L'un des plus grands maux minant et rongeant jusqu'à la corde notre football, est indéniablement la prise de pouvoir de la rue et sa main mise sur les rouages et donc les décisions des clubs. Le plus clair des présidents, à l'exception de deux voire trois que nous ne citerons pas histoire de ne pas indisposer le restant de leurs collègues, sont gênés aux entournures et ne sont pas libres de leurs mouvements et subissent ouvertement la pression de leurs inconditionnels. Inéluctablement, la marche des clubs de s'en trouver souvent grandement perturbée voire paralysée. L'exemple le plus parlant et le plus récent nous vient de Gafsa, où Nabil Baïr fut contraint à son corps défendant à se défaire de Patrick Liewig pour lui éviter les éventuelles représailles d'une rue déchainée à tort faut-il le souligner avec force. Car personne ne peut tenir le français pour responsable des trois défaites de rang essuyées par les centristes. D'une part il n'a nullement participé à la préparation du groupe, aux recrutements, et d'autre part, débarqué tardivement à Gafsa, il fut victime le jour même de son arrivée à un grave accident domestique le clouant au lit. Et il ne put communiquer de vive voix avec ses joueurs que deux petits jours seulement avant leur seconde rencontre contre le ST ! Trop peu matériellement parlant quand on sait qu'un nouvel entraineur doit bénéficier de quelques semaines voire mois pour asseoir sa nouvelle vision des choses et l'inculquer à ses disciples. Mais allez le faire comprendre à des inconditionnels ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez ! Du coup, Nabil Baïr de se trouver dans de sales draps à la recherche désespérée d'un entraineur pour ses protégés. Personne ne semble chaud pour atterrir à Gafsa du fait de la confusion terrible prévalant au sein de son BD avec cette guéguerre intestine opposant ses composantes. Même les enfants du club Farhat Zarrouk et Nouarni Gafsia sont contestés et n'assurent l'intérim que difficilement. Préparer dans ces conditions le match très ardu de ce dimanche contre l'ESS frise voire rime de ce fait à de l'utopie, à de la chimère pour ne pas dire autre chose...