Il est des artistes qui arrivent à exceller dans leur spécialité sans pour autant créer l'évènement autour d'eux. C'est dans ce cadre que nous plaçons l'artiste peintre Zine Harbaoui qui expose depuis le samedi 12 janvier courant, jour du vernissage de cette manifestation picturale, au centre culturel boulevard Mhamed Maarouf de Sousse. A ce propos, nous avions signalé, par le passé l'intérêt accordé continuellement par cet organisme culturel aux artistes plasticiens notamment tunisiens. Né en mai 1952 et résidant actuellement dans la région de la perle du Sahel, Harbaoui est membre à la fois de la fédération tunisienne des artistes plasticiens(FTAP) et de l'union des artistes plasticiens tunisiens (UAPT). Il est féru de peinture depuis son jeune âge et sa toute première exposition remonte à 1979 .Elle sera suivie, jusqu'en 1996, d'un nombre important de participations culturelles à travers plusieurs villes tunisiennes telles que Tunis, Sidi Bou-Said, Monastir, Sfax et Sousse. Par ailleurs , il participa à un bon nombre d'expositions collectives d'art contemporain en Tunisie et en Suisse (union internationale des postiers artistes peintres). En 1985, il était partie prenante lors de la célèbre exposition organisée à la mémoire de deux des plus grands artistes de l'histoire de la peinture à savoir Picasso et Miro. L'hispano- français Pablo Picasso (1881-1973) est une figure emblématique de la peinture, la sculpture et la céramique dans le monde. C'est l'un des symboles du cubisme et du surréalisme. Quant à Joan Miro (1893-1983), il est peintre, sculpteur et céramiste catalan .Il fut l'un des principaux représentants du mouvement surréaliste. C'est à l'honneur de notre artiste d'avoir côtoyé de telles ambiances culturelles de très haut niveau. En 1986, Harbaoui était également présent à la place Piccadilly de Londres où il participa à un concours de portraitistes et il y laissa de très bonnes impressions. Zine Harbaoui est l'un de ces artistes peintres qui adorent manipuler un crayon ou un pinceau pour façonner des portraits .C'est ainsi qu'il fut portraitiste dans divers lieux touristiques et ce, durant 13 ans environ . Les planches de Zine Harbaoui, rectangulaires et de dimensions différentes, sont dominées par cette composante figurative , très évidente, mais sa traduction varie d'un tableau à l'autre. L'exposition actuelle de Sousse, qui regroupe vingt- sept œuvres et qui peut être visitée jusqu'au mardi 5 février , illustre parfaitement une telle passion notamment à travers "Les demoiselles de l'avenue", "Trois générations"(où il est question du grand-père , de la mère et de deux enfants) et autre "Femme au luth". Par ailleurs, sa longue carrière et ses voyages ne l'ont nullement éloigné de son attachement à l'authenticité de la vie quotidienne tunisienne ainsi qu'à sa diversité. De telles spécificités sont retrouvées en particulier dans "Joueurs de domino", "Le poissonnier", "Place Sidi Yahia", "Aux portes du marché" et "El hadhra". Aussi, l'élément féminin est largement évoqué sur les toiles de Zine Harbaoui . Il en est question dans plusieurs des tableaux exposés tels que "Musiciennes ", "Danse", "L'invitée" et "La fille à la colombe". Les couleurs prédominantes dans les œuvres de Harbaoui sont essentiellement le rouge ,le bleu, le jaune et le marron. Il semble que ce choix exprime mieux l'inspiration et l'évasion de l'artiste. Sur un autre plan, il est des fois où la commission d'achat des œuvres artistiques qui dépend du ministère de la culture , se déplace à Tunis ou à l'intérieur du pays pour l'acquisition de telle ou telle production .Or , à Sousse , outre la dite commission, les acquéreurs d'œuvres se font de plus en plus rares et ce pour des raisons que nous n'arrivons pas à élucider. Il est vrai que certains artistes affichent des prix qui sont parfois inabordables. Mais cela n'empêche qu'il y a toujours moyen de trouver le juste milieu qui arrangerait et l'artiste et le collectionneur. Encore faut-il avouer que, dans l'ex-Hadrumète, en dehors de quelques noms bien connus, plusieurs artistes trouvent des difficultés à vendre leur produit. La rareté des galeries d'arts à Sousse, par rapport à Tunis par exemple, pourrait être expliquée par cette défaillance . C'est très probablement à cause d'une telle faille que les galeries de l'artiste peintre Fathi Zebidi et du Dr Moncef Denguezli (Rakoua) n'avaient pas fait long feu . Dommage! Hassen