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«Le Gouvernement est appelé à changer de rythme et à prendre des décisions aussi rapides qu'audacieuses», affirme Issam Chebbi, porte-parole du parti La vie des partis - Du côté d'Al-Joumhouri
Le calendrier doit être fixe, contraignant et faire l'objet de consensus La crise du lait découle d'une mauvaise gestion de l'administration Les propriétaires de taxis ont droit de bénéficier d'une ristourne sur le prix du carburant L'espace Théâtre du Cercle d'Abdelgheni Ben Tara investi de force et transformé en lieu de prières par des extrémistes A peine une semaine après la formation du Gouvernement Ali Laârayedh, le parti Républicain Al-Joumhouri, clarifie sa position à propos de ce gouvernement et des attentes, du calendrier glissé par Mustapha Ben Jaâfar, la colère des taximen , la crise du lait et la prise de force du théâtre du Cercle . Issam Chebbi, porte-parole d'Al-Joumhouri rappelle que ce Gouvernement fait suite à l'échec du précédent. «Ce gouvernement est appelé à changer de rythme et à prendre des décisions aussi rapides qu'audacieuses à propos de quatre chantiers», dit-il. Il s'agit avant tout de rétablir la sécurité et imposer le respect de la loi. La sécurité est une revendication républicaine. Il faut faire face au phénomène de violence et à la criminalité organisée. Un message clair doit être envoyé par le Gouvernement, signifiant qu'il va traiter énergiquement le problème de la sécurité pour que les prochaines élections puissent se dérouler dans des conditions adéquates. Il faut démanteler les réseaux de distributions des armes ainsi que les réseaux envoyant les jeunes du pays participer, en Syrie à une guerre par procuration. « Nous espérons que la Syrie connaisse la paix et la Démocratie loin des tueries », dit le porte-parole. Le deuxième chantier est celui de la neutralité des ministères de souveraineté. Certes, les ministres des départements régaliens sont indépendants, il faut passer à la neutralité des ministères. Les nominations établies sur la base de l'appartenance politique doivent être révisées. Le troisième chantier est celui de la maîtrise des prix. Il faut un plan pratique pour juguler l'inflation, contrôler les circuits de distribution et la contrebande. Le quatrième chantier est celui de la confiance. Le Gouvernement ne doit pas se contenter du vote de confiance acquis au sein de la Constituante. Il doit aller chercher la confiance des Tunisiens, rencontrer et dialoguer avec toutes les composantes de la société tunisienne. «Le dialogue national est nécessaire et tout atermoiement ne peut que porter préjudice au pays. Le dernier gouvernement avait bien une légitimité électorale. Ce n'était pas suffisant », prévient Issam Chebbi. A propos du calendrier, le porte-parole d'Al-Joumhouri rappelle qu'après la formation du Gouvernement, on s'attendait à un programme et non à une déclaration d'intentions. La fixation d'un calendrier doit être faite dans un congrès national de dialogue. «Pour la deuxième fois, nous avons un Gouvernement dont on sait quand est-ce qu'il commence sans savoir au juste la fin de sa mission », précise-t-on. Il considère que l'annonce du calendrier à la Constituante était une manœuvre pour le vider de tout sens. Ce n'est pas la première fois, qu'on annonce un calendrier. Les principaux partis politiques avaient bien signé, avant les élections du 23 octobre, la Déclaration de la Transition Démocratique, pour que la période provisoire ne dépasse pas une année. Au moment des débats concernant la loi fondamentale d'organisation provisoire des pouvoirs, la Troïka s'est rétractée. Dans sa déclaration gouvernementale, Hamadi Jebali, avait annoncé la date du 20 mars pour les élections. Ça été reporté au printemps. On a évoqué d'autres dates. «Nous demandons une date définitive fixée par une loi, qui engage tous les Tunisiens et qui ne peut être révisée qu'à la majorité des deux tiers. Depuis deux semaines, un projet de loi a été préparé par l'opposition démocratique ouverte au dialogue. L'essentiel est qu'on finisse avec le flou. L'initiative de Mustapha Jebali, votée par 81 voix n'a rien de rassurant», conclut Issam Chebbi. Il appelle le Gouvernement à reconnaître les fêtes nationales comme l'Indépendance pour les célébrer. Al-Joumhouri aurait aimé que les drapeaux soient hissés partout à l'occasion du 20 mars et qu'il ne soit pas un simple jour férié. Dans un souci de proximité la crise du lait a préoccupé les dirigeants d'Al-Joumhouri. Ghaieth Lakhoua, membre du bureau politique et expert en la matière, a donné des éclairages utiles à propos de la circulaire du ministre du Commerce adressée aux centrales laitières. Il considère que c'est une circulaire légale sans être automatique. La production du lait passe par deux étapes, une de déficit et une autre de surproduction. Chaque année le pays rencontre les mêmes problèmes pendant la jonction entre les deux périodes. Des problèmes qui ne dépassent pas la quinzaine de jours. En 2012 les problèmes s'étaient aggravés, pour incompétence des pouvoirs publics et insuffisance de contrôle du stockage en période de surproduction. Des grossistes ont écoulé du lait à la Libye où son prix est double. « L'origine du problème réside dans le fait que l'administration a fermé l'œil lorsqu'elle a vu des anomalies dans le stockage », précise Ghaieth Lakhoua. Il ajoute que le pays n'a jamais importé plus de 500 mille ou 600 mille litres de lait. Cette fois, ils ont importé 5 millions de litres. A peine un million de litres ont été vendus. L'administration n'a pas écouté les conseils des experts. En plus l'importation a été faite pendant la période de surproduction. La circulaire du 11 mars du ministère du Commerce vient en période de surproduction. Elle doit être mise en application le 12 mars. Il est demandé de stoker l'équivalent de 10 jours de production, pour que le Gouvernement puisse liquider son propre stock de lait. Les producteurs de lait ont arrêté leur production durant quatre jours. Dans un mois ou deux, les quatre millions de litres de lait importé vont rentrer en concurrence avec la production locale, ce qui va causer des problèmes aux producteurs et aux éleveurs. « Ce sont la mauvaise gestion de la crise du lait et la sourde oreille devant les conseils des experts, qui sont à l'origine des problèmes », vient à conclure Gaieth Lakhoua. Un autre problème a retenu l'attention de la direction d'Al-Joumhouri. L'espace culturel « Théâtre du Cercle » situé à La Médina, géré par l'homme de théâtre Abdelgheni Ben Tara, a été investi de force par des jeunes barbus qui veulent le transformer en lieu de prière. Les forces de l'ordre se sont abstenues d'intervenir. L'huissier notaire qui voulait constater le méfait n'a pu constater les dégâts, faute de protection de la part des forces de sécurité. Le ministre de la Culture n'a pas voulu réagir. « Un autre espace culturel attaqué sans intervention des forces de l'ordre. Un mauvais signe de la part du nouveau Gouvernement», déplore Issam Chebbi. A propos de la colère des Taximen, Yassine Brahim, secrétaire exécutif d'Al-Joumhouri, précise que les propriétaires de taxis ont droit à une ristourne sur le prix du carburant, au même titre que les marins pêcheurs. Il rappelle que l'utilisation du GPL, plus économique et plus respectueux de l'environnement est interdit par le ministère de l'Industrie depuis 5 ans et que les frais d'assurance sont relativement élevés. Leur grève était bien légitime.