Attentifs à l'accès des étudiants à une offre culturelle diversifiée, et désireux de concrétiser par l'enseignement des œuvres littéraires le principe que la littérature, l'art et la culture se croisent (le roman Le hussard sur le toit de Giono figure cette année au programme de licence de Français), le Département de Français de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines et le Relais culturel français de Sousse organisent les 25, 26, 27 et 28 février 2013, les Journées Jean Giono. Celles-ci donneront aux étudiants l'occasion de découvrir et d'appréhender le travail de l'écrivain et scénariste à partir de multiples approches (conférence, atelier, rencontre littéraire, cinéma, théâtre), de rencontrer des spécialistes de l'œuvre et, lors du café littéraire qui clôturera la manifestation, la fille du romancier et Présidente du Centre Jean Giono de Manosque, Sylvie Durbet-Giono. II y a environ 42 ans, en octobre 1970, le grand romancier de Manosque s'éteignait subitement, probablement des suites d'une crise cardiaque. Pour comprendre la valeur de cet écrivain, il faut essayer de situer sa position par rapport au courant d'idées de son temps, et de retracer le sens de l'évolution philosophique de cet écrivain au cours de son existence. Dès la parution de son premier roman, Colline, quelques années avant la 2ème guerre mondiale, le public eut le sentiment qu' un authentique narrateur des mœurs paysannes et pastorales de la Haute-Provence, venait de naître. Cette impression allait se confirmer par la suite lors de la publication de romans tels que : Regain, Le Grand Troupeau, Solitude de la pitié, Le Chant du Monde, etc...Cependant, le grand écrivain provençal ne s'est pas contenté d'observer des mœurs et des attitudes, ainsi que des mentalités, et de les transcrire à travers des œuvres de caractère imaginatif, comme l'ont fait tant de romanciers, il s'est également fait l'avocat de la vie paysanne et artisanale. Enfin, il s'est aussi exprimé de façon directe, sans fioritures, et a produit des œuvres dépourvues de toute fiction, qu'il s'agisse d'autobiographies fragmentaires, d'ouvrages descriptifs ou de plaidoyers. C'est ainsi qu'il a publié : Les vraies richesses, Triomphe de la vie, Le poids du ciel, Manosque des plateaux, Jean le bleu, Lettres aux paysans sur la pauvreté et la paix, Précisions. Tout esprit soucieux d'objectivité ne peut manquer d'apprécier à sa juste valeur le parfum d'authenticité qui se dégage de telles œuvres. Dans l'ensemble, l'œuvre de Giono est une fresque grandiose, épique, de la vie rurale et pastorale des habitants du haut pays. Elle est surtout descriptive et s'efforce de donner du réel une image aussi fidèle que possible. Il arrive plus rarement qu'elle témoigne de « recherche » sur le plan psychologique. Grâce à son talent et à l'étendue de sa production, le romancier de Manosque avait conquis une notoriété méritée au point que son nom paraissait désormais associé à celui de sa ville natale, et qu'en pensant à l'un on pensait immanquablement à l'autre.