Les stocks actuels (190 000 tonnes de blé dur, 200 000 tonnes de blé tendre et 130 000 tonnes d'orge) ne couvrent que deux mois de consommation. Les estimations pour cette saison tablent sur une récolte de 8 millions de quintaux de céréales contre 10 millions de quintaux en 2012. Pour cette saison, la Tunisie devrait connaître une baisse de sa récolte. Aléas climatiques obligent. Les estimations des responsables au sein du ministère de l'Agriculture tablent sur la collecte de 8 millions de quintaux de céréales contre 10 millions de quintaux, une année auparavant. Solutions ? Pour combler ce déficit, entre la production et la consommation, le ministère de tutelle envisage d'importer une quantité importante de céréales. Dans une information parue à l'agence TAP, la Tunisie lancera des appels d'offres internationaux pour l'achat de céréales, prévoyant le démarrage de l'importation à partir des marchés français, espagnol et italien. 1,5 million de tonnes devraient ainsi être importés durant l'année en cours, contre une moyenne annuelle d'importation qui ne dépasse pas 1 million de tonnes durant les années précédentes. Souvent, on explique, côté ministère de tutelle, le recours à l'importation par le manque de production (car plus la récolte est bonne, plus que le pays économisera des centaines de millions de dinars alloués à l'importation de cette denrée), ainsi que le niveau élevé de consommation de blé en Tunisie. A cet égard, il convient de rappeler que la production nationale de céréales ne couvre qu'environ la moitié des besoins nationaux en cette denrée. Un Tunisien consomme en moyenne 258 kg de blé par an tandis qu'un européen se suffit de 120 kg de blé par an. Les quantités importées seront distribuées mensuellement aux minoteries. On envisage ainsi la distribution de 80 000 tonnes de blé dur, 90 000 tonnes de blé tendre chaque mois. Les éleveurs, devraient recevoir mensuellement 65 000 tonnes d'orge (pour la nourriture du bétail) Zied DABBAR Quid des subventions aux agriculteurs ? Durant des années, le ministère de l'Agriculture accorde des subventions pour soutenir les agriculteurs durant les collectes en leur accordant une prime exceptionnelle de la collecte. Cette prime est décidée surtout pour soutenir les agriculteurs qui font face à une augmentation perpétuelle des coûts de production (principaux intrants tels que les engrais, les produits phytosanitaires et le carburant). Auparavant, ces primes n'étaient pas suffisantes pour aider l'agriculteur à atteindre ces équilibres financiers. L'agriculteur Tunisien, se trouve toujours face à une augmentation des coûts alors que le prix à la production fixé par les autorités n'est pas autant flexible. Il suffit de rappeler que pendant de nombreuses années, les prix à la production des céréales n'ont pas connu de revalorisation. Il a fallu attendre l'année 2005, pour qu'une augmentation de un dinar par quintal pour tous les produits céréaliers soit décidée. Depuis, les prix à la production connaissent une revalorisation presque annuelle suivant ainsi l'évolution des cours mondiaux du blé. Mais, les difficultés des opérateurs ne sont pas résolues. La situation mérite encore une réflexion profonde.