Que doit-on retenir d'une saison qui ne finit pas de finir, sinon qu'elle ne pourra, d'ores et déjà, prétendre de figurer au frontispice de la première décade d'un millénaire pourtant si riche en ses prémisses. Une saison qui nous condamne, après vingt ans de présence au Mondial, à envier au lieu de jouir. Une saison où en Afrique on est relégué au rang des subalternes après avoir été parmi les favoris aux premières places. Une saison qui a vu se multiplier d'incohérentes assises, de vaines commissions, des décisions sans suite. Une saison où seuls les fumigènes de la honte ont éclairé nos stades et leur ont donné ce douteux clair-obscur. Une saison qui au niveau de nos grands clubs n'a pas répondu à ce qu'ils attendaient. Une saison qui a vu l'étoile pâlir plus que prévu et où le Club Africain tout aux clameurs trompeuses, est obligé de « fêter » un anniversaire dans l'amertume. Une saison où le C.S.S n'a dû qu'à des éclairs de printemps pour faire oublier un long orage entre gazon et coulisses Il n'est pas jusqu'à l'Espérance qui pour être champion, n'a pas moins montré la fragilité de sa stature, tant l'éclipse de l'autosuffisance a menacé ce qu'elle s'illusionnait être sa pleine lune. Un observateur avisé verrait dans ce paysage chaotique le prix à payer de l'inconscience qu'à la faveur d'un temps éphémère, nous a fait prendre des vessies pour des lanternes. Mais un observateur avisé nous dira que c'est quand tout semble sombre que la clarté a plus de chances de surgir et que l'obscurité sied mieux à l'humilité que la lumière qui nous trompe. Qu'importe en définitive si la saison qui finira bien par finir ne sera pas au frontispice, pourvu qu'on fasse d'elle une leçon et non point une habitude.