Dans un contexte pour le moins chaotique où bien des données traditionnelles ont été bouleversées dans l'espace et le temps, la saison, jusqu'à sa phase finale n'aura pas manqué d'événements. Une saison transfigurée par l'ambition nouvelle de certains clubs, qui ont refait surface et défigurée par ceux qui n'ont pas accepté que les leurs puissent trébucher.
Une saison à laquelle le public a manqué mais dont les vociférations ont été relayées par la polémique dans les coulisses et les tribunaux sportifs. Mais pour ceux qui, optimistes de nature, s'obstinent de voir dans les traces qu'aura laissé la présente saison, les prémices de la mutation.
Une mutation dans les centres d'attraction où des clubs ont fait bouger la hiérarchie devenue sclérosée à force d'obéir à une tradition figée.
Une mutation qu'annonce l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants pour lesquels la dignité et la responsabilité ne sont pas soumises au désir du public.
Une mutation dans l'entendement du professionnalisme qui quoique toujours tendu vers plus de matérialisme, n'est pas moins perçu avec plus de responsabilité.
Une mutation dans la prise de conscience des plus hautes instances de la dégradation de l'infrastructure de base, de la nécessité de la formation et de la décentralisation de ce que jusque là a fait l'objet d'une monopolisation qui dure depuis longtemps.
Quand dans un souci de changement, depuis un certain 14 janvier, un peuple cherche, quoiqu'en hésitant, à prendre en main son destin, il est urgent que dans un domaine qui parait futile mais qui s'agissant des générations futures, joue le rôle d'un baromètre, la mutation soit assurée. Certes pour que cet espoir ait une chance de se réaliser, il nous est demandé de nous armer d'une bonne dose d'optimisme et surtout de la volonté d'y parvenir.
Dans tous les cas de figure, il est sûr que dans quelques années, quand on évoquera la présente saison, ce ne sera pas pour lire son bilan mais pour dire que c'est durant cette saison-là que la mutation a commencé en mieux ou en pire.