La dureté d'Ibnulkhattab lui servit à imposer aux Musulmans d'être justes et prévenants et à ne négliger aucune situation où n'importe quel membre de la Oumma islamique se trouve lésé ou se sent l'objet de la moindre injustice, ni de la moindre marginalisation. Il devait continuer à combattre l'apostasie, dont son prédécesseur Aboubakr s'était préoccupé jusqu'à son dernier soupir. Sur son lit de mort, il fit part de sa dernière volonté à Omar, l'exhortant de continuer cette mission ô combien difficile, car il y avait encore des apostats aussi bien en Arabie, qu'à Eccham (Syrie) ou en Irak. Dans l'un de ses premiers sermons, Omar s'adressa aux fidèles en ces termes, et selon ce qu'ont rapporté les historiographes arabes tels qu'Ibn Messaoud. « ... Du vivant du Prophète, j'ai été dur envers moi-même d'abord, pour appliquer à la lettre les enseignements de l'Islam, tels qu'ils nous étaient transmis par Mohamed à travers la Parole Sainte de Dieu. J'ai été dur, également, envers les polythéistes et ceux qui contrevenaient à ces enseignements et s'érigeaient en ennemis de Mohamed et de l'Islam d'une manière générale. J'ai continué à avoir la même attitude avec Aboubakr, que Dieu ait son âme. J'ai pu avec ce fidèle compagnon du Prophète apprendre beaucoup de choses dont notamment, de ne jamais prendre une décision à la hâte. Il faut savoir se concerter pour requérir l'avis des autres. Toute décision doit être le résultat de la Choura (la concertation). Une décision unilatérale est comparable à un fil qui peut céder n'importe quand. Tandis qu'une décision fondée sur la Choura, est semblable à plusieurs fils tissés ensemble pour une corde raide et solide. Ô fidèles ! Maintenant, je suis responsable du sort de la Oumma islamique, ma dureté je ne l'utiliserai que dans l'application des principes de justice et d'équité. Dieu, vous testera désormais, à travers mon humble personne, et Il me testera à travers vous. Alors, si vous constatez que j'ai tort quelque fois, il ne faudrait pas que vous l'occultiez. N'hésitez pas à m'inviter à revoir mes positions concernant certains problèmes ou mes décisions éventuelles suite à des litiges ou à des questions, dont dépend votre sort, le nôtre, et celui de la Oumma islamique. Que Dieu vous bénisse ! ». Il envoya une missive dans ce sens à Abou Oubeyda Al Jarrah, compagnon du Prophète qu'il envoya au Cham. Il l'invita notamment à se concerter avec les Musulmans et à ne pas prendre des décisions hâtives qui peuvent être mal fondées. Il lui indiqua même à composer avec Khaled Ibn Al Walid, qu'il venait de révoquer. « Cela n'empêche pas, lui dit-il que ce guerrier expérimenté soit un fidèle convaincu sur lequel tu peux compter ». (A suivre)