Aboubakr a toujours été parmi les compagnons les plus fidèles au Prophète et n'a jamais refusé d'obéir à ses directives ou le contrarier en quoi que ce soit. Il s'était en outre déployé pour aider les fidèles par tous les moyens.
Ce fut la raison pour laquelle il était le préféré du Prophète.
A la mort de Mohamed, s'est posé le problème de la khilafah ou succession. Qui était apte à succéder à Mohamed ?
Le Prophète était un chef religieux, un guide des musulmans, mais il avait également la mission de diriger les affaires d'une nouvelle société qui venait de naître dans cette région d'Arabie à savoir la Mecque et Yathrib (baptisée Médine) et qui devait s'étendre au-delà de la péninsule arabique : La Oumma musulmane.
De son vivant le Prophète Mohamed avait jeté les bases d'un Etat musulman et avait déjà commencé à nommer des gouverneurs dans les régions où l'Islam s'était propagé avec les conquêtes musulmanes.
Dont notamment Abou Mussa Al Achâari.
La Khilafat était-elle donc un poste religieux, ou politique ? Ce problème s'est posé justement avec la succession de Mohamed.
Le Calife était-il le représentant de Dieu, ou le successeur du Prophète ?
Aboubakr, qui fut finalement choisi pour succéder au Prophète, non sans quelques remous entre les muhajirin et les Ansar notamment au cours de la réunion d'Essakifah (chez l'un des Ansar Qoss Ibn Saîdah) avait traité ce problème avec beaucoup de sagesse et de tact.
A ceux qui, à l'annonce de la mort du Prophète furent bouleversés et émus il s'exclama.
« A ceux qui n'ont pas cru à la mort du Prophète, je dis que Mohamed est mortel, comme le reste des humains. Seul Dieu est immortel ».
Cela signifiait que le successeur du prophète aura pour mission de diriger les affaires des musulmans d'une manière générale, tant sur le plan religieux que social. D'où le poste de Calife n'est pas un poste religieux, celui-ci n'est pas appelé à remplacer Mohamed dans sa mission religieuse dont Dieu l'a chargé à travers sa Sainte Parole : Le Coran.
Cela signifie également que la Rissalat ou (mission divine) est terminée avec Mohamed le dernier des Prophètes (Khatamoul Anbya')
Evidemment, la polémique sur cette question continuera même après la mort de Aboubakr et arrivera à son paroxysme avec les Khawarij, les dissidents de Ali Ibn Abi Taleb dernier des quatre Califes désignés par Arrichidin (les pondérés ou les sages)
En attendant, Aboubakr devenu le premier Calife de l'Islam, s'était affronté à des problèmes aussi bien d'ordre religieux que d'ordre social. Il avait fait preuve de beaucoup de sagesse pour les affronter et les résoudre. Il était l'exemple même de la droiture et s'était toujours déployé pour tenir ses promesses. (A suivre)