La lutte du personnel de Dar Assabah pour une presse libre se poursuit. 45 jours de sit-in ouvert. Une grève de la faim. Les formes de militantisme se multiplient pour défendre une cause unique : la liberté d'expression, l'indépendance des journaux (Le Temps, Assabah, Assabah Al Ousboui et Assabah News) ainsi que les droits économiques et sociaux du personnel toutes spécialités confondues. Cette détermination a été exprimée hier encore une fois lors d'une conférence de presse organisée au siège de Dar Assabah où l'on a annoncé la reprise de la grève de la faim qui avait été suspendue le weekend dernier. La décision a été prise après l'échec des négociations entre les structures syndicales d'une part (le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, le Syndicat Général de la Culture et de l'Information au sein de l'UGTT), et les représentants du Gouvernement provisoire en plus de deux membres du Conseil d'administration d'autre part. Les employés de Dar Assabah ont dit leur mot face à l'attitude du gouvernement provisoire qui ne veut pas être démocrate. « Nous allons poursuivre notre grève de la faim jusqu'à avoir gain de cause », c'est ce qui a été annoncé lors du point de presse marqué comme d'habitude par la présence massive des représentants des médias nationaux et internationaux en plus des acteurs de la société civile et des défenseurs des droits de l'Homme. Mieux encore. Des acteurs de la société civile et des structures syndicales ne cessent de prouver leur soutien au personnel de Dar Assabah. Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de l'Information observe une grève de la faim pour exprimer sa solidarité avec les journalistes et le personnel de Dar Assabah.
Non à la mainmise sur la presse. Non à la manipulation des médias par les partis politiques, les courants idéologiques, et/ou financiers...Oui à la liberté de la presse, à l'indépendance des médias. Il s'agit en fait du maître-mot des journalistes de Dar Assabah qui ne cessent de défendre bec et ongles ces principes universels. En revanche, le gouvernement provisoire fait toujours la sourde oreille et adopte la politique des tergiversations par rapport aux revendications mentionnées dans la motion formulée le 29 août 2012. Cette attitude a été confirmée le 9 octobre courant au siège du ministère des Affaires Sociales où les ministres conseillers auprès du Chef du Gouvernement provisoire n'ont pas fait preuve de volonté pour résoudre l'affaire de Dar Assabah dans les plus proches délais.
Aucune décision
Aucune décision claire n'a été prise pour démettre Lotfi Touati de son poste en tant que directeur général de Dar Assabah. Il était question pour les représentants du gouvernement provisoire de « calmer l'ambiance au sein de l'établissement et de prévoir une réunion d'évaluation de la situation le 22 octobre ». Indécis, ils ont par la suite proposé « d'avancer cette date pour le 16 du mois en cours » et ce pour donner encore plus du temps au gouvernement provisoire d'examiner les autres points mentionnés dans la motion. Il était clair. Les ministres présents ne voulaient pas trancher rapidement dans cette question qui dure déjà depuis plus de 40 jours. Ils adoptent la même politique, l'atermoiement, la tergiversation, et l'ajournement avec un espoir de dissuader les journalistes, les techniciens et les fonctionnaires de Dar Assbah.
Mais ils ont tort. Conscients du complot qui est en train d'être monté contre l'établissement, le personnel est plus que jamais décidé à défendre férocement leur entreprise, la liberté de la presse et surtout l'indépendance de la ligne éditoriale des différents journaux. La grève de la faim ouverte n'est qu'un autre moyen pour faire passer les messages à un gouvernement provisoire qui est en train de tout faire pour museler les médias. Il est mal inspirmé. Car les journalistes de Dar Assabah ont dit leur dernier mot. Ils sont libres et ils seront libres malgré ces tentatives. Ils continueront à lutter pour leur liberté et l'intégrité de Dar Assabah jusqu'à avoir gain de cause. Car il s'agit de l'avenir de la Tunisie qui doit être démocratique après les années de plomb.
Le plus drôle, le plus tragi-comique dans tout cela c'est qu'on ne sait plus à qui on a affaire. A croire que ceux qui veulent mettre au pas Dar Assabah se croient investis d'une mission rédemptrice. Sana FARHAT Soutien de la société civile Le Syndicat de base des enseignants-chercheurs à l'Institut Supérieur des Sciences Humaines à Tunis Une délégation du Syndicat de base des enseignants-chercheurs à l'Institut Supérieur des Sciences Humaines à Tunis a visité hier Dar Assabah pour lui exprimé sa solidarité dans sa démarche et lutte pour la démocratie et la liberté d'expression. Une motion de soutien formulée par les enseignants et les enseignantes a dans ce cadre été adressée à tout le personnel de l'établissement.