Le Cap Bon dispose de nombreux sites archéologiques à Nabeul, Hammamet, Korba, Kélibia et Haouaria, Le patrimoine culturel devient un enjeu majeur de la visibilité, de l'attractivité touristique et du développement des territoires. C'est dans ce cadre que s'inscrit le séminaire sur le tourisme culturel et la valorisation du patrimoine archéologique romain au Cap Bon organisé dernièrement à Hammamet par la Faculté des lettres de Manouba, l'Association des recherches et des études géographiques et l'Union Européenne. L'objectif du projet italien South East Arc Héritage est de faire du Cap Bon une région modèle en matière de valorisation touristique et de médiation du patrimoine culturel, à des fins touristiques. Habib Jelalia professeur à la Faculté des lettres de Manouba estime que le Cap Bon dispose d'un riche patrimoine culturel qui témoigne de son dynamisme de la Préhistoire à l'ère romaine, en passant par l'époque musulmane et le Moyen- Age. « Ce patrimoine est un facteur de développement touristique. La Tunisie cherche à diversifier son activité touristique, qui constitue un des éléments clés sur lesquels repose le succès économique de la Tunisie, et veut concevoir une offre attractive pour un public exigeant et très intéressé par la culture. Ce créneau est en passe de s'imposer comme une variante favorisant à n'en point douter l'étalement de la saison et la consolidation des flux touristiques. Cet héritage culturel doit être non seulement accessible au plus grand nombre, mais également un support d'innovation, de création, d'expérimentation utile au développement. La région entend structurer son engagement en privilégiant beaucoup plus le lien entre patrimoine et développement touristique. Toute innovation émane toujours d'un niveau local et doit faire appel à la mémoire, la culture, l'histoire, pour garantir sa réussite, qui ne peut pas être simplement technique mais doit également être sociale. Le développement du tourisme culturel émerge en tant que stratégie. La revendication de la mise en valeur d'un patrimoine apparaît comme un outil territorial majeur. Il sert à la légitimation des transformations matérielles d'une part, mais aussi à la présentation promotionnelle d'un territoire dans un but de valorisation touristique. Cette journée rehaussée par la présence des universitaires, des agents de voyages et des étudiants en histoire fut l'occasion de mettre l'accent sur la diversité du patrimoine culturel du Cap Bon. Hamadi Chérif voyagiste a estimé que le Cap Bon est riche en patrimoine. Il dispose de plusieurs monuments, sites archéologiques, musées, forts et forteresses qui sont peu fréquentés par le public tunisien. Et là il faut communiquer plus sur ces trésors méconnus. Le patrimoine, est une richesse pour tous. Il permet d'évoquer les influences qui ont façonné la presqu'ile du Cap. Ce patrimoine si riche des Romains, des Arabo- musulmans, des Espagnols, des Turcs sont ... autant de marqueurs omniprésents dans notre identité méditerranéenne. Durant cette journée, Pr Mohamed Naceur Omrane de l'Université de Manouba a présenté le site web du projet « archeritage » qui nous a permis de dévoiler les merveilleux sites, monuments et musées du Cap Bon et la clôture s'est faite par une visite guidée au site archéologique de Néapolis par Hamadi Mathlouthi qui nous a invités à voyager à travers le temps et l'espace, à renouer avec l' histoire de la ville de Nabeul et son patrimoine pluriel. Bref, l'épanouissement ou le déclin du tourisme dépend essentiellement de l'état du patrimoine. Compte tenu de ce qui précède, les opérations de préservation et de réhabilitation des sites et monuments du Cap Bon sont très attendues et constituent une action salvatrice de grande importance non seulement pour la sauvegarde du patrimoine qui est en péril mais aussi pour l'intégration, de la région dans le processus du développement durable.