Un tiers des accidents mortels est dû à l'excès de vitesse. Mois de mars : mois de sensibilisation pour le port de la ceinture de sécurité et le siège pour bébé. L'Observatoire national de la sécurité routière organise, tout au long du mois de mars, une campagne de sensibilisation dont l'objectif est de réduire le nombre d'accidents de la route en changeant le comportement des conducteurs et des passagers sur la route. Une campagne médiatique télévisée et radiophonique à l'échelle nationale accompagnera la campagne de sensibilisation pour mieux initier et inciter les Tunisiens à l'utilisation des outils de sécurité routière. A la fin de cette campagne, un dossier comportant des statistiques, des consignes et conseils de prévention quant au recours à la ceinture de sécurité et le siège pour bébé, sera distribué.
La législation tunisienne et la ceinture de sécurité Dans la législation tunisienne, le port de la ceinture de sécurité n'est malheureusement obligatoire que dans les autoroutes et hors des zones d'agglomération. Seuls sont concernés les conducteurs et les passagers occupant le siège avant des véhicules. Si on rajoute à cela le fait que cette obligation ne concerne pas les voitures à usage personnel mais bien celles qui sont utilisées pour le transport des gens ou de la marchandise, voitures ou camions, que ces dernières comptent 9 places y compris le conducteur et qu'elles pèsent 3500 kg. L'Observatoire national de la sécurité routière note aussi la non-gravité de la pénalité de celui qui omet de mettre sa ceinture de sécurité. En effet, l'amande est de 40d selon l'arrêt numéro 262 datant de 2010. Ce laxisme explique l'absence du réflexe chez le conducteur tunisien et de son accompagnateur de mettre la ceinture de sécurité et entraîne l'augmentation des risques routiers et des accidents mortels.
Des risques considérables La non-utilisation de la ceinture de sécurité entraîne deux types de risques. En cas de choc avec un corps étranger (arbre, une autre voiture ou un être humain), le conducteur et les passagers se heurtent directement au volant et au pare-brise. Ils peuvent aussi être victimes de choc brutal de leurs organes internes avec le thorax ou la colonne vertébrale. Ce dernier peut considérablement être évité quand les passagers et le conducteur ont utilisés leur ceinture et sont munis de siège pour bébé. Or, le risque le plus répandu et le plus dangereux se situe au niveau de la tête. En second lieu, c'est le thorax et le ventre qui sont les plus exposés au danger. Dans le même contexte, l'Observatoire national de la sécurité routière annonce que le premier facteur des accidents mortels c'est l'omission volontaire de mettre la ceinture de sécurité. D'ailleurs, selon une étude a montré que 60% des grandes blessures est bien celle de la tête, due à la non-utilisation de la ceinture. Il en est de même pour les passagers assis à l'arrière que pour le conducteur et le passager avant.
La ceinture de sécurité, second moyen de survie Plusieurs études ont montré que 75% de ceux qui ont perdu la vie et qui ont été projetés en dehors de leurs véhicules n'ont pas porté leur ceinture de sécurité au moment du choc. La preuve en est : 44% des accidentés graves de la route ont été sauvés grâce à la ceinture. Des estimations qui ont été prouvées, en 2004, par le rapport mondial de prévention contre les blessures dues aux accidents de la route et la Banque mondiale. Des milliers d'accidentés issus des pays industriels ont été épargnés grâce à la ceinture de sécurité. Celle-ci amortit le choc en cas d'accident et les risques de blessures. Mine de rien, elle répartit le choc sur les parties du corps les plus résistants et empêche la projection du corps à l'extérieur de la voiture. Quand le passager du devant ou un conducteur met sa ceinture de sécurité, il baisse de 40 à 50% le risque de mortalité en cas d'accident. Quant aux passagers de derrière, le risque de décès baisse de 25%. Ces derniers, en omettant de mettre la ceinture de sécurité, présentent un réel danger sur le conducteur et le passager avant. Pareil pour les sièges bébé. Ils sont classés comme second meilleur moyen de prévention routière. Rien qu'en 2011, la Tunisie a compté 47,22% des enfants de moins de 10 ans, décédés lors des accidents. La cause : absence du siège pour bébé. Pourtant, dans la loi tunisienne, il est strictement interdit de mettre des enfants de moins de 10 ans dans le siège avant même munis par une ceinture de sécurité. Néanmoins, l'amende n'est que de 10d... En mettant son enfant dans le siège arrière, on baisse le risque de blessure en cas d'accident, de 27% et le risque de mort de 70% , chose que la majorité de parents oublient ou en sont inconscients. Dans ce genre de cas aussi, la législation n'est pas très sévère et n'oblige pas les parents de mettre leurs enfants de moins de 10 ans à l'arrière de la voiture et de les protéger ou bien par le biais d'un siège pour bébé ou une ceinture de sécurité. Ce laxisme explique aussi la nonchalance des parents. Combien de fois voit-on des enfants à peine âgés de deux ou trois ans assis sur le siège avant ou entre les jambes de leurs parents sans aucune sécurité ou moyen de protection ? C'est à se demander si ces pères et mères de familles sont aussi inconscients des dangers qui planent sur la vie de leurs propres progénitures !