Quant au tout début de la saison, et après deux victoires de rang, du côté du Bardo on avait commencé à rêver, une ‘piqure de rappel', une sorte d'invitation à garder le calme parue sur ces colonnes n'a pas trop plu dans ce qui reste des milieux stadistes. Au vu des recrutements faits en été, en dépit des discours de certains bonimenteurs on était quasiment sûr que le vent allait tourner et ramener de gros orages. A la fin de la phase aller le constat est terrible, le Stade Tunisien est tout près du ‘podium des relégables'. La session de rattrapage, le retour s'annonce très difficile. Le club du Bardo est très à la bourre. Pas de renforts en vue, alors que ses rivaux sont en train de bouger dans tous les sens, pour se consolider. Cela nous procure un petit pincement au cœur de voir ce glorieux club à la traîne, mais force est de constater qu'avec cette chronique incapacité de gestion des affaires du club, il ne pourra jamais aspirer à mieux. Ne comprenez pas par là que nous adressons piques et remontrances aux responsables, qui sont très respectables dans la vie active, mais on n'arrive pas à décrypter pourquoi tiennent-ils, jusqu'à maintenant à s'éterniser à leur poste? L'intérêt suprême du club, semble-t-il, passe au second plan. Celui individuel est privilégié croit-on comprendre. Leur échec est indiscutable, pour le bien du Stade Tunisien, et par mesure d'honnêteté intellectuelle, les clés de la maison doivent passer à d'autres mains. Ce serait plus sage. Début de tempête ? Laissons à côté les autres disciplines (hand, basket, boxe) abandonnées à elles mêmes, en totale perdition, faisons semblant de ne pas voir l'embrouillamini cristallisant les sections des jeunes du football, et contentons nous de faire un bilan de la section du football adulte, de tout temps locomotive du club. Il ne faut pas se leurrer : le Stade Tunisien, de ces hiérarques aux commandes, de ces joueurs là, ne peut pas aller loin. Il se battra pour le maintien comme en témoigne ses résultats. Sept matchs joués, ponctués par deux victoires, deux nuls, et trois défaites. Huit buts marqués contre sept encaissés. L'attaque en berne, n'a marqué que deux petits buts lors de ses cinq dernières exhibitions. De tous les joueurs recrutés, seul Ghannème a eu un rendement satisfaisant. Les autres, Khalloufi, Ben Salem, Aurock, Amami, et Bahri payés au prix fort sont de simples figurants et cela n'est pas normal attendu les réalités économiques du club. Pour faire bref, disons que le Stade Tunisien est en train de faire du surplace, et au fond ceux qui le connaissent bien, ne sont pas surpris par ce fiasco prévisible. Des décisions administratives sont impératives. Un tout petit noyau dur (Aubin, Martial, Sallami, Tej) est à sauver, sinon tout le reste est à revoir. La défense est prioritaire, postes de gardien et arrière droit sont à substituer, axe à convertir complètement, milieu à conserver si c'est possible, et à attaque à relooker. A propos de ce dernier compartiment, un garçon comme Mohamed Ben Ammar mérite amplement plus d'attention de ses coachs. Il semble pour le moment boudé, lui qui est considéré comme un petit diamant à l'état brut. Les joueurs qu'on lui préfère ne sont pas meilleurs que lui. Les statistiques le prouvent. On doit être patient avec lui, et surtout parler beaucoup avec lui, pour qu'il revienne à lui, au niveau qu'on lui a connu, n'est-ce pas M. Ghraïri? A propos du coaching de ce dernier, tant qu'on y est, parfois, on n'a pas l'impression qu'on élise les plus méritants. Quelques erreurs ont été commises en cours de route et personne ne peut dire le contraire. Le changement que le coach principal avait ordonné à Sousse en rappelant un joueur capable d'un éclat (Martial), pour le remplacer par un jeune milieu de terrain n'est pas encore digéré. Le Stade Tunisien était mené au score. Il aurait été supplée par un attaquant personne n'aurait posé la moindre question, mais ‘glisser' à sa place un milieu défensif, ce n'était pas intelligent. Des erreurs semblables, il y en a eu trois ou quatre et cela procure bien des grains à moudre. Du préparateur physique, il n'y a rien à dire, tout se passe d'une manière impeccable, et il y a lieu de tirer son chapeau à Karim Chammari pour son professionnalisme. Du préparateur des gardiens il y a matière à commenter. Jassem Khalloufi, ne semble pas bien travailler en semaine du fait des buts gags qu'il encaisse. Explosivité, réactivité, reflexes, sont absents chez ce gardien. Avec d'autres coachs il avait de meilleures prestations. Côté médical, tout baigne dans l'huile, et le docteur Adel Hormia est à féliciter. Voila grosso modo le topo de la situation du côté du Bardo. Tout le monde murmure que ce bureau directeur désargenté ne peut plus donner que ce qu'il a déjà donné. Le concert de critiques qui s'abat sur lui est tout à fait normal, mais il est anormal que cette gangrène, cette culture de l'autodestruction s'éternise. Les différends internes ne sont plus un secret pour personne, et si on va continuer à brûler la corne au lieu de l'encens, le club du Bardo s'enfoncera plus profondément dans la tempête.