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Y a-t-il parmi nous des ennemis de la paix ?
Les mots et les choses
Publié dans Le Temps le 16 - 08 - 2007

Notre confrère ‘‘Assabah'' est associé à une opération en faveur de la paix dans le monde.
Il s'agit d'un concours de dessins inspiré du célèbre tableau du peintre espagnol Pablo Picasso «La Colombe de la paix». Ce concours, co-organisé par la Fondation Leo Savir pour la Méditerranée Vision 2020
le Centre Peres pour la Paix (Israël), la Fondation Picasso (Espagne), le quotidien ‘‘Al-Qods'' (Palestine), avec la participation de plusieurs journaux de la région, dont ‘‘Yediot Ahoronot'' (Israël), ‘‘Al-Ahram'' (Egypte) et ‘‘Le Matin'' (Maroc), est destiné aux enfants (et adolescents) âgés de 15 à 18 ans appartenant à une dizaine de pays méditerranéens.
La participation d'‘‘Assabah'' à cette opération aux côtés d'institutions israéliennes n'a pas été du goût de certains esprits chagrins, qui y ont vu, de la part du premier quotidien indépendant tunisien, un «geste de normalisation avec l'ennemi sioniste» (sic !), sinon une «trahison de la cause palestinienne et arabe» (resic !), expressions et postures extrémistes que nous pensions avoir dépassées depuis longtemps, depuis que Palestiniens et Israéliens ont commencé à se parler, à discuter et à négocier les termes d'une paix possible.
Souvenons-nous: Tunis, Madrid, Oslo, Washington et la poignée de main historique sur la pelouse de la Maison Blanche entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, le retour triomphal des dirigeants historiques de l'OLP en Cisjordanie et à Gaza, l'installation de l'Autorité palestinienne à Ramallah, sans parler des nombreuses rencontres au plus haut niveau entre Israéliens et Arabes, ici et là, dans les capitales de la région…
Bien sûr, la paix est encore un espoir lointain. Le processus politique censé y déboucher est en panne depuis le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2000. Les négociateurs ont laissé la place progressivement aux ultras des deux côtés qui ont fini par occuper tout le terrain. Résultat: à l'intransigeance du gouvernement israélien, qui multiplie les agressions contre les Palestiniens et poursuit sa politique de colonisation en Cisjordanie, répondent les ripostes violentes des combattants palestiniens. Pour ne rien arranger, les Etats-uniens, improbables leaders d'un monde qui tangue dangereusement, rechignent à jouer leur rôle d'arbitre impartial. Ils ne font pas, en tout cas, assez de pression sur Israël pour l'amener à reprendre les négociations de paix là où celles-ci avaient été abandonnées après le sommet de Taba, en Egypte, en janvier 2001.
Devant cette situation de blocage, que doit-on faire ? Appeler à la poursuite des violences, comme le font d'ailleurs, avec une étonnante irresponsabilité, certains chroniqueurs arabes et israéliens ? Ou appeler les deux protagonistes à mettre fin à la logique de guerre qui les anime et retourner à la table des négociations ?
Cette seconde position est la nôtre. C'est la position que tout être humain normalement constitué se doit de défendre. Parler aux Israéliens ne doit donc plus constituer un tabou. S'associer à ceux d'entre eux qui militent pour la paix, heureusement nombreux, ne saurait, non plus, constituer un crime. Tant il est vrai qu'on ne fait pas la paix avec ses amis, mais avec ses ennemis, lorsque ces derniers cherchent sincèrement à mettre fin à l'escalade de la haine et de la violence.
La paix se fait aussi d'abord dans les cœurs et dans les esprits avant de se traduire dans les textes d'accords et les actes politiques. D'où la nécessité de préparer les enfants, tant arabes qu'israéliens, à cette perspective devenue inéluctable.
Les Palestiniens n'en peuvent plus des violences et du sang. Ils veulent vivre pacifiquement dans un Etat indépendant. Pourquoi devrons-nous les priver de ce droit, nous qui jouissons de ce privilège ? N'est-ce pas leur faire dévaler davantage la pente que de les pousser à poursuivre une guerre dont ils n'ont plus vraiment les moyens ? Ne devrons-nous pas, au contraire, les aider à faire la paix pour édifier leur Etat et reconstruire leur pays ruiné.
Ceux qui en Tunisie et dans le monde arabe, pensent encore que la lutte armée est le seul moyen pour libérer la Palestine, ne devraient-ils pas commencer par donner l'exemple en allant combattre eux-mêmes en Palestine, armes à la main ? Il est plus facile, il est vrai, de continuer à faire la guerre par… Palestiniens interposés, tout en se dorant chaudement les fesses sur les plages de Hammamet ou de Charm El-Cheikh !
Le concours de dessins d'enfants méditerranéens auquel ‘‘Assabah'' est associé porte sur le thème de la paix. Est ce un crime aujourd'hui que de parler de paix aux enfants ? N'est-ce pas plutôt un devoir ? Quel mal y a-t-il alors à ce que la Tunisie, à travers le quotidien ‘‘Assabah'', soit associée à une opération qui essaie de promouvoir l'idée de paix ?
La Tunisie est un pays qui soutient le droit du peuple palestinien à un Etat indépendant et œuvre pour une paix juste et globale au Proche-Orient. Pourquoi, au prétexte de ne pas s'associer à des institutions israéliennes, refuser à nos enfants la possibilité d'exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien, ainsi que leur espoir de le voir un jour vivre en paix dans le cadre d'un Etat indépendant aux côtés d'Israël ?
Le quotidien ‘‘Assabah'', qui a défendu à sa création en 1951 la cause de la libération nationale en Tunisie et au Maghreb, a toujours défendu la cause des Arabes et des Musulmans. Il continuera de le faire. Assabah a toujours défendu aussi la cause de la paix et du dialogue entre les peuples et les cultures. Il continuera de le faire, conformément à sa charte et aux convictions les plus profondes de son fondateur, feu Habib Cheikhrouhou. La contribution de ce quotidien à l'opération «Colombe de la paix» doit être considérée sous l'angle de ces engagements.


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