« Il s'est détourné, renfrognant, parce que l'aveugle s'est présenté à lui. Qui te dit qu'il n'allait pas se convertir ?
Ou que touché par le rappel, il n'allait en faire son profit ?
Celui qui, en revanche, est richement pourvu.
Tu l'accueilles avec empressement.
Et que t'importe s'il ne se convertit pas !
Mais, celui qui s'empresse vers toi.
Mû par la crainte d'Allah. Tu ne t'en soucies guère.
Telle n'aurait pas dû être ta conduite ! ». (Âbaça – Versets 1 à 9)
L'humilité constitue une des bases fondamentales du Maârouf : la bienfaisance.
Etre humble, c'est savoir écouter les autres et s'intéresser à eux.
La fatuité est son antinomie.
C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'un prophète d'un gouvernant, d'un responsable ou même d'un père de famille chargé de donner une bonne éducation à ses enfants, écouter leurs doléances afin de les diriger vers la bonne voie. Celle de la justice, la solidarité et de l'entraide.
Cette sourate mecquoise (c'est-à-dire que le Prophète en a eu la révélation lorsqu'il était à la Mecque, d'autres sourates médinoises lui ont été révélées, alors qu'il était à Médine) a été révélée au Prophète pour lui reprocher son comportement vis-à-vis d'un vieil homme modeste, du nom de Ibn Oum Maktoum.
Le Prophète était occupé à convertir des notables de Quoraïech.
Ibn Oum Maktoum a fait irruption et sans crier gare il alla vers lui pour lui demander de lui expliquer certains versets du Coran. Mais, le Prophète s'est détourné de lui. Il l'avait fait sans aucune arrière-pensée, mais il était vraisemblablement contrarié que ce vieil homme, aveugle vienne l'interrompre.
Il a eu très vite, une prise de conscience et regretta fort, son geste envers le bonhomme sincère bien que modeste.
Aussi ne tarda-t-il pas à avoir la révélation de cette Sourate qui constitue un vif reproche pour ce geste quelque peu maladroit à l'égard de Ibn Oum Maktoum.
« Telle n'aurait pas dû être ta conduite ! ».
En effet, un prophète, tenu de considérer tout le monde sur un pied d'égalité, ne devait pas se conduire de la sorte !
Il faut dire qu'à plusieurs reprises, le Prophète a fait l'objet de reproches à travers certains versets coraniques à cause d'un comportement qu'il ne devait avoir, en tant que Prophète. Ce qui prouve que Mohamed est comme tout être susceptible de faire des erreurs.
Mais Dieu le rappelle à l'ordre car il prend conscience de ses agissements et s'empresse de faire son mea culpa.
Cela prouve aussi, la sincérité de cet homme exceptionnel, qui est loin d'être un imposteur.
Il fait en même temps, son mea culpa, à travers la Sainte Parole de Dieu et invite tous les fidèles à en tirer la leçon ;
D'ailleurs, c'est le cas de tous les prophètes, qui passent en quelque sorte par des épreuves.
Dans cette sourate, tous les fidèles sont invités à méditer, pour éviter de tomber dans une telle situation.
Certes, ce vieil homme, a troublé la quiétude du Prophète qui était occupé à prêcher certains notables de Quoraiech.
Cependant, le fait que le Prophète de s'être détourné de lui, en fronçant les sourcils et en se renfrognant a été vexant.
Il l'a, en quelque sorte ignoré. Mais, il n'avait pas d'arrière-pensée et ne croyait que son geste aurait une telle conséquence.
En tout état de cause, il en a tiré la leçon qu'il fallait et l'a transmise à tous les fidèles.
Dans un Hadith bien connu, le Prophète Mohamed a affirmé : « Mon Seigneur m'a éduqué comme il se doit ! » Dans cette sourate, Dieu met en garde le Prophète Mohamed et au-delà, tous les fidèles, contre un tel comportement lourd de conséquence.
« ... Cette écriture constitue en vérité un rappel. Que ceux qui le veulent en méditent le sens. Un rappel transcrit sur des feuilles vénérables ». (Même sourate – Versets 11 à 13). (A suivre)