* L'investissement reste « frileux » parce que les banques sont encore réticentes, faute peut être de spécialisation... * Le savoir est devenu une des principales sources de richesse et de croissance ainsi qu'un des plus grands déterminants de la compétitivité au moment de l'exacerbation de la concurrence à l'échelle internationale et de la progression de la mondialisation. compétences, leur répartition et leur utilisation dans les différents secteurs ont un caractère stratégique. Comment s'y prend - on en Tunisie ? Comment sont les rapports entre secteur public et secteur privé dans la promotion de l'économie du savoir ? Les banques suivent - elles ?
La baisse du rendement des secteurs classiques comme l'exportation des matières premières ou des produits, comme le textile à haut contenu de main - d'œuvre non qualifiée incite à opter pour les créneaux à haute valeur ajoutée relevant de l'économie du savoir. Axer de plus en plus sur les services ouvre de nouveaux horizons pour des économies comme la nôtre. Pour relever les défis de l'économie du savoir, opérateurs privés et publics doivent agir de concert. Ainsi l'intensification de l'utilisation des sciences et des technologies à l'occasion de la mise à niveau du secteur privé est absolument nécessaire. Les opérateurs privés doivent suivre le progrès réalisé dans les établissements publics et participer aux efforts consentis pour la mise en place des fondements de l'économie du savoir. L'objectif à long terme est d'atteindre un niveau de coexistence et de complémentarité fonctionnelle entre les entreprises du secteur public et celles du secteur privé que ce soit dans la production du savoir, la formation ou dans les investissements productifs et les créations de projets. Une mise à niveau des connaissances dans le secteur privé est nécessaire. Une stratégie, à moyen et long termes est à mettre en place.
Dynamique dans le secteur public
Un profond diagnostic du secteur privé est à faire. Il permet de détecter les forces et les faiblesses en termes d'éléments constitutifs de l'économie du savoir. Ce diagnostic permet de connaître les besoins en ressources humaines, en études, en technologies de la communication... Au niveau des entreprises ou au niveau des secteurs, des programmes de maîtrise de l'économie du savoir doivent être mis sur pied. Des contrats de partenariat entre les établissements d'enseignement supérieur et les entreprises économiques sont à généraliser. La convention cadre signée par le ministère de l'Enseignement supérieur et l'UTICA en avril 2005 peut servir de référence pour ces contrats. Les opérateurs privés doivent être incités à investir dans le savoir dans toutes ses variétés. Des structures de recherche et de formation sont à instituer à tous les niveaux. En même temps, le secteur public est à moderniser davantage. Durant les dernières années le secteur public a connu une grande dynamique visant la modernisation de l'administration et la mise à niveau de ses différentes structures. Le secteur public est en train de s'insérer progressivement dans l'économie immatérielle pour améliorer les prestations de service rendues au profit du citoyen. L'Internet et l'administration communicante ont été introduits.
Gagner en réactivité
Durant le onzième plan, la liasse unique et le dinar électronique vont être généralisés afin que l'économie nationale gagne en efficacité et les entreprises en compétitivité et en réactivité par rapport aux nouveautés à l'échelle nationale et internationale. Le portail de l'administration doit connaître un saut qualitatif en fournissant rapidement l'information économique à tous les agents économiques, de quoi leur permettre d'améliorer leur productivité et consolider leur position sur le marché national et international. La restructuration de l'économie vers l'économie du savoir fera apparaître de nouvelles institutions produisant le savoir, les technologies et les produits. Le financement de ces activités doit s'adapter aux impératifs de l'économie du savoir. On ne finance pas de la même manière un projet classique et un projet dans les Nouvelles technologies de l'information et de la communication. La majorité des projets dans l'économie immatérielle ont un très faible contenu matériel. Les banques doivent comprendre les spécificités de ces projets. Il faut davantage d'audace de la part du système bancaire ainsi qu'un autre profil de cadres dans les services de crédit pour juger de la rentabilité des projets innovants. Les garanties matérielles ne peuvent être demandées à un jeune promoteur. Le capital - risque est la solution idoine. Il faudra que les banques s'engagent de façon déterminée dans le soutien des entreprises innovantes, en dépit des risques qu'elles présentent. On ne peut réaliser des gains sans courir le moindre risque. Des évaluations périodiques et continues du degré de diffusion de l'économie du savoir dans la société sont à faire afin de pouvoir rectifier le tir à tout moment.