De quête renouvelée de gloire à l'âpreté du profit jamais rassasié. De l'art, même imparfaitement exécuté à coups de gestes plus ou moins improvisés à l'accès épisodique d'une violence qu'on ne peut justifier, le football ne finira pas d'investir la vie de ceux qui l'ont adopté. Il est heureux qu'entre ces extrêmes, il continue de faire cultiver d'autres sentiments où les droits de la vertu sont préservés. Ce jeu ne cesse, en effet, de susciter les réactions humaines qui résument tous les états d'esprit. De ce que nous offre l'actualité cette semaine, nous laisserons à d'autres de faire leurs choux gras de ce qui se passe et va se passer à la FIFA, qui de toute façon , ne peuvent être qu'un fait divers passager. On serait plutôt plus avisé de s'intéresser à cette pulsion humaine qu'est l'espoir. Un sentiment qui, lui, peut nous concerner à quelque niveau qu'on soit. Pour revenir au football et sa relation avec le sujet de ce papier, cet espoir n'accompagnera pas seulement ceux qui iront dimanche au fin fond du Congo, à la recherche de la gloire, mais habitera aussi un peu partout chez nous, des anonymes pleins d'espoir, pour arracher un peu de lumière à la Coupe de Tunisie à laquelle ils sont conviés cette semaine justement. Quand l'Espérance va tenter d'atteindre le sommet de l'Afrique, que de petits clubs, jusque-là mal connus, rêvent de voir dimanche leur nom enfin cité. Il s'agira, quoiqu'on pense, d'un même défi qu'un même sentiment d'espoir fait porter. Qu'importe si pour l'Espérance au Congo, on tremblera par milliers à Tunis et pour quelques petits Poucets, ils ne seront que quelques dizaines à s'angoisser dans un terroir exigu. Qu'importe si on pleure après ou on s'extasie, l'essentiel n'est-il pas d'avoir éprouvé ce sentiment d'espoir qu'on sait qu'il ne cessera pas de se renouveler. MZ