Bilan mitigé de la réunion, d'hier, des marins-pêcheurs de Kraten avec le ministre de l'Agriculture : les négociations ont buté sur plusieurs malentendus concernant notamment la façon de lutter contre le phénomène de pêche au chalut et les indemnisations. Effectivement, à l'issue de la réunion avec le ministre de l'Agriculture et de la Pêche,en présence de représentants des ministères de l'intérieur et de la Défense nationale , les pêcheurs de Kraten, à Kerkennah ne se sont pas déclarés tout à fait satisfaits des résultats obtenus même s'ils reconnaissent la volonté sincère du ministre de lutter contre le phénomène dévastateur de la pêche au chalut, et ce à travers une multitude de mesures. Le programme ministériel prévoit notamment l'application des lois en vigueur, l'intensification des campagnes sécuritaires, le renforcement des effectifs et des équipements, l'inspection des usines de fabrication du matériel de pêche et les usines de traitement et de congélation des produits de la mer, le contrôle routier des engins transportant des cargaisons des produits de la mer etc... Mais les négociations ont achoppé sur une première pierre : les marins-pêcheurs appellent à l'éradication drastique et immédiate de cette pratique de pêche prohibée par l'application stricte de loi, alors que dit-on, le ministre préconise une stratégie de lutte progressive. Un deuxième point de désaccord a concerné les réparations. En effet, si les marins-pêcheurs parlent de subventions pour compenser les pertes subies du fait de la raréfaction de la faune sous-marine, le ministre préférerait utiliser le terme d'indemnisation, indemnisation des dégâts occasionnés par les chalutiers au matériel de pêche comme les filets, les nasses et les pêcheries traditionnelles dégâts réels et concrets estime-t-il et non pas virtuels comme la diminution des produits de la mer. Un premier pas a quand même été franchi avec l'accord portant la mise sur pied dans l'immédiat d'une commission mixte composée de représentant de l'administration et des marins-pêcheurs. La commission sera chargée de faire l'évaluation des dégâts subis mais sur quelle base ? La question, qui demeure toujours en suspens, risquerait de créer de nouvelles tensions.