Les concertations relatives au remaniement ministériel qui devrait être annoncé le 20 janvier butent encore sur l'ampleur de ce jeu de chaises musicales. Le Congrès pour la République (CPR), membre de la troïka au pouvoir aux côtés du mouvement Ennahdha et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol) s'attache toujours à ce que le remaniement touche les ministères de souveraineté qui constituent, en revanche, une ligne rouge pour le parti Ennahdha , vainqueur des élections du 23 octobre 2011. " Le Congrès pour la République souhaite que des changements dans les ministères de souveraineté soient inclus lors du remaniement", a affirmé hier Tarek Kahlaoui, membre du haut comité de coordination de la Troïka et membre du Bureau politique CPR. Plus explicite, le président du groupe des élus du CPR à l'Assemblée nationale constituante (ANC) , Haythem Belgacem, a affirmé, le week-end dernier, que son parti souhaite un changement à la tête du ministère des Affaires étrangères. Du côté du mouvement Ennahdha on rappelle qu'il est tout à fait normal que le vainqueur des élections sauvegarde les portefeuilles régaliens. Le secrétaire d'Etat chargé de l'Emigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, a affirmé , au cours d'un meeting populaire tenu lundi à Sfax, que "le remaniement ne sera pas profond puisque l'opposition a refusé de rejoindre le gouvernement", en allusion notamment au Parti Républicain et à la Voie Démocratique et Sociale (Al-Massar) qui ont décliné l'offre de rejoindre la coalition gouvernementale. M. Jarziri a également indiqué que son parti n'est pas prêt à renoncer aux ministères de souveraineté. Le CPR opposé à tout dialogue avec Nidâa Tounes Le Congrès pour la République (CPR) a annoncé, hier, qu'il ne participera pas à un dialogue national auquel sera invité le parti Nidaâ Tounes (L'Appel de la Tunisie) de l'ex Premier ministre Béji Caïd Essebsi. " Le CPR ne se réunira jamais autour d'une même table avec Nidaâ Tounes pour discuter de l'avenir du pays", a déclaré le ministre de l'Emploi, Abdelwaheb Maâter. Et d'ajouter: "Nidaâ Tounes est un projet contre-révolutionnaire" La position du CPR est aux antipodes du mouvement Ennahdha dont le leader, le cheïkh Rached Ghannouchi, a approuvé récemment à l'issue d'une rencontre avec le Président de la République Moncef Marzouki, l'idée d'un dialogue national entre toutes les forces politiques du pays, loin de tout esprit d'exclusion. " L'organisation d'un dialogue national sur les grands problèmes du pays et auquel participent toutes les familles politiques sans exclusion est nécessaire afin de dégager un consensus sur la Constitution et un agenda électoral", a déclaré le cheikh Rached Ghannouchi. Ainsi Ennahdha accepterait de se réunir autour d'une même table avec des représentants de tous les partis légaux, dont Nidâa Tounes (L'appel de Tunisie) de Béji Caïd Essebsi. Lors du congrès du dialogue national organisé par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Ennahdha et le Congrès pour la République avaient boycotté ce débat en raison de la participation de Nidaâ Tounes qui représente, selon eux, un parti qui recycle les anciens cadres du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD). Le président de Nidâa Tounes a refusé de commenter la nouvelle position du leader d'Ennahdha. " Je ne veux pas commenter les déclarations du Cheïkh Rached que Dieu le bénisse", a affirmé Béji Caïd Essebsi. 48 % des Tunisiens insatisfaits des établissements éducatifs, selon l'Observatoire ILEF Un sondage réalisé par l'Observatoire ILEF pour la protection du consommateur et du contribuable a révélé que 48 % des Tunisiens sont insatisfaits du rendement des établissements éducatifs publics et privés. Ce taux élevé d'insatisfaction s'explique essentiellement, selon le président de l'Observatoire Abdeljelil Dhahri, par la montée de la violence , de la consommation des stupéfiants et de la fuite des examens du baccalauréat. Selon ce même sondage réalisé entre le 14 janvier 2012 et le 14 janvier 2013 sur un échantillon représentatif de 1650 personnes issues des différentes tranches d'âge et de tous les gouvernorats, 53% des gens sondés sont plutôt satisfaits des performances de l'Assemblée constituante ( contre 47% des citoyens insatisfaits de la performance de l'assemblée constituante). 72% des personnes interrogées sont, d'autre part, sont insatisfaites de la situation financière du pays et 89% estiment que les conditions de détention dans les prisons tunisiennes ne sont pas conformes aux normes relatives aux droits de l'Homme.