La Troïka se met d'accord pour la nomination de Chedly Ayari comme gouverneur de la BCT. L'Assemblée Nationale Constituante approuve sa nomination à la tête de la BCT. A vrai dire, Chedly Ayari était déjà désigné pour ce poste, par le Président Marzouki, avant d'avoir limogé Kamel Nabli. Mustapha Ben Jâafar était derrière cette proposition. Ennahda et le bloc du CPR au sein de l'ANC étaient dès le début réticents quant à la nomination de ce dernier à la tête d'une instance aussi importante du pays. Les avis changent, miraculeusement, et quand Cheikh Rached Ghannouchi, décide le gouvernement tripartite approuve aussi. Ayari fait le consensus au sein des trois présidences. Automatiquement, les votes seraient favorables à sa nomination. Hier, Ayari était invité à l'Assemblée Constituante pour le présenter aux députés de la nation. Hier, on avait encore une autre fois un rendez-vous avec le double discours, les bêtises de quelques députés outre les accusations gratuites entre ceux qui sont censés rédiger la constitution du pays.
Paradoxalement, hier trop d'avis ont changé. A commencer par ceux de la Troïka qui n'épargnaient aucun effort pour s'attaquer aux figures de l'ancien régime essentiellement Béji Caïd Essebsi, et qui ont miraculeusement défendu Ayari, bien qu'il soit accusé appartenance à l'ancien régime. L'opposition qui a était ferme en refusant le processus de l'élimination des figures de l'ancien parti au pouvoir, avait critiqué la nomination de Chedly Ayari, alors que les autres blocs parlementaires ont préféré silence garder. Les membres du CPR, notamment Samia Abou et Taher Hamila, ont refusé la proposition des trois présidences. Bon nombre de députés ont critiqué le double discours annoncé de la part des membres d'Attakatol et Ennahda. D'autres députés ont dénoncé ces accusations, comme si, le double discours n'existe pas, surtout dans cette affaire. On évoque l'appartenance à l'ancien régime pour Kamel Nabli (bien que ce ne soit pas vrai) et on trouve des excuses pour Chedly Ayari.
« Mon passé Rcdist ! »
Ayari défend la procédure avec laquelle Kamel Nabli a été limogé. Pour lui, c'est avec une manière légitime et pour la première fois légale et constitutionnelle qui était décidée selon les représentants de la nation. Bien qu'il a précisé, à l'occasion de son audience devant les membres de l'ANC, que le remplacement du gouverneur de la BCT s'est fait dans un contexte de transition. Contexte difficile caractérisé par une conjoncture économique difficile. Raison pour laquelle Chedly Ayari pense qu'une fois élu, il s'engage de plus en plus à renforcer la coopération avec le gouvernement. Il invite ainsi le gouvernement ainsi que les membres de l'ANC à s'ouvrir sur un modèle de développement et une nouvelle relation avec une institution comme la banque centrale. « Toutefois, il y a des fondamentaux à respecter concernant l'indépendance de la BCT, la conduite de la politique monétaire et la valeur du dinar tunisien », a-t-il expliqué. Pour lui, la politique monétaire devrait suivre les objectifs du gouvernement, mais à condition que la BCT soit partie prenante dans l'élaboration de ces objectifs. « C'est le nouveau concept de l'indépendance de la BCT. Une indépendance active et interactive et non rigide », explique-t-il. Chedly Ayari, pense aussi que la réforme du secteur bancaire est urgente (réformes conjoncturelles et d'autres structurelles). Il a surtout critiqué les propos de Kamel Nabli concernant l'injection de liquidité. Pour lui, ces propos se contredisent avec le principe de l'indépendance de la BCT.
Chedly Ayari s'est défendu contre les accusations parues sur les colonnes de certains médias et surtout sur les réseaux sociaux sur internet. « Je veux préciser que plusieurs médias m'ont accusé d'être mounached. Je ne l'étais pas en fait », a-t-il précisé tout en confirmant que sa participation dans le fameux livre, ne dépasse pas les trois pages parmi les 400 pages. Il précise encore qu'il était désigné dans la Chambre des Conseillers sous le régime de Ben Ali pour remplacer un conseiller décédé.