Les étudiants jouissant d'une certaine aisance trouvent radieuses les vacances et en profitent pour se bronzer sur la plage ou faire des voyages à l'étranger.... D'autres étudiants généralement issus de familles démunies en profitent pour travailler notamment dans le secteur agricole florissant dans la région ou dans celui du bâtiment qu'ils trouvent assez rémunérateur.
Le café , lieu de rencontres
C'est généralement aux terrasses des cafés que se rencontrent cette catégorie de chercheurs d'emploi pour discuter. . « Il y a deux façons de perdre son temps, aller au café ou chercher du travail. Dans les cafés nous discutons de tout, de la guerre en Syrie jusqu'à celle déclenchée par les Touaregs au nord du Mali en passant bien sûr par notre Troïka au pouvoir depuis une année et demie encore à la recherche de solutions pour éradiquer le chômage » nous a indiqué Rami.L; étudiant à l'institut de gestion de Kairouan qui vient de dénicher un travail de saisonnier dans un taxiphone. Contrairement à Sami, encore à la recherche d'un job pour aider ses parents. « Mon père malade dépensait son salaire de misère (250 dinars) sur les médicaments et il ne laissait pas grand-chose pour nourrir et habiller les membres de la famille. Je me suis donc trouvé dans l'obligation de chercher du travail pour répondre aux besoins de ma famille. Je profite de cette occasion pour protester contre les retraités qui prennent le travail des autres notamment dans le secteur privé. Ces derniers concurrencent et les jeunes diplômés et les étudiants en quête comme moi d'un travail saisonnier ;» A-t-il précisé en regardant son ami Fahmi qui écoute et ne dit mot.
Quant à Faouzi B. un étudiant en biotechnologie à Monastir ; il n'a pas rencontré de problèmes pour trouver un emploi comme apprenti maçon grâce à son oncle qui travaille dans le secteur du bâtiment : « Je travaille depuis un mois dans le secteur du bâtiment et je gagne douze dinars par jour. C'est fatigant surtout quand on travaille à 40 degrés à l'ombre »A-t-il précisé.
Dans les champs
A quelques kilomètres de là et plus particulièrement dans le rif de la délégation de Chebika, le travail agricole existe mais peu d'étudiants s'y intéressent.
C'est là que nous avons rencontré des étudiants pauvres mais joyeux cueillant les amandes vertes et les cucurbitacées. « Je suis là pour gagner de l'argent. J'essaie d'en dépenser moins et d'en épargner plus pour la rentrée universitaire» indiquait Sadok, étudiant à la faculté de médecine de Sousse, alors que son ami Saïd ajoutait en souriant : « Parfois on a la chance de tomber sur un agriculteur généreux et on est alors des princes quand on revient à la maison avec en plus du salaire journalier (7dinars) des pastèques, des melons et un petit sac plein d'amandes vertes pour passer la nuit. Qui dit mieux ».