2 morts et 28 blessés tous tunisiens dont deux dans un état critique On s'y attendait, tout un chacun s'y attendait : les esprits avertis savaient qu'un déploiement de violence allait prendre pour cible l'ambassade américaine. Et à plus forte raison, un vendredi, que les salafistes ont désormais l'habitude d'instrumentaliser.
Sans doute ce film satanique et, par surcroît, de bas étage fournit-il un beau prétexte aux extrémistes et même aux voyous de tous bords pour exprimer une fureur un peu trop simulée, un peu trop bien mise en scène pour être authentique. Car (regarder les photos) l'incendie de l'école américaine investie par des barbus portant des pulls noirs et à bord de camions s'est traduit aussi, par un saccage dans les règles du matériel qui s'y trouve. Il y avait aussi des jeunes sans barbe portant des tricots de peau et l'écharpe emblématique palestinienne. Le fait est là : cette zone crachait la fumée, des voitures innocemment garées ont été incendiées, comme ça, dans la foulée et tous ceux ou celles –femmes, enfants et hommes – clairs de peau étaient pris à partie et se refugiaient, le diable salafiste aux trousses, dans les immeubles. Des commerces adjacents ont été eux aussi saccagés, alors que les fous barbus, n'ayant guère pu pénétrer dans l'ambassade connue pour être inexpugnable, longeaient la clôture, en file indienne pour implanter le drapeau noir à la place du drapeau américain.
C'est alors que des blindés de la garde nationale on été déployés au niveau des cités Laâouina et Essalama (route de la Marsa), à proximité de l'école américaine, en plus de véhicules de la sûreté nationale près du Centre National de Cartographie et de Télédétection. Les affrontements s'intensifièrent alors entre les manifestants et les agents de l'ordre, avec une présence intensive d'ambulances, selon une source de la TAP. Des agents auraient été blessés, de source sécuritaire ayant gardé l'anonymat. Et d'ailleurs des membres des forces de la garde présidentielle se sont rendus sur les lieux des affrontements.
Les forces de l'ordre ont d'ailleurs réussi à déloger, à coups de tirs de sommation et de lacrymogènes, les manifestants appartenant à la mouvance salafiste qui s'étaient introduits dans les bâtiments annexes de l'ambassade américaine à Tunis située aux Berges du Lac.
Les centaines de manifestants, estimés par certaines sources à deux milliers, avaient afflué vers l'ambassade américaine après la prière du vendredi pour protester contre le contenu jugé offensant du film américain « The innocence of Muslims ».
Ils ont arraché et brûlé le drapeau américain hissé sur l'ambassade, en scandant des slogans hostiles à Washington, avant de s'introduire dans les bâtiments annexes de l'ambassade et d'y mettre le feu, a constaté un journaliste de l'agence TAP.
Plusieurs fortes explosions de bonbonnes de gaz ont été entendues, tandis qu'un feu s'est déclaré dans plusieurs voitures stationnées aux alentours de l'ambassade.
Alors que les manifestants fuyaient tout en lançant des pierres sur les forces de l'ordre, celles-ci ont procédé à la fermeture des routes menant à l'ambassade américaine pour empêcher l'arrivée de nouveaux manifestants.
Il n'empêche, ce vendredi noir a fait 2 morts et 28 blessés, tous Tunisiens. Deux sont dans un état grave.
Sur le front diplomatique des rumeurs filtrant du côté de l'ambassade font état de renforts (Des marines) qui débarqueraient en Tunisie. Thèse ridicule et rejetée par la diplomatie tunisienne.
Il s'agit d'un acte déplorable, certes. Mais même si l'école américaine a été incendiée, les forces de l'ordre tunisiennes ont quand même réussi à affronter deux mille fous furieux. Qui les commande ? Qui leur donne les ordres ? Tous ceux qui se prévalent de l'Islam et, en premier lieu Ennahdha, sont aujourd'hui acculés. Les Salafistes ont la prétention d'être le bras armé de la mouvance religieuse. Si personne ne les arrête, rien ne les arrêtera.