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Angles Chômage, chômage, chômage... : Que faut-il faire ?
Publié dans Le Temps le 29 - 09 - 2012

L'analyse du chômage se heurte déjà, à vrai dire, à la crise de l'analyse de cet épineux problème.
Le débat récurrent entre les libéraux et les keynésiens et leur prolongement contemporain sont intellectuellement, conceptuellement, nécessaires mais très insuffisants, voire incapables, pour éclairer notre situation. Pour contourner une telle besogne, nous proposons, en premier lieu une typologie du chômage, qui se veut pragmatique et empirique. En second lieu, nous tenterons d'appliquer cette typologie (grille de diagnostic) au cas tunisien. Une fois, nous aurons identifié les différents types de chômage qui caractérisent le marché de l'emploi tunisien ainsi que le profil des victimes ; nous suggérerons quelques pistes de réflexions mais aussi certaines propositions pour remédier à ce mal qui caractérise le système de production capitaliste.

De la typologie du chômage tunisien...

Avec un taux de chômage de près 20% de la population active tunisienne (soit environ 800.000 demandeurs d'emploi, fin août 2012), on peut estimer la part du chômage frictionnel à peine de 5% (soit environ 40.000 personnes). En effet, la faible mobilité géographique de la société tunisienne et l'absence souvent de volonté chez nos concitoyens de changer de métier ou de carrière professionnelle expliquent la faiblesse d'une telle proportion. En revanche, la conjoncture nationale (la révolution) et internationale (crise économique de 2008) pourrait expliquer une partie non négligeable de la crise de l'emploi (chômage conjoncturel) dans notre pays : Près de 30% des chômeurs (soit presque 240.000 personnes) en sont victimes.

La transformation de la structure économique de notre société, due essentiellement aux progrès techniques et aux mutations sectorielles, et le déséquilibre démographique se sont traduits par une masse de chômeurs dont la formation et la qualification sont en une inadéquation, qualitative et quantitative, avec les besoins de l'appareil productif. Ce chômage structurel peut être estimé à 15% des actifs non occupés, soit environ 120.000 personnes. Toujours dans cette catégorie de chômage, nous pouvons rajouter les flux des jeunes sortant du système éducatif et de la formation professionnelle dont la formation ne correspond pas aux attentes des entrepreneurs. D'ailleurs, 75% des demandeurs d'emploi ont moins de 30 ans. Leur nombre peut être estimé à 250.000 individus, soit un peu plus de 30%. Au total, le chômage de type structurel concentre à lui seul plus de 45% des chômeurs (370.000 tunisiens privés d'emploi).

Il existe sans doute d'autres angles d'approche permettant d'analyser l'épineux problème de chômage en Tunisie. Je suis évidemment conscient des limites d'une telle grille : un chômeur volontaire peut être aussi considéré, au début de son parcours de recherche d'emploi, comme étant en période transitoire ce qui renvoie à un chômage frictionnel. On parlera alors de chômage naturel. Ou encore, un chômage volontaire peut être interprété, par certains aspects, comme du chômage structurel vu l'inadéquation entre les besoins de l'appareil productif et le système éducatif et de formation professionnelle. Les proportions et les chiffres affichés sont le fruit de calcul et d'approche personnelle ; la valeur exacte n'est pas une fin en soi, il faut les interpréter comme étant des ordres de grandeurs pour mieux cerner les caractéristiques de ce fléau, à savoir le chômage. Cette analyse a au moins le mérite de mettre en lumière d'une part, les différents profils des chômeurs et, d'autre part, la nécessité de se doter d'une véritable politique d'accompagnement personnalisé des chômeurs pour améliorer leur employabilité.

...A la nécessité d'une véritable politique d'accompagnement personnalisé des chômeurs... :

Il est urgent de mettre en place une véritable politique d'accompagnement personnalisée des chômeurs. L'objectif serait d'améliorer l'employabilité des demandeurs d'emploi en leur apprenant à se vendre (élaboration d'un portefeuille d'expériences et de compétences), à construire un projet professionnel, à ne pas se sentir seul –ce qui représente pour un chômeur un soutien moral très précieux- mais aussi à se prendre réellement en charge, etc. Ceci revient, dans un sens, à les responsabiliser en leur faisant prendre conscience que leur situation est en partie liée, peut-être, à des manques de qualification personnelles ou à une inadéquation par rapport aux besoins de l'appareil productif et donc du marché du travail. En ce sens, il faudrait mettre en place des structures compétentes avec un personnel spécialisé capables d'apporter des réponses et d'orienter les chômeurs dans leur recherche d'emploi. A titre d'exemple, on pourrait envisager la création des structures passerelles entre les chômeurs et les entreprises ou encore entre les entreprises et les structures de formation professionnelle. Ou encore, on pourrait développer la formation en alternance et généraliser un tel concept même pour les formations du supérieur.

Réformer le système éducatif et de formation professionnelle

Comme je l'ai déjà écrit à maintes reprises dans mes publications précédentes, il importe que le gouvernement reprenne le dossier de la formation professionnelle et de l'apprentissage industriel et mette en chantier une politique éducative plus audacieuse. Parvenir à une meilleure adéquation (quantitative et qualitative) entre, d'une part, le système éducatif et de formation professionnelle et, d'autre part, l'appareil productif constitue assurément la solution de l'avenir. L'introduction de l'enseignement des sciences économiques, dès le Secondaire, pourrait être également envisagée : en effet, familiariser les jeunes dès leur jeune âge avec le monde de l'entreprise et leur environnement socioéconomique et juridique c'est développer et susciter chez eux l'esprit d'entreprendre et de créativité.
Par Dr Ezzeddine Ben Hamida
Professeur de sciences économiques et sociales


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