Les dirigeants du ministère de Transport n'ont cessé de vanter « les exploits » réalisés par le gouvernement actuel, dont la réception du car-ferry le Tanit. Toute une délégation composée de hauts responsables du ministère, de la Compagnie Tunisienne de Navigation et de journalistes, a été mobilisée le 23 juin pour annoncer en liesse le retour de nos compatriotes à l'étranger à bord du paquebot récemment acquis. Leur mission consistait surtout à louer les efforts fournis par les différents intervenants « pour mieux réussir le voyage ». Tout va bien à bord du Tanit lorsqu'il s'agit de glorifier les services. Mais rien ne va plus après cette traversée très officielle. En effet, nos compatriotes venus de Gênes -le 9 juillet-, n'ont pas pu se réjouir de la traversée à cause de la coupure d'eau durant presque tout le voyage.
Certes, cela n'est pas dû au gaspillage d'eau, ni à la canicule, ni même à la coupure d'électricité, où à la position du paquebot dans une zone à haute altitude comme l'ont bien justifié les responsables de la SONEDE et de la STEG suite à la coupure d'eau dans plusieurs régions ces derniers jours. Nul ne sait pourquoi le Tanit à été injustement privé de cette matière indispensable lors d'une récente traversée du 9 juillet. Mais une chose est sûre, la qualité de service change quand il ne s'agit pas d'embellir l'image de la Compagnie ou du ministère de Transport. Ces pratiques appliquées depuis des années n'ont pas l'air de métamorphoser avec le gouvernement provisoire qui s'inspire des méthodes de l'ancien régime. Des campagnes de médiatisation et de propagande, des délégations composées de plusieurs personnes rien que pour réceptionner un appareil, contre une mauvaise qualité de prestation. Cela a été bel et bien confirmé dernièrement quand les voyageurs, furent livrés à eux-mêmes et n'ont pas eu droit à une explication ni à un dédommagement, surtout que les tarifs des billets se facturent très cher, malgré les promotions affichées. D'ailleurs, ces promotions sont jugées anodines, d'après plusieurs voyageurs qui se trouvent dans l'obligation de payer des milliers de dinars contre une qualité de service médiocre.
Et les voyages du ministre
Le ministre du Transport qui ne cesse de vanter les projets déjà conclus et lancés depuis des années devrait plutôt se pencher sur les vrais problèmes qui entravent la marche du secteur de transport : transport terrestre (en commun), ferroviaire, aérien et maritime. Rien ne sert de se contenter de cérémonies d'inauguration, de réception d'avion ou de paquebot alors qu'il y a d'autres à engager urgemment. Il est temps de laisser de côté ces pratiques et réserver plus de temps aux vrais dossiers qui touchent de loin ou de près les voyageurs, à savoir les retards des vols et des voyages (à bord d'avions ou de carferrys), l'encombrement dans les guichets d'enregistrement, la qualité de service dans les aéroports et les ports, les retards de livraison de bagages qui atteignent même les deux heures à l'aéroport Tunis-Carthage...
Nul ne peut nier que le secteur de transport nécessite une restructuration radicale. Un travail de longue haleine. Sauf qu'il faut laisser de côté ces méthodes d'exhibitionnisme et réduire les visites internationales non concluantes et coûteuses, d'autant plus qu'elles sont payées par la communauté nationale laquelle a droit à un transport confortable qui tarde toujours à se mettre en place.