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La 24ème session des J.C.C. a vécu...Qu'en reste-t-il ?
Clôture des Journées Cinématographiques de Carthage
Publié dans Le Temps le 27 - 11 - 2012

La toute dernière session des Journées Cinématographiques de Carthage, nous en gardons plusieurs images et souvenirs. Procédons à rebours dans ce semblant de bilan, de rétrospective à chaud : pendant la soirée de clôture, nous avons déploré que les intervenants tunisiens aient tous lu leurs allocutions respectives ; cela manquait de naturel et peut-être aussi de sincérité.
En revanche, lorsque certains invités maghrébins, d'Afrique noire ou même d'Europe prirent la parole, la cérémonie fut moins constipée. M. Enzo Rossellini, un des présidents de jury de la session nous gratifia d'un bon quart d'heure de gaieté et de spontanéité lorsqu'on fit appel à lui pour proclamer certains résultats. Remarquons au passage que le récital de luth et de violon qui ouvrit la cérémonie n'avait presque rien d'une composition festive. Le titre dont il était intitulé, « Contemplations » en l'occurrence, vous donne à imaginer l'ambiance qu'il imprima à la salle. Il est vrai que depuis peu, la mode musicale sous nos cieux est aux liturgies et aux litanies mystico superstitieuses.

Anguille sous roche ?
Concernant les prix attribués, nous avons retenu la mine renfrognée de Hala Lotfi, la réalisatrice égyptienne d'« El Khourouj ila Ennahar » (Sortir au jour) ostensiblement mécontente du Tanit de bronze décerné à son film. Un autre jeune artiste retint l'attention de l'assistance : au moment de recevoir le prix d'une collègue à lui, il arbora une pancarte sur laquelle il était écrit une phrase en arabe qui voulait dire: « vous vous êtes servis de nous dans votre comédie ! ». Nous avons également enregistré un drôle d'aveu de la part d'une réalisatrice africaine, membre du jury des longs-métrages : elle reconnaît que le palmarès souffrait quelques « injustices » et que les juges avaient pensé à mettre des casques en affrontant le public de la soirée. Il y a, en effet, beaucoup à redire par exemple, sur le prix du meilleur scénario attribué au film de Mahmoud Ben Mahmoud, « Le Professeur » ! Mais bon ! Ce devait être un prix de consolation pour le cinéma tunisien, sorti bredouille de la compétition officielle des longs-métrages. A la vérité, la polémique autour du film de Nouri Bouzid nous revint un moment à l'esprit : après tout, « Le Professeur » est de qualité bien inférieure à « Manmoutech », même et surtout au niveau du scénario !

Regain d'intérêt et...d'incivisme
La prestation du public (au cours de la soirée et durant les Journées) laisse à désirer elle aussi : que d'incivisme, que de gabegie, que de discourtoisie, que de goujaterie parfois ! Même lorsque les organisateurs se rattrapent et rectifient le tir en accueillant plus décemment les spectateurs, une partie de ces derniers tient à s'illustrer en rouspétant à propos de n'importe quoi et après tout le monde. Le public des stades se pointa à chaque projection à l'entrée des cinémas où l'affluence était monstre pour resquiller ou pour vendre au marché noir des billets achetés par dizaines au guichet. Nous parlons des salles du centre-ville de Tunis ; parce que, dans les banlieues, on ne déplora pas de désorganisation notable. Pour ce qui est du public jeune, tout le monde se félicite aujourd'hui de l'intérêt qu'il porte au 7ème Art. Encore faut-il qu'il discipline ses comportements à l'intérieur et à l'extérieur des salles obscures. Surtout, qu'il cesse d'applaudir à toute scène ou réplique, à son goût, intéressantes ! Il ne doit pas non plus venir au cinéma pour déverser ses rancoeurs contre le comité organisateur, le ministre de la culture, certains réalisateurs et certains acteurs. Nous savons pertinemment que de telles campagnes ne sont pas toutes de bonne foi ! Mais pour être francs, il n'y a pas que les jeunes qui montent des cabales lors des grandes manifestations culturelles. Leurs aînés ne manquent pas de talents quand il s'agit de vouloir à n'importe quel prix faire « foirer » un événement culturel.
Ce n'est pas pour blanchir les organisateurs que nous revenons sur ces détails. Mais au moins ces derniers ont reconnu publiquement leurs torts et se sont excusés pour les divers dysfonctionnements qui ont relativement terni certains moments de la fête cinématographique. Puissent les responsables de la culture retenir la leçon et commencer dès aujourd'hui la préparation des prochaines J.C.C. ! Mais sont-ils assurés, ces fonctionnaires, de rester à leurs postes à l'avènement de la 25ème session en 2014 ? Qui par ailleurs garantit que le gouvernement d'alors sera favorable à la continuation de ces Journées ?

Regrets, et après !
Ce serait vraiment dommage, car les deux dernières JCC, (2010 et 2012) ont administré la preuve que les cinéphiles tunisiens se comptent par dizaines de milliers. Plus de 100.000 spectateurs ont suivi l'actuelle session. Ah ! Il y en aurait eu beaucoup plus si les villes de l'intérieur avaient gardé leurs salles de cinéma ! 12 ou 13 salles pour douze millions d'habitants : c'est une honte pour nous tous ! Mais à quoi sert de se lamenter : ne sont-ce pas les Tunisiens qui ont contribué à la fermeture des autres cinémas ? Qui fréquente les salles obscures en dehors des JCC ? Où apprend-on à aimer le cinéma ? Les écoles, les lycées, les universités projettent-ils des films aux élèves et aux étudiants? Où sont les ciné-clubs ? Qui s'inquiète de la mort inexorable du cinéma sous nos latitudes ? Qui dirige dans l'ombre la mafia spécialisée dans le piratage des films ?

Vœux pieux
Les organisateurs de l'actuelle session des JCC ne doivent pas trop s'enorgueillir de la réussite très relative de leur contribution. Beaucoup reste à faire après les congratulations et les discours de circonstance. En ce qui concerne le Ministère de la Culture, premier parrain du festival, il doit mobiliser une armée de fonctionnaires et d'experts et également consentir des budgets colossaux afin de préserver l'infrastructure cinématographique existante et de la renforcer par la création de nouveaux espaces susceptibles de relancer la distribution et l'exploitation des films sous nos latitudes. Dispose-t-il de tous ces moyens humains et financiers : nous en doutons, surtout à propos du volet argent ! Voilà pourquoi nous avons la très forte conviction que cet article est truffé de vœux pieux et qu'il s'obstine à vouloir s'achever par une note optimiste! Donc, nous préférons tout de suite l'interrompre !


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