Dans un article intitulé «Union méditerranéenne, une coquille vide ?», qui paraîtra bientôt dans la newsletter de l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS, France), notre confrère Hichem Ben Yaïche, chercheur associé à l'IRIS, a enquêté sur l'équipe qui, autour du président Sarkozy, planche actuellement sur le contenu de l'UM. Cet extrait, que nous reproduisons avec son aimable autorisation, démontre l'intérêt et le sérieux avec lesquels Paris aborde ce que notre confrère qualifie de «nouvel axe stratégique de la diplomatie française». A l'Elysée, la cellule diplomatique qui «travaille» sur le contenu de l'UM, n'en est qu'au stade de l'étude préliminaire - consultations, rencontres, exploration de pistes, etc. Les hommes clés de ce dispositif sont Jean-David Levitte, conseiller diplomatique du président - un grand superviseur qui chapeaute l'équipe -, Henri Guaino, «plume» du chef de l'Etat, et son inspirateur sur cette orientation présidentielle - de par ses origines espagnoles, il est personnellement sensible à cette question -, Boris Boillon, jeune diplomate et conseiller technique sur les questions arabes. Sur l'UM, Philippe Seguin, en ombre chinoise, est chargé de la rédaction d'un rapport sur le sujet. Les visiteurs de l'Elysée sont nombreux pour donner leur point de vue: diplomates, experts, universitaires, chefs d'entreprise, etc. Parallèlement à cette mission, le ministère des Affaires étrangères français vient de se doter d'une task-force composée de plusieurs personnalités pour alimenter la cellule présidentielle en idées, études, propositions. Le réseau diplomatique implanté dans la région méditerranéenne est mobilisé à cet égard. En effet, le Quai d'Orsay a rédigé un document sur le sujet qui a été envoyé aux ambassades de France en Algérie, Tunisie, Maroc et Egypte. Il sera aussi adressé aux responsables de ces pays pour avoir leurs avis. Selon un diplomate du Quai d'Orsay, l'UM ne compte pas mettre à l'écart le «processus de Barcelone», via la Commission de Bruxelles. La CE sera associée à toutes les étapes. La méthode privilégiée par l'Elysée: le pragmatisme. A cet égard, l'UM travaillera sur des projets, concrets, opérationnels. Avant la présidence française de l'UE, un Gmed (format du G8) sera organisé en présence des chefs d'Etat de la région, début 2008. Le 14-Juillet prochain, opération exceptionnelle, et souhaitée vivement par Nicolas Sarkozy, sera aux couleurs de la Méditerranée. L'UM de Sarkozy veut marquer les esprits et maximiser le sens de la symbolique.