La fin du patriarcat ? Pour une égalité vécue, pas seulement proclamée    Près de l'Algérie, la Tunisie lance un mégaprojet touristique à 2 milliards de dinars    Fiscalité : calendrier des déclarations pour le mois d'août 2025    La Russie condamne et rejette le plan sioniste de réoccuper Ghaza    Le Brésil condamne le plan de réoccupation de Gaza par l'entité sioniste    Ligue 1 ­- 1ère journée – CA-ASM (1-0) : Succès mérité    Ligue 1 ­- 1ère journée – ESZ : Nouvelle équipe, même système    Ligue 1 ­- 1ère journée – Matches avancés : L'exploit de l'ASG et de la JSK    30% des conducteurs testés dépassent la limite légale d'alcool au volant    Maltraitance animale en Tunisie : agir pour ceux qui ne peuvent parler...    Sousse : démolition d'un immeuble menaçant ruine à Bab Bhar    Sinfonica : un pont musical entre la Tunisie et la France sous les étoiles de Hammamet    Elyes Ghariani : Alaska, l'arène secrète de Trump et Poutine    Dimanche : soleil le matin, orages locaux l'après-midi au nord-ouest    Avenue Habib Bourguiba : vaste opération de saisie contre l'occupation illégale de l'espace public    Flottille « Soumoud » pour Gaza : plus de 6 000 militants mobilisés, dont 300 Tunisiens    Najwa Karam enflamme Carthage pour son grand retour    Depuis le Canada, Karim Charrad et Walid Gharbi promènent en Tunisie leur spectacle Violon autour du monde (Vidéo et album photos)    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Tunis appelle l'ONU à agir contre le plan israélien de réoccupation de Gaza    Samir Cheffi au président : votre évaluation de ce qui s'est passé est erronée    Report de la grève dans les aéroports    El Aouina : mandats de dépôt en prison contre 3 jeunes soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre d'un homme âgé    Kaïs Saïed cite Mohamed Guelbi… mais omet l'essentiel de sa conclusion    Piège numérique : quand les faux cadeaux volent les Tunisiens    Trump et Poutine se donnent rendez-vous en Alaska, ce que l'on sait du sommet    L'ex-djihadiste tunisien Nizar Trabelsi rapatrié en Belgique après 12 ans de détention aux USA    Météo - Tunisie : ciel peu nuageux et chaleur modérée    Les contraintes incontournables du « Plan/Modèle » de Développement (2026-2030)    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Bizerte : saisie de 60 tonnes de pommes de terre et 8 tonnes de fruits de saison    Présidence de la République : des événements se succèdent de manière inhabituelle ces jours-ci dans le but d'attiser les tensions    Cheb Mami enflamme la 59e édition du Festival International de Hammamet    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Décès du comédien égyptien Sayed Sadek    L'inscription en ligne est ouverte pour les élèves, collégiens et lycéens tunisiens au titre de l'année scolaire 2025-2026    Météo en Tunisie : températures entre 30 et 34 au niveau des côtes et des hauteurs    Lente reprise, inflation tenace : les prévisions du Fonds monétaire arabe pour la Tunisie en 2025 et 2026    Nomination d'un troisième mandataire judiciaire à la tête de Sanimed    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Le ministre de la Jeunesse et des Sports reçoit Ahmed Jaouadi    Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    La Galerie Alain Nadaud abrite l'exposition "Tunisie Vietnam"    La mosquée Zitouna inscrite au registre Alecso du patrimoine architectural arabe    Orchestre du Bal de l'Opéra de Vienne au Festival d'El Jem 2025 : hommage magique pour les 200 ans de Strauss    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Maktaris...» Rome te célébrait du temps où tu étais belle !
Publié dans Le Temps le 02 - 12 - 2012

Siliana, Makthar (Maktaris), Erroubaâ, Bargou, Kesra... greniers de Rome et de la proconsulaire, qui culminent à 850 mètres d'altitude, autrefois si sereins et si paisibles rattrapés par la colère insurrectionnelle... C'est ce que la politique transitionnelle inefficace a voulu et décidé pour ce bon peuple de « Aouled Ayar » !
Ceux qui ont encore l'envie d'aller roder du côté des champs archéologiques de « Maktaris » y trouveront les traces lointaines d'une province romaine prospère bien administrée et civilisée ! La bonne terre, de la pluviométrie, des forêts, ce n'est pas ce qui manque à cette région où il neige souvent l'hiver et où le peuple comme celui de Rousseau ou Locke vit un certain bonheur à l'état de nature.
Mais, les sociétés ne peuvent plus vivre aujourd'hui, d'amour et d'eau fraîche seulement. Il faut un minimum d'infrastructure routière et de services essentiels à la vie moderne et la région en manque désespérément. Depuis Tacfarinas et Jugurtha, ses habitants attendent les « gestes » du pouvoir central qui pourraient les rapprocher du niveau de vie des côtes.
L'indépendance est passée à côté de leurs espérances et puis avec Ben Ali, c'est la grande émigration qui commence et les « Aouled Ayar » si fiers et si libres se voient entasser les uns sur les autres dans des habitations de fortune dans les périphéries insalubres de la capitale et des grandes métropoles sahéliennes.
Makthar a perdu plus de la moitié de sa population dans ce flux migratoire de la misère et s'est vidée de son essence même et de la joie des récoltes abondantes.
On aurait pu multiplier les barrages, les lacs collinaires, y développer un pôle industriel de transformation des produits agricoles, accentuer la plantation des olivettes, du pistachier et du pignon... l'apiculture... On aurait pu... on aurait pu... mais rien de tout cela n'a été fait ou presque !
La Révolution a été leur plus grand espoir... Enfin on va s'occuper de nous... Cette fois c'est les « enfants du peuple » qui sont au commande, et ceux qui « craignent Dieu »... mais comme dirait Guillaume apollinaire... « Passe le jour vient la nuit »... et rien ne bouge à l'horizon, sous les ponts de Siliana coulent le désespoir d'un peuple trahi abandonné à son sort éternel.
Alors, le sang de la rébellion chauffe... « Notre part du soleil... on ira la chercher nous-mêmes », où... chez le représentant du pouvoir central totalement déconnecté !
Le reste coule de source, c'est l'affrontement et les tirs à balles de chasse, feront le reste... Plus de deux cents blessés dont une dizaine atteints gravement au visage et aux yeux !
Les politicards à la périphérie du pouvoir n'ont plus de visages pour se regarder dans une glace mais trouvent les mots pervers du genre : Ces événements de Siliana c'est la résultante de tous les « complots » et des manœuvres des oppositions, de l'UGTT, de Nida Tounès, du Front Populaire, de la Ligue des droits de l'Homme etc..., il ne manque que les journalistes de « la honte », qui pour une fois ont été épargnés, pour boucler la boucle des « enragés » à mettre hors d'état de nuire !
Ces propagandistes d'une autre époque ont oublié les vrais causes de l'insurrection des profondeurs : cette transition qui traîne en longueur, l'affaissement de la crédibilité des pouvoirs publics, le détournement de la vocation de l'Assemblée nationale constituante dont on attend encore trois lignes du nouveau « destour » (Constitution) et surtout le sentiment diffus dans la population qu'on n'a plus envie de construire l'Etat démocratique et institutionnel véritable aux normes universelles.
Tout ce temps perdu et ces manœuvres électoralistes ont reporté le développement régional à la zone des priorités secondaires alors qu'il fallait prendre le taureau par les cornes et y aller en premier lieu.
Maintenant que le mal est fait... que faire !
Tout simplement, revenir à la transparence, à la loyauté de la démarche et jouer le jeu démocratique sans arrière-pensée. Droit au but comme disent les Marseillais... foncer sur la rédaction de la Constitution et son adoption avec un compte à rebours établi et obligatoire faute de quoi il faut dissoudre l'Assemblée constituante et appeler de nouveau les électeurs à élire un parlement et un président de la République pour cinq ans. On peut se contenter d'une déclaration des droits à l'image du « Bill of rights » britannique avec, au maximum, une vingtaine d'articles où l'on garantit la séparation des pouvoirs, les droits de l'Homme, la liberté de la presse, d'opinion et de culte et l'établissement d'institutions républicaines autonomes et différenciées du pouvoir exécutif.
Le pays ne peut plus attendre car les exigences et les attentes sont toutes perçues de plus en plus « légitimes » par une population de plus en plus impatiente et frustrée.
Le Dr. Marzouki a, enfin, parlé dans ce sens, mais sans avoir les moyens de peser sur le véritable exécutif !
Pourvu que le message arrive à destination !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.