Les majorations salariales ne pourraient pas dépasser les 5,5% selon les propositions du patronat Possibilité de recours à des grèves patronales à l'instar du secteur des boulangers «L'entreprise Tunisienne se trouve dans une situation de blocage » annonce Khalil Gheriani, Directeur Central du social à l'UTICA
Le gouvernement se félicite de voir les indicateurs économiques au vert. Les responsables de la Troïka multiplient les déclarations médiatiques et l'Institut National des Statistiques publie dès le changement de son directeur des chiffres qui rassurent. Le ministre de l'emploi a tout de même parlé de la création d'environ 70 000 emplois au bout de 6 mois, une première en Tunisie selon ses propos. Toutefois, le gouvernement ne se félicite pas d'avoir mis l'entreprise tunisienne dans l'impasse. D'ailleurs, aucune décision stratégique n'a été entreprise à ce jour pour résoudre les problèmes auxquels l'entreprise tunisienne demeure confrontée. C'est d'ailleurs, ce que les patrons ont affirmé à l'occasion d'une conférence de presse organisée hier au siège de l'UTICA. « Le gouvernement, n'a pas engagé l'UTICA dans les décisions stratégiques qui concernent l'entreprise tunisienne qui se trouve de plus en plus confrontée à des défis majeurs à l'instar du renforcement de sa compétitivité, la qualité de ses produits, outre les coûts supplémentaires suite à l'augmentation des cours des matières premières, l'augmentation des tarifs de l'électricité, outre les dangers que représente l'économie parallèle qui menace la survie même de quelques secteurs de l'économie nationale. A cela s'ajoute, le manque de liquidité sur le marché bancaire qui demeure réticent à financer les entreprises. C'est dans ce contexte que s'inscrivent les remarques de Hichem Elloumi, qui affirme que la contribution du secteur bancaire demeure en deçà des attentes. Il évoque aussi la difficulté d'accès aux crédits de la part des chefs d'entreprises. « La dernière augmentation du taux du marché monétaire (TMM), entre autre le taux directeur de la BCT empêche les entreprises d'accéder facilement aux crédits bancaire », a-t-il estimé tout en précisant que « la dernière circulaire de la BCT qui concerne les comptes professionnels en devises va induire de nouvelles pertes pour l'entreprise tunisienne ».
Khalil Ghariani, Président de la commission des Affaires sociales au sein de l'UTICA renchérit dans le même sens. Pour lui, l'entreprise tunisienne se trouve en situation de blocage. Elle supporte des coûts supplémentaires qui menacent ses équilibres financiers et menace même sa survie. Depuis, la préservation des emplois devient difficile quid alors de la création de nouveaux emplois. Khalil Ghariani, évoque surtout le problème des majorations salariales décidées hors négociations sociales. Raison pour laquelle, il estime qu'il est inadmissible que l'entreprise tunisienne continue de supporter des coûts supplémentaires. Dans ce contexte il affirme que l'UTICA reste ferme quand aux prochaines augmentations salariales qui ne vont pas dépasser les 5,5% outre les 7 dinars de la prime de transport. « Au-delà de cette proposition, l'Utica n'a pas donné son feu vert pour les augmentations salariales contrairement à ce qu'ont publié certains médias », estime Khalil Gheriani. Et de conclure que compte tenu de cette conjoncture, plusieurs secteurs pourraient recourir à un « lok out », entre autres une fermeture provisoire des entreprises. Serait-ce le cas ?