Le taux de suivi de la grève a atteint plus de 85%, selon la chambre syndicale des taximen Les taximen ont observé, hier, une grève d'une journée dans toutes les régions du pays en signe de protestation contre la récente augmentation des prix des carburants, le côut élevé de l'assurance et l'octroi des autoriosations à des intrus. Ce débrayage qui a duré entre 5 heures du matin et 21 heures a été suivi par plus de 85% des taximen, selon les données de la chambre syndicale nationale des propriétaires de taxis individuels relevant de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA). Ce taux varie de 100% à Kasserine et Sidi Bouzid, à 80% à Mahdia et 85% dans le Grand Tunis. Dans certaines régions la grève a été partielle. Ainsi à Bizerte, les taximen ont préféré débrayer pendant une heure (de 09H00 à 10H00) seulement afin de ne pas causer des désagréments aux citoyens. Le président de la chambre régionale des propriétaires de taxis individuels de Bizerte, a précisé que la grève est “symbolique" dans la mesure où elle vise uniquement à attirer l'attention du ministre du transport sur les revendications des chauffeurs de taxis. Resserrer l'étau autour des intrus A Kairouan, la grève n'a pas eu lieu. Et pour cause: le préavis de grève déposé par la Chambre nationale n'est pas parevenu à temps à la chambre régionale des propriétaires de taxis individuels. Les taximen grévistes se sont attirés les foudres des citoyens dans certains quartiers de Tunis. Un chauffeur de taxi gréviste a été, en effet, pris pour cible au centre-ville de Tunis, par un citoyen excédé d'attendre un taxi, sans en trouver. Le chauffeur a été verbalement et physiquement agressé. D'autres grévistes ont vu leurs véhicules caillassés par des citoyens en colère. Les professionnels du secteur qui ont continué à travailler normalement se sont , quant à eux, attirés l'ire de leurs collègues. “Les taximen qui n'ont pas répondu au mot d'ordre de grève sont majoritairement des intrus. Ces gens là exercent d'autres métiers. J'appelle d'ailleurs les autorités à profiter de cette occasion pour intensifier le contôle pour séparer le bon grain de l'ivraie", martèle Faouzi Khabouchi, membre du Bureau exécutif de la chambre régionale des propriétaires de taxis individuels de Tunis. Selon des sources syndicales, il aurait plus de 2200 autorisations délivrées à des intrus et des milliers de transporteurs clandestins. Réviser l'augmentation des prix des carburants Outre une “opération coup de poing" contre les intrus, les taximen réclament la révision à la baisse des prix des carburants qui ont augmenté, selon eux, de plus de 35% depuis 2008. Ils réclament également l'abaissement des frais d'assurance qui varient de 2.000 à 2.800 dinars par an. Les taximen qui revendiquent aussi la baisse des prix des voitures , la révision des frais de la vignette pour les véhicules acquis en leasing et des facilités en matière d'obtention des crédits bancaires. Le président de la chambre syndicale nationale des propriétaires de taxis individuels, Moez Sallemi, s'est dit prédisposé à négocier avec les autorités de tutelle. Il a , toutefois, indiqué que les taximen seront contraints de procéder à une escalade au cas où les ministères des Finances et du Transport continuent à fermer les yeux sur leurs revendications légitimes.