et leur passion pour le sport n'ont pu les laisser insensibles. Parmi eux, nous citons M. Foued Bouslama (ex-journaliste à la TAP dans les années 70 et 1er lauréat de la Plume d'Or) que nous trouvons aujourd'hui comme haut cadre d'une chaîne hôtelière. Pour son amour infaillible à l'Etoile et notamment pour sa compétence, l'ex-président étoilé Hafedh Hemayed l'a sollicité pour l'aider dans sa tâche. Seulement la sollicitation était tardive, car, selon l'entourage du club étoilé, Hafedh Hemayed avait raté déjà le départ, à l'orée de son investiture. D'ailleurs, M. Foued Bouslama, notre invité aujourd'hui, en fait le point durant l'entretien qui suit :

• Vous êtes aujourd'hui à la tête d'une chaîne hôtelière, un domaine assez loin du sport. Malgré cela, vous donnez l'impression de toucher à tout.

- Certes je suis agréé agence de voyage et hôtellerie, mais le tourisme n'a jamais été loin du sport. La détente des visiteurs impliquent un programme diversifié et activités sportives destinés à satisfaire le besoin et les attentes des clients : tels que la natation, le tennis, le golf, les traversées, la plongée sous marine...

• Après le rugby comme président de club de la cité Ettahrir, on vous a contacté pour faire partie du Bureau de l'Etoile...

- Vrai que j'ai passé cinq années à la tête de l'association rugby Club Ettahrir. Ce passage était bénéfique durant lequel le club a réalisé de très bons résultats qui lui ont permis d'obtenir plusieurs palmarès en championnat et coupe de Tunisie. De plus, le programme de formation que nous avons établi et mis en exploitation nous a permis de récolter les fruits en formant une pléiade de jeunes mordus par la balle ovale qui sont aujourd'hui capables de diriger et de gérer le club en bon père de famille et d'assurer comme il se doit la relève.

Quant à l'Etoile j'ai répondu favorablement à chaque fois que le besoin s'est fait sentir pour apporter le soutien jugé nécessaire pour le bien du club et on ne peut que rendre hommage à tous les présidents qui se sont succédé à la tête de cette école de civisme.

• Vous suivez l'Etoile de près, comment expliquez-vous qu'elle ne scintille plus comme avant ?

- L'Etoile demeure toujours parmi les grande clubs de la Tunisie et d'Afrique. C'est une vraie pépinière de jeunes footballeurs pleins de talents sans pour autant oublier que chaque club passe par des périodes de renouvellement de ses effectifs après des années de succès sans oublier que l'Etoile a participé à la Coupe du monde des clubs au Japon et a très bien honoré ses engagements pour la représentation de la Tunisie auparavant.

Actuellement l'Etoile est en train de se remettre et parmi les tâches essentielles du coach Faouzi Benzarti le redressement de la barre et d'assurer l'encadrement nécessaire à tous les niveaux contre vents et marées pour permettre à l'Etoile de revenir à son niveau scintillant comme vous l'avez dit sur le plan national, arabe, africain et mondial.

• On dit que les ambitions de l'ex-président de l'ESS, Hemayed dépassaient les ambitions du club ?

- Certes l'ex-président Hemayed est ambitieux et a projeté très loin l'avenir de l'Etoile en le comparant à l'équipe de Barcelone, chose que personne n'attendait et qui a surpris tout le monde. Toutefois cette idée qui n'est pas mauvaise ne pourrait être atteinte que par un travail d'équipe et de longue haleine par la formation de commissions au sein du bureau directeur de l'Etoile en plus des commissions qui gèrent du quotidien et la mise en place d'une commission qui devrait être chargée de l'avenir de l'Etoile pour faire de cette équipe un modèle tel que cité en haut.

Il est vrai que Hafedh Hemayed a fait cavalier seul contre tous et l'effort personnel ne pourra en aucun cas aboutir aux résultats escomptés.

• On lui reproche également son manque de respect et d'égards envers les anciens présidents de l'Etoile ?

- Je ne pense pas, mais peut être sa façon de gérer et sa spontanéité l'ont trahi.

Toutefois il a toujours éprouvé du respect envers ses prédécesseurs et en particulier si Hamed Karoui seulement le manque de communication a fait défaut pendant longtemps.

• Quelles solutions préconisez-vous pour que l'Etoile retrouve sa verve ?

- Tout d'abord il faut que toutes les parties concernées cessent leur hostilité entre elles et pensent à une Etoile pour tous et à l'intérêt du club.

Sur le plan technique Faouzi Benzarti est chargé parmi ses fonctions d'arrêter un programme de travail qui touche tous les niveaux, de l'Ecole jusqu'à l'équipe Seniors pour assurer une formation adéquate des joueurs sur le court et moyen termes pour que l'Etoile puisse jouer son rôle de leader sur le plan national.

• Un phénomène étrange de l'Etoile qui s'explique par cette nonchalance des joueurs du cru ?

- J'espère que l'Etoile surmonte très bientôt les obstacles qui sont à l'origine de cette situation et que les joueurs et les dirigeants assument leurs responsabilités par amour envers le club. (les vétérans du club en savent beaucoup pour dissiper tous les maux).

• Quels sont les motifs de satisfaction de notre football ?

- Le flou quant au modèle du professionnalisme instauré et l'absence d'un vrai statut de clubs professionnels d'une part et de l'infrastructure footballistique est en deçà des normes techniques, d'autre part en plus de l'absence d'une formation sérieuse et obligatoire au niveau des écoles de foot.

Il est temps que la tutelle prenne des décisions obligeant tous les clubs telle que soit la catégorie pour mettre en place des structures de formation de haut niveau pour les jeunes.

• Le sport tunisien vient d'être sérieusement affecté par la violence. Ya-t-il des remèdes ?

- La situation actuelle que traverse le pays a permis à certains de profiter du passage à vide sécuritaire pour semer la zizanie, mais notre confiance est infaillible quant à la compétence et le savoir faire des services d'ordre et je suis certain que cette situation sera maîtrisée très bientôt.

• Etes-vous pour ou contre la levée du huis clos ?

- Sous certaines conditions qui impliquent tous les intervenants d'une part et qui permet aux services d'ordre d'assurer légalement la sécurité de tous dans et en dehors des stades et d'instaurer la confiance à l'intérieur des stades.

• On dit que vous avez un penchant pour l'Espérance ?

- Malgré mon appartenance à l'Etoile dont je suis fier, je juge que l'Espérance est une équipe qui se respecte et qui représente dignement la Tunisie.

Son président Hamdi Meddeb ne cesse d'apporter une valeur ajoutée à cette discipline et tant mieux pour l'évolution du football tunisien.

• Quels sont les meilleurs joueurs tunisiens, toutes générations confondues ?

- Pour la génération actuelle, je laisse l'appréciation au coach de l'équipe nationale qui prépare les prochaines échéances des éliminatoires de la Coupe du monde.

Pour les anciennes générations, la Tunisie a toujours enfanté des talents de très hauts niveaux à titre d'exemple pour la génération de l'Argentine, je cite Agrebi, Tarek Dhiab l'actuel ministre, Dhouib, Temime, Ghommidh...

Pour les autres talents avant 78, la liste est longue mais je cite : Abdelmajid Chetali, Taoufik ben Othman, Noureddine Diwa, Hadj Ali, Zerga, Habacha, Ben Amor, Attouga.....

• Y a-t-il des moyens pour dissiper cette animosité entres les grands clubs ?

- Il n'y a que l'amour pour la Tunisie qui prime et qui permet de dissiper cette animosité, tant que cette culture n'est pas instaurée on n'aura que des problèmes.

• Comptez-vous un jour présenter voture candidature au Bureau de la FTF ?

-Mes occupations actuelles ne m'ont pas permis de réfléchir à cette question d'autant plus qu'en dehors de mes fonctions, je suis président de la Ligue nationale des reporters sportifs, vice-président à l'Atucom, secrétaire général des activités subaquatiques et vice-président à l'échelle arabe...

Par ailleurs, il faut aider le nouveau président de la FTF M. Jary qui à mon avis a mérité la confiance de tous les jeunes lors des dernières élections.

Propos recueillis par Raouf CHAOUACHI


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