Ils sont bien révolus les temps où on se targuait de séjourner à Djerba la douce, Djerba la fidèle. Cette île qui a enfanté deux empereurs pour ROME l'Antique. Djerba qui était considérée comme une destination à part dans le monde du Tourisme de luxe. Hélas, les insulaires vivent le cauchemar de leur histoire millénaire, qu'on en juge : les déchets sont jetés tout le long de la route touristique et de celle de l'aéroport, les habitants en viennent à brûler leurs déchets, ce qui rend le fond de l'air rance. On dépose ses saletés devant les écoles pour assurer l'éducation des enfants, on démolit des bâtisses du 19ème siècle pour poser de l'aluminium à la place, on ne respecte plus les cahiers des charges qui même du temps de ZABA, étaient sacrés, pour construire anarchiquement. Les plantes se meurent, les ronds-points sont détruits pour laisser place à des zones de parking sauvages, les parfums d'orient deviennent les senteurs nauséabondes d'ordures accumulées. Ajoutez à cela les divisions religieuses qui nous donnent une marque de clivage sociétal, ajoutez l'insécurité ambiante et les sorties anarchiques de groupes hors la loi et vous comprendrez pourquoi les hôtels sont vides quand ils ne sont pas fermés ! Croyez le, on se pince encore pour y croire ! Côté cour à présent : nous avons un pouvoir à plusieurs têtes et personne pour gérer. Le statu quo n'est plus défendable, les échecs se répètent et il y a comme une incapacité à les éviter. On frôle l'overdose et les Djerbiens ne savent plus comment s'y prendre pour rebâtir les digues effondrées. Pendant ce temps les accros des chaises ministérielles se battent bec et ongles pour garder leurs avantages si précieux, voilà qui ne peut plus durer. Les spéculations tragi-comiques auxquelles nos politiques s'adonnent ne doivent plus empêcher les insulaires de s'unir, d'agir pour sauver leur richesse unique de la dérive, pour assurer leur bien être, et celui de leurs progénitures ! On ne badine pas avec l'unique capital que l'on possède, comme on ne badine pas avec sa santé ! Un chirurgien ne demande pas à un malade de la gangrène s'il a envie de se faire amputer ! L'une des plus graves erreurs de tous les gouvernements post révolution, et surtout le premier d'entre eux, fut d'avoir traîné à faciliter des élections régionales et locales pour permettre aux citoyens de s'organiser et de se défendre de tous les actes anarchiques auxquels ils assistent. A présent, il ne faut pas faire dans la dentelle, il s'agit d'un devoir sacré que seuls les habitants citoyens peuvent et doivent accomplir. Il est urgent de rassembler les forces vives, et à leur tête la société civile pour instaurer un dialogue civilisé qui permettra à signer la charte d'ULYSSE, une charte qui clarifie les priorités pour sauver DJERBA. Ce rassemblement doit servir de contrepoids politique pour exiger, et ce n'est pas trop, que l'Etat de droit accomplisse ses devoirs qui sont pourtant simples et élémentaires dans tout pays civilisé : trouver une décharge de déchets accompagnée des mesures de sécurité nécessaire, et neutraliser les emmerdeurs patentés qui tiennent à créer le chaos. Le tourisme est la seule source de l'île et le tourisme exige une garantie de sérénité ! Les Djerbiens doivent bouger, et se mobiliser très vite avant qu'il ne soit trop tard, pour soutenir la société civile qui veut agir, de cœur, de raison. Djerba salie, Djerba malmenée, mais Djerba éternelle.