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Communique-t-on la foi ou la propagande ?
Dessins, graffitis et slogans sur les murs des mosquées
Publié dans Le Temps le 19 - 09 - 2012

Voilà que depuis la Révolution nos mosquées, ces lieux qui ont toujours été destinés essentiellement au culte, se sont transformées en forums de discussions religieuses et politiques entre des individus trop fanatiques qui mènent souvent à des querelles et des empoignades avec des gens jugés peu fidèles ou incorrects dans leur conduite religieuse ou leur façon d'interpréter ou de pratiquer les préceptes de la religion.
Le ministère des Affaires religieuses a pourtant annoncé, une première fois en avril et l'a réitéré récemment en août 2012, qu'il prendrait les mesures nécessaires pour empêcher ces groupuscules extrémistes à mettre la main sur les mosquées en imposant certaines règles de conduite sur les prieurs ou sur les imams prédicateurs. Mais de telles mesures se font toujours attendre ! Ces individus vont plus loin en se permettant d'afficher sur les façades des mosquées des slogans publicitaires qui appellent à observer les devoirs religieux et exhorter les gens à pratiquer les préceptes de l'Islam, moyennant des versets de coran et des paroles du prophète, tels des missionnaires qui veulent propager leur culte parmi des gens sans foi ! Chose aberrante, quand on sait que l'Islam en Tunisie est suffisamment répandu et que les Tunisiens peuvent se passer d'une telle propagande pour être de bons serviteurs de l'Islam ! Les mosquées ont toujours fait l'objet de respect et de considération de la part de tous les Tunisiens, grands et petits, n'osant jamais souiller les murs de ces lieux par des inscriptions, des collages ou des graffitis quelconques, habitués à voir des façades et des murs propres et bien entretenus de ces lieux de culte et de vénération !

L'Islam se passe de publicité !

Certes, le but de toute religion, c'est d'avoir le plus d'adeptes, alors c'est normal de se vanter pour atteindre son objectif. Mais à qui s'adresse-t-on quand 99% des Tunisiens sont musulmans qui croient en un seul Dieu (Allah), en son messager (le prophète) et en le jugement dernier. Le 1% qui reste de la population a-t-il vraiment besoin d'une telle propagande pour qu'il soit converti à l'Islam ? Ces affiches murales qui font la propagande de la religion sont-elles un moyen efficace pour convaincre les gens à s'engager davantage dans la foi ?

Il est évident qu'à ses débuts la religion musulmane a dû user de grands moyens de communication : Les Chrétiens, pour ne citer qu'un seul exemple, ont recouru à la propagande pour répandre leur religion en envoyant des missionnaires, prêtres et pasteurs, partout dans le monde, pour prêcher l'Evangile en s'adressant à des personnes, des groupes sociaux, ou des pays, où le Christ est inconnu ou méconnu. Or, aujourd'hui, l'Islam est bien ancré dans notre pays et dans l'esprit et le cœur de tous et de toutes. Aussi faut-il épargner aux façades et aux murs de nos mosquées, une telle publicité fortuite et superflue, du moment que l'Islam n'est pas une marchandise à vendre et que les Tunisiens n'ont pas besoin d'être renseignés sur leur religion à travers ces slogans affichés sur les lieux du culte.

De telles pratiques seraient plausibles et peut-être efficaces si l'on s'adressait à une communauté musulmane en Europe ou en Amérique où l'Islam est menacé et les musulmans sont victimes de déculturation, de racisme et de xénophobie. Dans ce cas, un rappel permanent des préceptes de l'Islam serait le bien venu et d'un grand apport notamment pour les non-musulmans qu'on voudrait convertir à l'Islam. Mais, chez nous, l'Islam est notre religion depuis déjà plus de quatorze siècles et ses principes et ses usages sont transmis de génération en génération : dès son bas âge, l'enfant apprend la religion d'abord en famille, à partir de ses parents, ensuite à l'école coranique où il apprend par cœur bon nombre de versets du Livre Saint, plus tard, il découvrira de nouvelles connaissances sur la religion, à l'école et au lycée, jusqu'à ce qu'il devienne un musulman accompli dont la croyance est inébranlable. D'où vient donc cette nouvelle pratique propagée depuis la Révolution qui consiste à afficher des slogans publicitaires sur les façades des mosquées pour rappeler, entre autres, les cinq piliers de l'Islam, ou la manière dont on fait les ablutions ou les prières, ou encore vanter une certaine façon de se vêtir, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes ?

Soyons plus tolérants les uns envers les autres !

Laissez donc la religion en paix ! Il y a certes parmi les musulmans ceux qui sont tout simplement croyants, d'autres croyants et pratiquants, les uns sont assez pieux et fervents, les autres le sont peut-être moins. D'autres encore sont carrément des mécréants. Mais convertir des impies ou des moins fidèles n'incombe pas à l'homme et ce n'est pas non plus à travers la publicité. Et puis, ces gens qu'on pense moins dévots que d'autres plus fanatiques, ne se laissent pas facilement endoctriner par la propagande, car tout simplement ils croient en la liberté de la foi et sont convaincus que la religion est une affaire personnelle. Et puis n'est-il pas dit au Coran, à la Sourate « Al Kafiroun » (les infidèles) : « Dis : Ô vous les infidèles ! Je n'adore pas ce que vous adorez. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. A vous votre religion, et à moi ma religion. » Y a-t-il de paroles plus clémentes, plus tolérantes que ces versets du Tout-Puissant, qui s'adresse ici à son messager, qui à son tour a fait preuve de compréhension et d'indulgence envers les mécréants, fussent-ils les pires ennemis ?

Notre religion, n'en disconvenons pas, regorge de bonnes intentions, des plus belles valeurs morales et humaines. Laissons la tâche de les conserver et les propager aux seuls prêcheurs de vendredi et aux savants religieux, à travers les médias, qui sont exclusivement en mesure de s'adresser aux fidèles et aux moins dévoués pour leur inculquer les véritables préceptes de l'Islam et non pas les idées infondées , voire rétrogrades, provenant de certains pourvoyeurs de « Fatwas », qui ne cessent d'apparaître de temps en temps pour répandre des mensonges et de fausses interprétations des principes et des enseignements de l'Islam. Entretemps, le Ministère des affaires religieuses se contente de mettre en garde ces fauteurs de trouble dans nos mosquées. Mais cela ne suffit pas ; il faut sévir ! Et d'ailleurs, il y a un phénomène bizarre : l'imam de la mosquée Al Fath n'est autre que le ministre des affaires religieuses.


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