La mort de Lotfi Nagdh lors des derniers évènements qui ont secoué la ville de Tataouine, ne cesse de soulever les polémiques les plus controversées, que ce soit auprès des proches de la victime qu'auprès des composantes de la société civile, dont des représentants de partis politiques et de diverses associations humanitaires et de droits de l'Homme. Qui est Lotfi Nagdh ?
La famille de la victime qui a porté pliante est convaincue qu'il s'agit d'un meurtre prémédité, commis par les adversaires de leur fils qui est président de l'Union de l'Agriculture et de pêche et responsable du parti Nida Tounes à Tatatouine,
D'ailleurs et selon certains médias dont radio Tataouine, le 4 novembre dernier, plusieurs suspects ont été arrêtés et le procureur de la République a ordonné une autopsie du cadavre de la victime afin de déterminer les causes précises de sa mort.
Selon des témoins oculaires la victime aurait été violemment agressée, par ceux qui lui en voulaient personnellement .Alors que d'autres témoins rétorquent qu'il ne s'agit nullement d'une agression mais d'une légitime défense, Lotfi Nagdh ayant eu l'intention de semer des troubles parmi ses adversaires.
La guerre des clans
En réalité l'affaire a éclaté à la suite d'un affrontement entre des membres et sympathisants de Nida Tounés d'une part et ceux du Comité de Protection de la Révolution. Parmi les personnes arrêtées suite à ces évènements il y a des membres du parti Ennahdha, ainsi que des membres du CPR et de Nida Tounés.
Qui a commencé ? Les déclarations sont partagées entre ceux qui incriminent les membres du CPR, et ceux qui accusent plutôt Nida Tounés dont la victime, Lotfi Nagdh. Le ton est monté, à cause des multiples provocations de la part des représentants de Nida Tounés. Ce fut de cette façon que l'affaire a pris une tournure aussi grave que désolante. Car après tout, il s'agit de citoyens tunisiens qui s'entretuent. Ce qui donne une mauvaise image sur certains hommes politiques qui ne cherchent nullement à sauver le pays, et préserver les acquis de la Révolution, de nature à consolider la transition démocratique.
Autopsie sur autopsie
Une première autopsie ordonnée par le procureur a abouti à un résultat peu convainquant, bien que le médecin légiste ait agi sous la foi du serment.
En effet il ressort de cette première autopsie que la mort de la victime a été causée par une crise cardiaque.
La première à réagir fut la famille de la victime, qui s'empressée de contester les résultats de ladite autopsie en demandant que soit pratiquée une contre autopsie.
Ils trouvaient étrange que leur fils, présentant plusieurs traces de violence notamment au niveau du crâne, soit passé de vie à trépas, suite à une crise cardiaque.
Cela dit, c'est la violence qui reste toujours à la base du lien de causalité, aboutissant au décès de la victime. la crise cardiaque est une réaction à la violence qu'a subie la victime et non l'effet du hasard.
Cela peut avoir, une incidence seulement sur l'intention de l'agresseur, mais sûrement pas sur le lien de causalité.
Sachant qu'au cours de la première autopsie, le médecin légiste à l'hôpital de Gabès, aurait reçu des menaces, selon ce qu'a déclaré le ministre de la santé à l'une des radios de la place. Ce qui est vraiment désolant surtout après la Révolution où on devrait rompre totalement avec les pratiques de l'ancien régime où tous les abus et les turpitudes étaient choses courantes.
Toutefois la deuxième autopsie à Tataouine fait état des différentes blessures profondes sur le corps de la victime. Une troisième autopsie ordonnée par le procureur à la demande de la famille de la victime, et réalisée par trois médecins légistes à l'hôpital Charles Nicolle a été plus précise et plus nuancée.
Selon le ministère de la santé, les résultats de cette troisième autopsie doivent rester secrets pour le moment et les médecins légistes sont tenus de respecter ces instructions dans l'intérêt de la bonne marche de l'enquête.