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«Afin de criminaliser la contestation, des accusations ont été montées de toutes pièces», déclare Abderrazak Hammami Affaire Fethi Tlili Premier procès politique
«Le Gouvernement de la Troïka se confine dans sa ligne dictatoriale tracée par Ennahdha», affirme Mohamed Kilani Au milieu d'une assistance nombreuse composée de ses camarades du Parti Socialiste, de ses parents, membres de sa famille, de plusieurs militants de partis politiques et défenseurs des Droits de l'Homme venus témoigner leur soutien à un homme accusé de tous les torts, et après 173 jours de détention a commencé samedi dernier le procès de Fethi Tlili au tribunal de 1ère instance au Kef. Après de longues heures d'attente et de délibérations et à une heure tardive, le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté provisoire et a reporté l'affaire au 16 janvier 2013. L'ancien Bâtonnier et actuel président de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) Me Abdessattar Ben Moussa avait intercédé devant le tribunal pour la libération du détenu invoquant un dossier vide de tout sens incriminatoire.
Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti Socialiste a affirmé dans un communiqué paru sur la page facebook officielle du parti, que « le procès est politique par excellence. Il vise à saper le moral des opposants et des citoyens qui osent protester contre leurs conditions de vie et revendiquer un développement équitable ». Il ajoute que «le chemin menant à l'indépendance de la justice est encore long. La justice a besoin d'une mise à niveau pour que la liberté des individus passe avant leur destruction pour des desseins politiques ». Mohamed Kilani ne va pas de main morte. « Le Gouvernement de la Troïka se confine dans sa ligne dictatoriale programmée par Ennahdha. C'est un chemin qui va obliger le peuple à payer le prix fort pour sauvegarder et protéger sa liberté». Abderrazak Hammami, président de la Haute instance politique du Parti du Travail Patriote Démocrate avait déclaré devant l'assistance présente devant le tribunal, que «c'est un moment historique en Tunisie parce que nous assistons à un procès politique. La Troïka et le gouvernement d'Ennahdha nient l'existence de procès politiques. Aujourd'hui, nous avons la preuve de la coercition et du nouvel absolutisme. C'est le retour aux procès politiques. Fethi Tlili est le premier prisonnier politique après la Révolution. Avec ses camarades, ils font partie des victimes de cette nouvelle orientation. Au lieu de tenir les promesses qu'ils avaient faites au peuple tunisien, et de se consacrer à œuvrer pour le développement et résoudre les problèmes des citoyens qui ne mangent pas à leur faim et clament leur désarroi à travers des manifestations pacifiques, les Gouvernants dressent des procès politiques. Fethi Tlili avait consacré une grande partie de son temps à la protection de l'hôpital régional, le lycée secondaire, la maison des jeunes et la maison de la culture. Il n'a incendié aucun local. Ni lui, ni les militants qui étaient avec lui. Des criminels avaient mis le feu. Afin de criminaliser la contestation, des accusations ont été montées de toutes pièces. Au lieu de faire le procès des vrais criminels, on fait celui des militants pacifistes ».
Fethi Tlili est un ancien ouvrier à la Sacmo qui avait fermé ses portes en 2011, le plus grand employeur de la région. Il a été arrêté le 25 mai 2012. Il avait participé au mouvement de protestation à Sakiet Sidi Youssef. C'est un mouvement qui dénonçait le développement inégal dans le pays. Il revendiquait de véritables projets de développement plus équitables en proportion avec le niveau élevé de chômage et de pauvreté dans la région. Certains énergumènes avaient mis le feu au siège de la délégation de Sidi Youssef. Fethi Tlili et d'autres militants ont essayé de les empêcher en vain. Un témoin qui était impliqué dans une opération de vol avait témoigné contre Fathi Tlili. Ne dit-on pas « qui veut noyer son chien l'accuse de rage». Plusieurs citoyens ont signé une pétition dans laquelle ils innocentent Fethi Tlili. Aux dernières nouvelles les parents des six détenus dans l'affaire de Sakiet Sidi Youssef sont entrés en grève de la faim. Le mouvement de solidarité avec Fethi Tlili, rétablira-t-il la justice ? Attendons les prochaines audiences pour le savoir.