« Tout sur Jamel », le dernier one man show de Jamel Dabbouze, a été le spectacle de la soirée du jeudi 02 août au Festival de Carthage. Dès le début du spectacle, l'artiste annonce les couleurs, en scandant « ce soir, je balance tout dans ce spectacle ». Et il tint promesse ! En effet, tous les sujets « ta...bouche » (lire tabou !), selon son expression, ont été abordés sans ambages, ni détours ! Sexe, religion et politique, tels sont les ingrédients de la recette comique que nous présenta Dabbouze durant deux bonnes heures : des gags, des sketches, des anecdotes et des blagues à faire rire aux larmes. Il mit en dérision des hommes politiques (Sarkozy, Ben Ali...), l'équipe de France de football qui doit ses victoires aux étrangers (Michel Platini, Zidane...), les profs qui « offraient une tranche de cake à ceux qui répondaient juste ! », le mariage mixte (« Je suis marié à une française, dit-il, et j'ai eu un enfant que j'ai appelé Léon et je vais vous parler des appréhensions qu'avaient ma famille et ma belle-famille l'une envers l'autre... quand Mélissa (sa femme) s'est retrouvée sur le grand plateau, sa mère pensait qu'on allait la faire cuire !», des élections et des émigrés : « je ne voterai jamais pour la droite ni pour la gauche, j'aime les écologistes... ». Il a parlé de tout cela en poussant à la caricature pour faire rire ! Cependant, toutes ces choses qui, selon lui, nourrissent la « honte » chez un émigré, ont été racontées sous forme d'un récit autobiographique où le narrateur, personnage principal, est omniprésent, puisqu'il s'agit de sa propre vie, ses expériences vécues et dont il fait part à son public avec beaucoup d'humour, mêlé parfois à de l'amertume ! Des tours amusants, des gestes comiques (l'artiste a passé tout le spectacle en gesticulant uniquement avec la main gauche, l'autre étant plantée dans sa poche, tel un manchot ! ), des situations burlesques et des propos un peu trop vexants (comme ses clashs adressés à l'encontre des Roumains à l'équipe de France, qui passent pour être « racistes ») ; mais il faut prendre cela du bon côté, tant qu'il s'agissait d'humour ! Abordant, de temps en temps, l'un ou l'autre spectateur, l'artiste s'offrait une petite pause pour déclencher une conversation amusante qui le menait parfois à des improvisations interminables pour revenir enfin au texte, demandant au public : « Où en étais-je ? » ou « Qu'est ce que je disais ? ». Non qu'il ait oublié la suite de l'histoire, mais c'était sa façon de retenir l'attention des spectateurs et de les accrocher davantage. Bref, ce fut un spectacle bien pimenté et peut-être un peu trop salé ! Hechmi KHALLADI Radhi .Belkahia Ridha de Bizerte amadyka