Les derniers résultats de l'enquête mensuelle réalisée par l'INS (Institut National de la Statistique) attestent d'une légère régression du taux d'inflation pour atteindre 5,8% au terme du mois février contre 6% enregistrés durant le mois de janvier de la même année. Cette légère baisse tout de même bonne à prendre s'explique selon la note de l'INS par l'infime décélération de la hausse généralisée des prix des produits alimentaires pour atteindre 7,8% au cours du mois de février contre 8,6% enregistrés le mois précédent. Cela n'empêche que les prix des produits alimentaires s'obstinent à tirer inlassablement vers le haut le taux d'inflation qui a atteint en moyenne les deux premiers mois de l'année en cours le seuil de 5,9%. La hausse des prix des produits alimentaires atteint tous les produits à l'exception des prix des volailles (-2,5%). Nous retiendrons essentiellement l'accroissement des prix de la viande (9,7%), les légumes (9,1%), le lait et dérivés (6%), fruits et fruits secs (11%) et les huiles végétales (10,9%). La viande rouge et les poissons deviennent des denrées de luxe et hors de portée des Tunisiens, dont les prix sont loin d'êtres proportionnels au pouvoir d'achat du consommateur tunisien. Malgré l'infime régression annoncée des prix des produits alimentaires, le consommateur Tunisien n'entrevoit toujours pas un allégement même quelconque de son couffin ménager. Dans la foulée de la crise politique, les consommateurs ne cessent de se désoler de la cherté de vie et l'envolée des prix des produits de consommation courante qui pèsent lourdement sur la classe moyenne. Que dire pour les 24,7% logés dans la catégorie des mal nantis ? Pis encore, le dernier ajustement des prix des hydrocarbures alourdira certainement la note du mois de mars courant. Cette frénésie de prix, ne semble pas arrêter là, nous devons nous attendre à d'autres ajustements dans les mois qui viennent. Et l'on revient sempiternellement au passage obligé, indispensable pour sauver un tant soi peu l'économie nationale du gouffre celui de mobiliser les ressources nécessaires au financement de l'économie. Le consommateur tunisien toujours victime expiatoire continuera d'endurer le calvaire, sans pour autant continuer d'espérer en de meilleurs lendemains, pour atteindre le modèle économique, sociale et politique tant désiré. Pourra-t-il encore puiser dans tout ce qu'il peut encore avoir comme ressources nécessaires menant vers le chemin de la liberté ? Protéger son pouvoir d'achat et endiguer les pressions inflationnistes, deviennent les plus impératives revendications tunisiennes indépendamment de la composition du prochain gouvernement et les couleurs politiques qui le tisse. Yosr GUERFEL AKKARI