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« Dieu ! Quel fracas que fait Gaza ! »
Au gré du flux :
Publié dans Le Temps le 23 - 11 - 2012


« Où irons-nous après l'ultime frontière ?
Où partent les oiseaux après le dernier ciel ?
Où s'endorment les plantes après le dernier vent ?
Nous écrirons nos noms avec la vapeur carmine
Nous trancherons la main du chant afin que notre chair le complète
Ici nous mourrons, ici dans le dernier défilé
Ici ou ici et un olivier montera de notre sang.

Mahmoud Darwich
« Cette guerre ressemblait moins à une guerre qu'à une attaque
brutale contre des personnes sans défense, dans le seul endroit du
monde où il n'y ait nulle part où s'échapper, pas même la mer. »

Reporters sans Frontières
Gaza se meurt dans le silence assourdissant de la conscience arabe.
Gaza se meurt, seule, abandonnée, dans l'indifférence des palais. Gaza
se meurt de lâcheté, de discours creux et ronflants, de délires
ampoulés. Gaza se meurt de promesses mensongères, de slogans
illusoires. Gaza se meurt de mots inutiles, de vociférations haineuses
des prêcheurs de la discorde aux paroles enflammées. Elle se meurt de nos renoncements douloureux, de nos peurs et de nos abandons. Elle se meurt de l'inertie arabe, de l'avidité des ogres préoccupés de prestige et de fortune. Gaza se meurt du tumulte de ceux qui se précipitent avec fracas pour la sauver du déluge de feu. Gaza se meurt deux fois : d'un ennemi implacable qui l'asphyxie jusqu'à l'agonie et qui l'abat et de la mascarade d'un monde arabe englué dans ses sempiternelles querelles, éclaté, aux prises avec les forces des ténèbres qui l'enfoncent dans les sables mouvants de la fatalité et du fanatisme.
Gaza, meurtrie, crie à la face du monde sa tragédie et la honte des ennemis de l'Histoire qui tolèrent l'injustice et l'intolérable, qui piétinent les droits de l'Homme et les plus vulnérables. Elle n'en peut plus d'écouter de pseudo héros prétendre la libérer, les discoureurs annoncer la fin de son calvaire. Elle n'en peut plus de l'éloquence sophiste, de la rhétorique ...Elle n'en peut plus de mots usés, d'anaphores utilisées jusqu'à la nausée, d'euphémismes à satiété. Elle n'en peut plus des torrents de paroles qui charrient mystifications et masques. Elle n'en peut plus du bavardage dont on inonde les damnés de la terre. Gaza se meurt de devoir mourir mille morts et de ressusciter dans la douleur, étouffer gémissements et pleurs, ouvrir ses entrailles endolories pour le dernier sommeil des martyrs, griffer la terre tourmentée pour les accueillir. Gaza se meurt dans l'étroitesse de ses murs, prisonnière entre terre et mer, geôle à ciel ouvert. Nul refuge, nul horizon, ciel menaçant, la terre qui se dérobe sous les pa précipités et terrorisés. Gaza se meurt dans le regard apeuré des enfants, dans le sourire fané des survivants.

Gaza se meurt dans l'encre complice de certains journaux, dans les discours fallacieux de certains médias occidentaux, dans les mots venimeux de l'ennemi. Nulle référence au déséquilibre des forces, au dénuement des habitants. Le bourreau serait victime, vivrait l'enfer, serait menacé. Témoignage, manipulation. Quand le journaliste vend son âme, gaza perd la sienne, saigne, se relève, affronte la mystification et la lâcheté.
Gaza se meurt, mais se remet debout, sombre à nouveau dans l'horreur, on s'émeut, on s'indigne, mais jusqu'à quand compterons-nous les morts ? Jusqu'à quand les voyeurs regarderont-ils les images insoutenables de la tragédie ? Jusqu'à quand subirons-nous notre propre impuissance ?
Comment fais-tu terre sacrifiée pour ne pas céder à la désespérance ? Les bombes détruisent tes murs, mais, jamais ton rêve. Tu demeures debout dans le regard de défi des enfants, dans leur signe de victoire exhibé avec fierté, dans les vagues recommencées, dans le vol d'une hirondelle annonçant le printemps.


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