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Ces imams qui incitent à la violence au nom du Jihad !
Religion et politique
Publié dans Le Temps le 07 - 11 - 2012

A l'origine, le mouvement salafiste se prévalait des sources de l'Islam à savoir le Coran et la Sunna, celle-ci désignant les actes et les paroles du Prophète Mohamed. Le terme Salaf, désigne les prédécesseurs, dont notamment, outre le Prophète, les quatre premiers Califes dénommés les sages (Arrachidoun).
Avec l'invasion du Moyen Orient par les Mongols, la tendance salafiste a commencé à durcir, avec Ahmed Ibn Hanbal, un des chefs des quatre écoles islamique, puis Ibn Taymia jusqu'à Mohamed Ibn Abdelwahab qui s'allia avec Mohamed Ibn Saoud, fondateur de la dynastie qui dirige actuellement le royaume d'Arabie Saoudite.

Avec l'aide des Britanniques en 1922, puis des Américains en 1932, le Royaume fut fondé et un pacte fut signé avec les Etats-Unis, en 1945, en vertu duquel,ces derniers s'engagent à protéger militairement l'Arabie saoudite, en contrepartie de leur accès aux richesses du pays, dont notamment le pétrole.

Ce fut dans ce contexte que se développa le mouvement salafiste, dans un but de combattre cette exploitation des pays musulmans, au Moyen Orient et au Maghreb, d'autant plus qu'à l'époque, plusieurs régions étaient sous domination française ou britanniques, avec la bénédiction des Etats Unis qui à l'époque et même après la création de la SDN en 1919, puis l'ONU en 1945, commençait à exercer une mainmise sur certaines de ces régions. Ajouté à cela le problème de l'occupation de la Palestine par les Sionistes, qui était de plus en plus préoccupant. Autant de facteurs qui firent que le mouvement salafiste s'est développé pour prendre une tendance fondamentaliste, dont les adeptes expliquent par ce besoin de défendre les musulmans de ces agressions, là où ils peuvent se trouver, et ce par tous les moyens. C'est de cette manière que le Jihad a changé de tournure pour être utilisé en tant qu'auto-défense, comme ce fut le cas à l'aube de l'Islam, lorsque le Prophète et les fidèles étaient persécutés par les polythéistes quoraïchites.

Le Jihad, dans son sens large signifie l'effort fourni pour surmonter un obstacle. C'est plus un moyen de défense qu'un moyen d'attaque. Le Prophète n'a cessé de parler du « Jihad Annafss », qui signifie le combat du for intérieur de chacun afin de surmonter ses mauvais instincts, se libérer de la mentalité obscurantiste et rétrograde héritée de l'époque antéislamique. C'était l'esprit du Jihad selon le Prophète et les fidèles les plus proches et les plus assidus.

Pour preuve, toutes les conquêtes islamiques dirigées par le Prophète étaient en riposte aux agressions perpétrées par les Quoraïchites obnubilés par l'idée qu'ils étaient les seules maîtres de la Mecque.

Au fil du temps et avec la prolifération des écoles et des sectes islamiques, le Jihad a pris plutôt le sens de combat avec l'exercice de la violence.

Répondre à la violence par la violence, c'était ce que soutenaient les Salafistes, convaincus que leur action était tout à fait légitime.

L'association des « frères musulmans » fut une organisation panislamique fondée par Hassan El Banna 1928, à Ismaïlya en Egypte.

Cette organisation qui militait pour la renaissance islamique préconisait la lutte spirituelle (Jihad Annafs) sans recours à la violence. Elle avait pour but principal de combattre l'influence occidentale. Vers les années 1960 Sayed Qotb, le grand théologien égyptien exécuté par le Raïs Jamal Abdennasser, appelait quant à lui, au Jihad notamment en réponse aux agressions armées perpétrées contre les Palestiniens par les sionistes.

Petit à petit, les Salafistes, qui appelaient constamment au Jihad, étaient désignés par des terroristes, parfois à tort d'ailleurs comme ce fut le cas des palestiniens qui ne faisaient que revendiquer leur droit à exister et à se défendre contre ceux qui cherchaient à les chasser de leurs terres et à les exterminer.

Salfistes et mouvances politiques

Dès lors des faits historiques, tels que la défaite des arabes durant la guerre de six jours contre Israël, en 1967, la guerre indo-pakistanaise en 1970 l'invasion soviétique en Afghanistan en 1979, ou la révolution islamique en Iran en cette même année, vont permettre le développement du Jihad par des Salfistes pur et durs.

En Tunisie, les Salfistes avaient appelé à la lutte contre les régimes de dictature sous Bourguiba puis sous Ben Ali, considérés comme n'appliquant pas la Chariâa en contrevenant aux préceptes de l'Islam. C'était dans cette optique que s'est constitué le mouvement Ennahdha formé par des Salfistes modérés, et préconisant l'application de la Chariâa.

Les années 1980, il y a eu un usage de la violence au nom de cette organisation, dont certains membres ont été poursuivis et condamnés notamment pour appartenance à un parti non reconnu ainsi que pour atteinte à la sûreté de l'Etat.

Au même moment, se développèrent des groupes intégristes un peu partout dans les pays arabes et notamment en Algérie, vers les années 1990.

Certains membres du parti d'Ennahdha n'avaient pas cautionné cet usage à la violence qui avait eu lieu au nom du Jihad.

Salafistes avec les couleurs de la Révolution

Lorsque le parti Ennahdha a remporté les élections, le mouvement Salafiste a commencé à procéder à des troubles, prétextant la défense de l'Islam et de la Chariâa. Les adeptes de ce mouvement avaient profité de la dérive sécuritaire qui eut lieu, pour procéder à des actes de violence, auxquels la riposte a été lente, par le gouvernement en place. Ce qui a fait croire à une connivence de la part des autorités dont les membres sont issus du parti Ennahdha.

Police Salafiste ?

On parle de plus en plus depuis la prolifération des mouvements de violence,un peu partout dans le pays de police salafiste. Ce sont en effet des « barbus » qui agissent en justiciers pour punir à leur façon ceux qui contreviennent à la Chariâa, en perpétrant des actes de violence qui ne font qu'aller crescendo.

Il y a eu même des affrontements entre la police de l'Etat et la police salafiste, attaquée au moment où elle s'y attendait le moins, selon la déclaration même du ministère de l'Intérieur.

Les imams prédicateurs, fauteurs de trouble

La plupart des actes de violence ont été le résultat des appels de certains imams, incitant à la violence par tous les moyens, contre les « mécréants » qui à leurs yeux, contreviennent, par certains actes aux préceptes de l'Islam. Ces actes vont contre des manifestations artistiques, dont des films ou des tableaux de peinture, jusqu'à la vente d'alcool ou de produits non Hallal.

C'est le nouvel Imam de la Mosquée Ezzeïtouna qui du haut de son « Minbar », chaire destiné aux prêches du vendredi, a appelé à la torture par crucifixion, de tous ceux qui sont des mécréants à ses yeux.

Le chef de file Abou Iyadh a appelé quant à lui, depuis la mosquée El Fath, au combat de ces mécréants, avant de disparaître sans difficulté et malgré la surveillance musclée de tous ses faits et gestes, par le ministère de l'Intérieur.

Nassereddine Aloui, un Salafiste pur et dur, imam de la mosquée Ennour, a été plus loin en déclarant dans une émission télévisée qu'il a préparé son linceul. C'est-à-dire en d'autres termes, qu'il était déterminé à mener une lutte sans merci contre les mécréants, quitte à y laisser sa peau.

Inquiétudes et réactions mitigées

Alors que le chef d'Ennahdha, déclare qu'il ne cautionne pas la violence, une cassette est diffusée où il apparaît en grande discussion avec des salafistes, pour leur dire qu'il fallait aller mollo, mais que la partie était gagnée. Pour les Nahdhaoui ou les Salafistes ?

On ne peut répondre d'une manière affirmative, car chacun voit midi à sa porte.

Pour l'instant, et après l'arrestation de l'un des hommes proches d'Abou Iyadh, Nassereddine Aloui a été à son tour arrêté la semaine dernière.

Par ailleurs, le ministre de la Justice a déclaré hier à une des radios sur la place qu'il y a eu plusieurs arrestations parmi les fauteurs de troubles sans pour autant spécifier s'il s'agissait de salafistes. En tout état de cause, on compte plusieurs Salafistes parmi les agresseurs dont 50 suspects dans l'affaire d'El Abdellia à La Marsa, et 123 personnes dans l'attaque de l'ambassade américaine.

Est-ce de nature à tranquilliser quelque peu le citoyen qui ne sait plus à quel saint se vouer ?

D'aucuns restent sceptiques sur ce point, surtout que les Salafistes qui sont vraiment à craindre se promènent dans la nature, à l'instar du redoutable Abou Iyadh !

Outre le fait que sur ce point le discours du ministère de la Justice et de celui des droits de l'Homme, sont contradictoires sur la qualité et la nature des détenus.

Alors que Noureddine Bhiri parle de 140 Salafistes parmi les détenus enfreignant la loi, Samir Dilou, a bien spécifié précédemment dans une déclaration à une radio de la place également qu'il y avait bel et bien 800 Salafistes parmi ces détenus.


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