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Abdejelil Bédoui analyse la situation politique, économique et sociale du pays et avance ses propositions
Eclairages
Publié dans Le Temps le 25 - 10 - 2012

«Faute de résoudre les problèmes, il faut au moins envoyer des messages rassurants»
«Nous subissons le comportement irresponsable de toute la classe politique»
«Il faut un gouvernement d'unité nationale et s'assurer que les ministères de souveraineté soient confiés à des indépendants»
«On peut craindre le pire, car l'opinion publique doit être convaincue»

Economiste et Vice président de la Voie Démocratique et Sociale plus connue sous le nom Al-Massar, Abdejelil Bédoui, livre des éclairages utiles sur la conjoncture politique, économique et sociale du pays, à l'occasion du 1er anniversaire des élections du 23 octobre.
Désabusé et dépité, il croit fermement que le consensus est la seule voie pour extirper le pays de la crise qui le ronge et rassurer en même temps l'opinion publique.

Le Temps : quelle est votre analyse de la situation politique dans le pays ?

Abdejelil Bédoui : c'est une situation très inquiétante, parce que, Ennahdha, en particulier, ne prête pas le flanc à une démarche consensuelle alors que la situation ne peut connaître aucune issue sans le consensus. Elle campe sur une position de fuite en avant pour se réfugier derrière une situation légaliste qui n'est ni solide, ni appropriée. Elle n'est pas solide parce qu'il y a un engagement vis-à-vis du peuple pour le servir pour une période limitée dans le temps. Dire que la Constituante est souveraine, c'est oublier que la véritable souveraineté émane du peuple. La Constituante ne peut se prévaloir d'une souveraineté absolue. Le peuple lorsqu'il délègue, il ne le fait pas sans préciser la mission, ni la durée de la délégation des pouvoirs. Dire que la Constituante est souveraine peut mener au fascisme. Il ne faut pas oublier qu'Ennahdha et Ettakatol avaient signé un accord pour une année. Tout ça exige un passage de la légitimité électorale à une légitimité consensuelle.

Et si ce passage ne se faisait pas, qu'adviendrait-il ?

On peut craindre le pire, car l'opinion publique doit être rassurée et convaincue. Elle vit un malaise terrible, car rien n'a été fait, ni la Constitution, ni les autres organes comme l'Instance de l'information, celle de la justice et celle des élections... En plus l'opinion publique constate des divergences au sein de la Troïka, traduites en déclarations contradictoires. Le chef du Gouvernement déclare qu'il est favorable à la dissolution des comités de protection de la Révolution alors que Rached Ghannouchi se prononce pour le contraire allant jusqu'à les soutenir. Une confusion qui fait craindre le pire, surtout lorsque apparaissent des clivages au sein du même parti.

Et la situation sécuritaire ?

Elle est aussi inquiétante.

Qu'en est-il de la situation économique et sociale ?

Elle n'est guère rassurante, avec les problèmes du chômage, la détérioration du pouvoir d'achat... Dans les villes et villages, il n'y a pas de propreté. C'est une situation qui peut inciter à la révolte.

Où réside la solution ?

La seule condition pour rassurer est d'opter pour une démarche consensuelle pour pouvoir faire face à la situation dégradée. Faute de résoudre tous les problèmes, il faut au moins envoyer des messages qui puissent apaiser les inquiétudes des gens. Les tiraillements entre les forces politiques ne peuvent qu'attiser le feu. Il faut rompre avec la démarche des désaccords. L'opinion publique a besoin d'un autre message qui rassure. Sans une démarche consensuelle, on ne peut rassurer l'opinion publique intérieure ainsi que l'extérieur. Je suis inquiet, mais je crois au bon sens et un élan des forces politiques qui poussent au changement. Nous ne pouvons qu'espérer.

Y-a-t-il des actes concrets à faire ?

Il faut assainir la situation. Le message ne doit pas se limiter à des déclarations politiques. Il faut des actes clairs. Il faut commencer par dissoudre, ces comités, dits de protection de la Révolution. Nous avons des institutions qui protègent la Révolution. Nous n'avons pas besoin de ces comités. Ils sèment le désordre et perturbent la marche menant à un régime républicain. Ces campagnes comme « Ekbes » ou de « Nettoyage », sont bordeliques.

Faut-il un remaniement ministériel ?

Certainement. Il faut un gouvernement d'unité nationale et s'assurer que les ministères de souveraineté soient confiés à des indépendants, notamment le ministère de l'Intérieur, aujourd'hui source d'instabilité, parce qu'il se complait dans une politique des deux poids-deux mesures. Il faut que les ministères de souveraineté reviennent à des personnalités connues par leur neutralité. En plus, il faut fixer des échéances claires. Voilà des actions urgentes à prendre dans un cadre consensuel.

Durant des mois, il était question d'unir les forces partisanes pour l'équilibre du paysage politiques. Il y a eu, lundi dernier, à l'avenue Habib Bourguiba deux manifestations contre la violence, l'une organisée par le Front populaire, l'autre par Al-Massar, Al Joumhouri et Nida Tounès. Comment jugez-vous cette dispersion ?

Ça m'inquiète. Je suis très déçu par la classe politique entière, que ce soit ceux qui sont au pouvoir ou les autres. C'est dommage pour la Tunisie. J'espère que cette situation n'est que passagère. Nous subissons le comportement irresponsable de toute la classe politique.
Propos recueillis par Hassine BOUAZRA


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