Riche semaine que celle qui vient de passer. Du moins pour ceux qui, en dépit des vicissitudes d'autre nature, se disent toujours attachés au football en Tunisie. Dans un cadre en cercles concentriques, nous avons pu apprécier combien ce sport peut être hiérarchisé sans pour autant perdre de ses multiples avantages. Avantage subjectif qu'inspire le terroir, rassembleur quand, dépassant les intérêts étroits, il devient national et enfin féerique lorsqu'il nous fait entrevoir l'idéal.
En effet, dans le premier cercle, la semaine qui vient de passer nous a permis, au titre de la Coupe de Tunisie, de vivre au ras de nos clubs, bien des émotions d'espoir et de frayeur comme à Hammamet, de fébrile attente comme à Monastir ou de triomphe inattendu et de déception amère comme à Ksar Hellal.
Dans le deuxième cercle de l'actualité, la semaine a réussi aussi à nous faire oublier durant quelques heures, nos soucis locaux et nos antagonismes pour retrouver à l'unisson nos pulsions nationales au Cap-Vert.
Enfin, dans le troisième cercle où passionnellement nous ne sommes pas concernés, nous avons goûté au football spectacle en toute simplicité.
Reste que dans cette vision d'un football aux multiples dimensions et au charme divers, des voix savantes mais discordantes, pour expliquer l'exploit, et justifier l'inattendu contre-pied, ont cru devoir ressortir la vieille antienne qui veut qu'il n'y a plus de petit club ni de nation faible en football.
Or si cette sentence est vraie, tout l'édifice que nous venions d'imaginer s'écroulerait, les cercles concentriques se briseraient pour revenir, sous prétexte d'égalité, à l'uniformité d'une symphonie prétendument sans fausse note.
C'est ce en quoi on se trompe, car si sur le terrain la beauté de ce jeu est dans ses lignes brisées, sa raison d'être se situe à divers étages.