En faisant un tour d'horizon pour un premier contact avec les œuvres exposées, on éprouve déjà une sensation étrange difficile à exprimer, tant elles dépeignent un monde imaginaire qui traduit la dimension surréaliste. Au fur et à mesure qu'on plonge dans ces travaux excentriques et abracadabrants, en s'attardant quelques instants devant chaque œuvre, on s'assure une fois pour toute qu'on est dans un univers onirique et imaginaire, dans un monde de fantasmes, voire de chimères et d'illusions.
Franchement, il faut avoir une idée sur les principes de la peinture surréaliste parue au 19è siècle pour mieux apprécier ces travaux rassemblés dans ce prestigieux salon, pour saisir leur portée, leur message vu qu'ils mettent en œuvre des techniques et des idées extravagantes dont on n'est pas habitué dans les autres courants d'arts plastiques. En effet, c'est l'affranchissement de l'esprit, la libération des sens, la révolte sur la réalité et le recours au rêve. Cependant, les artistes ici présents se démarquent des grands maîtres du surréalisme dans la mesure où ils développent de nouvelles techniques et tirent partie de l'époque actuelle, du milieu où ils vivent tout en investissant le rêve et l'inconscient dans cette aventure créatrice.
Le mérite revient à l'artiste Michela Margherita Sarti, maîtresse de céans, qui prit l'initiative pour rassembler autour d'elle ce groupe d'artistes plasticiens dont la tendance est d'éviter les sentiers battus pour développer en Tunisie un nouveau mouvement qu'est le POP SURREALISME qui est né en Amérique dans les années 70 et il est en vogue en Europe depuis dix ans. Les voici, par ordre alphabétique, Ahmed Abid, Aida Mhadhebi, Anne Turki, Asma Bezneiguia, Daniel Chichou, Donia Khouja, Emna El Ouni, Fatma El Ouni, Gihèn Ben Mahmoud, Karim Kamoun, Meysem Marrouki, Michela Margherita Sarti, Nizar Salhi, Patricia Natale, Raddaoui Mourad, Slim Zahra, Wassim Jelassi, Xavier Raby et Zoubeida Chamari Daghfous.
Dans la totalité des œuvres exposées, ces artistes semblent avoir reproduit sur la toile, et non sans génie, ce que leur dictait leur inconscient, parfois en l'absence de tout contrôle exercé par la raison et en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Dans cette exposition, on trouve la peinture comme les tableaux de Zoubeida Chammari Daghfous, Ahmed Abid et Fatma Ouni, la photo comme dans les travaux de Slim Zahra ceux de Emna Ouni et de Esma Beznaiguia, le design comme chez Donia Khouja, Aida Mhedheb et Meysem Marrouki, mais aussi la sculpture comme dans les œuvres de Nizar Salhi, le collage d'Anne Turki et la tôle de Najet Ghrissi. Parmi les participants, il y a ceux qui n'ont jamais exposé et sont présents avec leur digital painting, sorte de peinture faite à l'ordinateur, comme Wassim Jelassi dans ses deux œuvres « Candy Land » et Butterfly » et Jihène Ben Mahmoud dans ses « Passion rouge » et «Libri fumetti ». Les thèmes sont libres et les techniques sont diverses. Cette exposition se poursuivra jusqu'au 13 octobre 2012.