L'exclusion définitive du doyen des élus à l'ANC sera examinée lors du congrès du parti, prévu du 24 au 26 août Réuni mercredi soir, le Bureau politique du Congrès pour la République (CPR) a décidé de geler les activités de Taher H'mila, après l'appel du doyen des élus à la Constituante (ANC) à soumettre le Président de la République à un examen médical. C'est le porte-parole du parti, Hédi Ben Abbes, qui l'a confirmé hier, estimant que les propos de M. H'mila sont «infondés » et «indignes» à l'égard du fondateur du CPR. «M. H'mila, que j'ai toujours considéré comme notre père à tous, aurait dû être une référence. Mais ses propos nuisent non seulement au CPR, mais à tous les Tunisiens. Sa suspension est, de ce fait, inévitable», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « les déclarations de M. H'mila font honte à tout le peuple. Elles sont insensées et inacceptables».
Le porte-parole du CPR a également noté que le constituant et membre du Bureau politique du CPR qui s'est attaqué à la personne du Président de la République et aux dirigeants du parti fondé en 2001 par Moncef Marzouki « aurait dû attendre la tenue du congrès qui va avoir lieu bientôt pour discuter de l'avenir du parti».
M. Ben Abbes a, par ailleurs, fait savoir que la décision d'exclure Taher H'mila définitivement des instances du parti sera examinée lors du congrès national du CPR, prévu du 24 au 26 août.
Taher H'mila a appelé dans un entretien accordé récemment à la radio Cap FM à soumettre Marzouki à un examen médical et à une expertise psychiatrique. «Le président Marzouki a traîné les Tunisiens dans la boue par son comportement, car il n'est pas fait pour une telle fonction », a-t-il affirmé.
«Manque de culture démocratique »
Il a également déclaré qu'il est content que M. Marzouki ne dispose que de prérogatives très limitées. «Je suis content que le Président de la République ne dispose pas de prérogatives, sinon il aurait déjà mené le pays vers la catastrophe. Je vais proposer à l'NC ce qu'on le soumette à un examen médical», a indiqué M. H'mila.
Réagissant au gel des activités, Tahar H'mila a précisé que «le CPR et les autres partis politiques sur l'échiquier politique national manquent de culture démocratique et n'acceptent pas le débat d'idées et les avis divergents».
Il a aussi campé sur ses positions initiales, demandant à la Constituante d'exiger un examen médical au président de la République pour évaluer ses capacités mentales. «J'ai une grande expérience concernant la détection de problèmes psychiatriques et je suis capable de percevoir ce genre de trouble chez n'importe quelle personne. Le comportement de Moncef Marzouki n'a aucune cohérence ni logique, et en tant que chef de l'Etat il est tenu d'être en pleine possession de ses capacités mentales», a-t-il souligné.
M. H'mila a, d'autre part, annoncé qu'il compte créer son propre parti qui se placera au dessus de toutes les idéologies figées.
Le doyen des constituants s'était illustré depuis son élection par ses déclarations choquantes à l'hémicycle du Bardo. Il est notamment l'auteur de l'invective «déchets de la francophonie» prononcée à l'égard des protestataires et des manifestants pour les libertés.